Cerveau et système immunitaire coopèrent pour prendre notre défense

Le système immunitaire est notre principal mécanisme naturel de défense face aux infections. Une étude a révélé que le cerveau tenait lui aussi un rôle majeur dans la protection de notre corps.

De Arnaud Sacleux
PHOTOGRAPHIE DE CIPhotos / iStock via Getty Images

Des chercheurs de l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM), du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et de l’Université d’Aix-Marseille ont pu observer grâce à des tests effectués sur des souris l’importance du cerveau dans la protection de notre organisme.

 

LE CERVEAU IMPLIQUÉ DANS LE PROCESSUS DE DÉFENSE

Lorsque notre corps est infecté, nous subissons des inflammations. Pas de panique, ce sont les cellules de notre système immunitaire qui produisent des cytokines, des molécules provoquant ces inflammations nécessaires au processus d’élimination des pathogènes dans notre corps. Mais sans régulation, elles peuvent s'aggraver et provoquer des lésions au niveau des organes. C’est là que le cerveau entre en jeu : après avoir détecté la libération de ces cytokines, il va provoquer la sécrétion dans le sang des glucocorticoïdes, des molécules ayant un effet inhibiteur sur les cytokines. Elles vont réguler et contrôler ces inflammations et les empêcher de devenir nocives.

 

LES CELLULES NATURAL KILLER : TUEUSES SOUS CONTRÔLE

Les cellules Natural Killer (NK) sont de vraies tueuses à gage : elles sont capables d’éliminer rapidement les cellules anormales tout en respectant nos cellules saines. Ce sont également les seules cellules sensibles aux effets des glucocorticoïdes : elles possèdent un récepteur qui, au contact de ces glucocorticoïdes, vont développer l’expression de molécules PD-1 à leur surface. Les chercheurs ont démontré, grâce à des souris mutantes n’ayant pas de récepteurs à glucocorticoïdes sur leurs cellules NK, l’importance de la molécule PD-1 : elles sont sujettes à de graves cas d’hyper-inflammation et succombent plus facilement aux infections. En clair, pas de molécules PD-1, pas de contrôle d'inflammation. Sophie Ugolini, chercheuse à l’INSERM et directrice de l’étude, admet que « cette régulation empêche le système immunitaire de s’emballer et de détruire les tissus sains, tout en maintenant pleinement ses propriétés antivirales nécessaires à l'élimination efficace du virus. » Un vrai travail d’équipe.

Les chercheurs pensent que cette découverte pourrait permettre de développer de nouvelles thérapies sur la base de cet effet régulateur. Cette association système immunitaire / cerveau pourrait permettre d’ouvrir de nouvelles voies, comme la régulation de certains cancers. Une découverte majeure qui prouve que notre cerveau a encore bien des secrets à nous révéler.

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