La chasse aux dauphins est ouverte au Japon

Chaque année, le même rituel se répète : l’abattage de centaines de dauphins dans la petite localité japonaise de Taiji. Un business lucratif.

De N/A
Publication 9 nov. 2017, 01:54 CET

Une nouvelle saison de la pêche aux dauphins vient de s’ouvrir à Taiji, une petite ville portuaire au sud d’Osaka. De septembre à mars, les pêcheurs y sont autorisés à capturer et tuer 1820 dauphins, selon les quotas définis par les autorités japonaises.

Pour les mettre à mort, les pêcheurs usent d’une technique décriée par les associations. Elle consiste à enfoncer une tige métallique dans la colonne vertébrale de l’animal. Si certains meurent immédiatement, d’autres restent conscients tout au long de leur agonie avant de se noyer lentement dans la baie. Pour éviter le flot de sang, les chasseurs bouchent le trou avec une cheville en bois, avant de tirer les cétacés sur des barges, où ils sont éventrés.

Face aux associations de défense des animaux, les pêcheurs mettent en avant une tradition ancestrale. Un argument controversé puisque cette pratique ne remonte qu’à 1969. Du côté des autorités japonaises, on souligne également que les espèces concernés — le dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba), le grand dauphin de l’océan Indien (Tursiops aduncus) ou le dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata) — ne sont pas en danger d’extinction.

 

130 000 euros pièce

Pour les pêcheurs de Taijin, la saison s’avère fort lucrative. Vendus dans les supermarchés et les restaurants, les dauphins rapportent environ 450 euros pièce, malgré leur forte contenance en métaux lourds. Quant aux plus beaux spécimens, ils sont épargnés, dressés, puis vendus à des delphinariums aux quatre coins du monde. Leur prix de vente est d’environ 130 000 euros. D’après la base de données des cétacés en captivité (Ceta-Base), vingt établissements se seraient déjà fournis à Taiji, principalement pour renouveler le patrimoine génétique de leurs dauphins. C’est le cas des delphinariums de Bahreïn, de la Chine, de l’Ukraine, et des Etats-Unis, entre autres.

La baie de la honte, oscar du meilleur documentaire en 2010, avait permis d’attirer l’attention du monde sur ces pratiques. Mais les associations ne parviennent toujours pas à faire entendre leur voix.

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