La concentration de microplastique dans l'océan Arctique atteint un nouveau record

Chaque litre de l’océan Arctique contiendrait jusqu’à 12 000 particules de plastique

De Juliette Heuzebroc
Publication 27 avr. 2018, 14:23 CEST

Il y a peu un rapport a paru dans la revue scientifique Nature Communications et ses résultats sont assez inattendus car bien plus inquiétants que prévu. Entre 2014 et 2015, une équipe de scientifiques de l’Institut Alfred-Wegener pour la recherche polaire et marine a mené trois expéditions dans l’océan arctique à bord d’un brise-glace pour récolter différents échantillons de la banquise sur cinq zones différentes.

Les carottes glaciaires collectées sur chaque périmètre ont été fondues pour en analyser la teneur. Les premiers résultats ont révélé qu’aucune des cinq zones étudiées n’était intacte. Au total, les scientifiques ont relevé 17 types de plastiques différents figés dans la glace tels que le polyéthylène, le polyester ou encore l’acétate de cellulose que l’on trouve principalement dans les filtres de cigarettes. De la peinture et du nylon ont également été trouvés, ce qui laisse les chercheurs penser que les activités de pêche au large de la région ont une véritable incidence environnementale sur le pôle.

L’un des résultats qui préoccupent le plus les scientifiques est la concentration de l’eau en microdébris. En fonction des zones et des prélèvements, on note entre 1 100 et 12 000 particules de microplastiques par litre d'eau, ce qui est considérable et surpasse largement ce que les scientifiques pensaient découvrir.

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« Avec une production mondiale en plastique avoisinant les 300 millions de tonnes par an, il n’est pas étonnant qu’il n’y ait plus de zone épargnée » explique Johnny Gaspéri, maître de conférences au Laboratoire eau, environnement et systèmes urbains (Université Paris-Est-Créteil).

On considère comme microplastique un débris inférieur à 5 millimètres. Les débris découverts lors de ces expéditions ne dépassent pas 1/20 millimètre. Ce qui, en vérité est bien plus dangereux pour l’écosystème que de grands morceaux de plastique puisque cela signifie que même les micro-organismes peuvent les ingérer, et en fait ainsi un véritable danger dans leur développement.

D’après le rapport, la plupart des particules auraient été transportées jusque dans l’Arctique par différents courants marins. Le danger de l’arrivée dans cette région est que la banquise crée un phénomène d’accumulation en figeant les particules dans la glace.

Le nouvel enjeu pour les chercheurs est de retracer le trajet exact des différents polluants par un système de données satellites et grâce au modèle thermodynamique de formation de la banquise. Les premiers résultats laissent déjà apparaître le fait que le polyéthylène proviendrait du 7e continent, cette masse de détritus qui s’est formée dans l’océan Pacifique.

 

Retrouvez Juliette Heuzebroc sur Twitter.

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