Kangourous : une prolifération inquiétante

Symboles de l’Australie, ces marsupiaux détruisent les cultures et provoquent des accidents de la route. Une problématique qui sème la discorde entre défenseurs des animaux, automobilistes, éleveurs et chasseurs.

De Rédaction National Geographic
 Des kangourous géants broutent l’herbe d’une pelouse, à North Durras (Nouvelle-Galles du Sud). Avec la ...
Des kangourous géants broutent l’herbe d’une pelouse, à North Durras (Nouvelle-Galles du Sud). Avec la sécheresse des groupes de kangourous viennent de plus en plus en contact avec les humains.
PHOTOGRAPHIE DE Stefano Unterthiner

Selon les chiffres officiels, il y aurait deux fois plus de kangourous que d’habitants en Australie. Conséquence de cette surpopulation : les emblématiques marsupiaux sont de plus en plus considérés comme des nuisibles. Les herbagers (des agriculteurs possédant des terres de pâturage) affirment ainsi que les quelque 50 millions de kangourous du pays endommagent leurs cultures et disputent au bétail les maigres ressources.

Les kangourous seraient, par ailleurs, impliqués dans au moins 80 % des plus de 20 000 collisions entre véhicules et animaux signalées chaque année en Australie, selon les assureurs. Dans l’intérieur du pays, aride et peu peuplé, l’avis général est que le nombre de roos, le surnom des kangourous, a pris « les proportions d’un fléau. »

Pour y remédier, les herbagers sont désormais autorisés à faire appel à des chasseurs disposant d’une licence pour éliminer les mobs (petits groupes de kangourous) sur leurs terres. Les animaux abattus peuvent être commercialisés pour leur viande. Mais l’industrie de l’agro-alimentaire en achète de moins en moins, en partie du fait des campagnes menées par les organisations de défense des animaux. En 2017, le quota de chasse s’élevait à 7,2 millions de kangourous. Or moins de 1,5 million ont été tués.

De leur côté, les détracteurs des abattages ne considèrent pas que la pullulation prend « les proportions d’un fléau. » Les jeunes kangourous grandissent lentement, avec un taux de mortalité élevé. Même dans des conditions optimales, les populations de kangourous ne peuvent donc croître que de 10 à 15 % par an.

Pour Dwayne Bannon-Harrison, membre du peuple aborigène Yuin, en Nouvelle-Galles du Sud, l’idée que les kangourous détruisent le pays est tout simplement risible : « Comment un animal qui est là depuis des millénaires pourrait-il “détruire” le pays ? »

À bien des égards, la controverse se résume à une question existentielle : qu’est-ce qu’un kangourou ? Pour certains, c’est un nuisible à éradiquer. Pour d’autres, une ressource à exploiter. D’autres encore voient en l’animal une espèce endémique bien-aimée qu’il faut préserver.

Extraits du reportage « Un emblème adoré devient gênant » de Jeremy Berlin et Stefano Unterthiner, publié dans le numéro 233 du magazine National Geographic, daté de février 2019.

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