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Page du photographe
Seivan Salim
Qaliya, 21 ans, originaire de Talqasab, dans la région de Sinjar. Capturée le 03/08/2014. Durée de captivité : dix mois. « Lorsque j'étais à Mossoul, j'ai tenté de m'évader vers les monts Sinjar. J'ai trouvé une petite maison à l'abandon, où je me suis assise et ai attendu, mais ils ont fini par me retrouver. Un homme m'a demandé pourquoi je m'étais enfuie, si je craignais qu'ils ne me tuent. Je lui ai répondu que je préférais mourir. Ils m'ont ramenée chez mon ravisseur ; ce dernier m'a enfermée dans une pièce, a fermé la porte puis m'a donné des coups de fouet. Après quoi, il m'a battue avec un câble, a lié et attaché mes jambes au ventilateur au plafond et s'est mis à me frapper à nouveau. Il m'a fait redescendre, m'a dit que je serai châtiée pendant trois jours et que je n'aurai rien à manger ni à boire. Il m'a également menacée de m'accrocher à deux voitures et de me couper en deux si je tentais de m'enfuir à nouveau. Trois jours plus tard, il m'a finalement laissée sortir de la pièce. »
Dlo, 20 ans, originaire de Kojo, dans la région de Sinjar. Capturée le 15/08/2014. Durée de captivité : huit mois. « Il était onze heures du matin lorsque les combattants de l'État islamique ont assailli notre village. Nous étions en train de préparer le déjeuner. Ils ont pénétré dans notre maison, nous ont attrapés et emmenés dans une école. Ils ont séparé les hommes des femmes et des petites filles. Nous ignorions alors le sort que connaîtraient les hommes. Nous n'imaginions pas qu'ils les tueraient tous, sans distinction. Avec d'autres filles, nous avons été emmenées à Tal Afar. Les combattants de l'État islamique venaient dans la maison choisir les filles dont ils souhaitaient faire des esclaves sexuelles et les embarquaient avec eux. »
Muna, 18 ans, originaire de Kojo, dans la région de Sinjar. Capturée le 15/08/2014. Durée de captivité : quatre mois. « Les combattants de l'État islamique m'ont forcée à les suivre lorsque j'étais à Tal Afar. Ils m'ont dit que si je ne les suivais pas, ils décapiteraient mes deux petits frères. Je me suis donc rendue à Mossoul avec un homme. J'ai travaillé comme esclave pour sa famille qui m'a forcée à me convertir à l'islam. Cet homme avait une femme et des enfants, mais cela ne l'a pas empêché de me violer continuellement. L'État islamique tient toujours cinq membres de ma famille en captivité et je ne sais ni où ils sont, ni s'ils sont toujours en vie. »
Delvin, 27 ans, originaire de Kojo, dans la région de Sinjar. Capturée le 15/08/2014. Durée de captivité : quatre mois. « Ils ont séparé les femmes du reste de la population et nous ont emmenées dans une école où nous sommes restées deux mois. Nous avons ensuite été transportées à différents endroits, je ne sais plus exactement où. Nous sommes finalement arrivées à Raqqa, en Syrie. 12 jours plus tard, ils m'ont envoyée dans une famille syrienne. J'étais enceinte et j'avais d'autres enfants avec moi. Les combattants étaient d'une cruauté sans limite avec nous. J'avais beau être enceinte, ils me battaient et tentaient de me violer. Si je refusais de coucher avec les hommes de la famille, ils m'y forçaient. Ils m'ont violée à de multiples reprises, avant de me revendre à une famille originaire d'Arabie saoudite. Ils m'ont retiré l'un des petits garçons qui était avec moi afin de l'enrôler comme enfant-soldat. Je ne l'ai plus jamais revu. Je suis restée là un mois et demi, avant d'être transportée dans une autre ville. C'est là que mon bébé est né. J'y ai là aussi été violée, malgré le fait que je venais d'accoucher. »
Jihan, 20 ans, originaire de Sinon, dans la région de Sinjar. Capturée le 04/08/2014. Durée de captivité : dix mois. « Ils m'ont mise avec 14 autres jeunes filles dans un camion et nous ont emmenées à Mossoul. Nous étions toutes jeunes et jolies. Nous ne sommes pas restées longtemps là-bas ; ils nous ont amenées dans un petit village où nous sommes restées 15 jours. Les conditions de vie étaient atroces. Ils nous ont enfermées dans une pièce extrêmement sale où nous sommes toutes tombées malades, avant de nous emmener à Raqqa, en Syrie. Ils nous ont alors dit que nous serions vendues, certaines comme esclaves, d'autres comme épouses des combattants. Il faisait une chaleur insupportable et nous étions 150 dans une maison sans air ni fenêtre. Un après-midi, environ 20 hommes ont pénétré dans la maison et se sont mis à nous battre. Ils nous criaient que nous étions leurs esclaves, que nous devrions obéir aux moindres de leurs ordres, qu'ils nous puniraient mais ne nous tueraient jamais car ce qu'ils préféraient, c'était nous torturer. »
Syhan, 30 ans, originaire de Kojo, dans la région de Sinjar. Capturée le 15/08/2014. Durée de captivité : dix mois. Syhan est tombée enceinte lorsqu'elle était captive et est parvenue à s'enfuir au cours de son huitième mois de grossesse. Elle est restée en Turquie deux mois jusqu'à la naissance du bébé. Elle est ensuite retournée au nord de l'Irak, sans pouvoir toutefois l'emmener avec elle. À l'heure actuelle, elle ignore où il se trouve.
Portraits de femmes yézidies réduites en esclavage par des combattants de l'État islamique.