Découverte d’une queue de dinosaure fossilisée dans l'ambre

Recouverte de plumes, une queue de dinosaure datant du Crétacé moyen a été découverte au Myanmar.

De Kristin Romey
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PHOTOGRAPHIE DE R.C. Mckellar, Royal Saskatchewan Museum

Dans une région au nord du Myanmar, la queue d’un dinosaure a été retrouvée parfaitement conservée dans de l’ambre, d’après une étude publiée dans la revenue scientifique Current Biology. Selon les estimations, ce fossile presque intact daterait de 99 millions d’années – soit la période du Crétacé moyen.

Dans cet échantillon, les chercheurs ont découvert des os, des tissus mous, et même des plumes. Même si l’existence de dinosaures à plumes faisait consensus chez les paléontologues, c’est la première fois qu’un tel fossile est exhumé. L’occasion pour les scientifiques d’en savoir plus sur l’évolution et la composition de ces plumes.

L’étude conduite par Lida Xing, paléontologue à l’Université des géosciences de Chine, a été en partie subventionnée par le Comité pour la recherche et l’exploration de National Geographic.

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    PHOTOGRAPHIE DE Lida Xing

    UN APPENDICE QUI EN DIT LONG

    D’aspect et de taille similaires à un abricot sec, l’échantillon semi-translucide recèle un appendice de 3,56 cm couvert de plumes délicates, décrites comme étant de couleur châtaigne sur le dessus et blanchâtre en dessous.

    Les scanners et analyses microscopiques de l’échantillon ont révélé huit vertèbres, partant du milieu ou de la fin d’une longue et fine queue qui, à l’origine, aurait été composée de plus de 25 vertèbres.

    En se basant sur la structure de la queue, les scientifiques estiment qu’elle a pu appartenir à un jeune coelurosaureune espèce qui regroupe tous les dinosaures théropodes, le même que celui des tyrannosaures, et qui allait jusqu’aux oiseaux modernes.

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        PHOTOGRAPHIE DE Lida Xing

        DES PLUMES QUI PERMETTENT DE VOLER ?

        Ouvertes et souples, les plumes de ce dinosaure ressemblent davantage à des plumes d’ornement qu’à des plumes permettant de voler. Celles-ci présentent d’ordinaire des rachis (l’axe central d’une plume) bien structurés et de nombreuses ramifications. Ce qui n’est pas le cas des plumes de ce coelurosaure.

        En juin, dans un rapport rédigé par la même équipe de recherche, des ailes d’oiseau de l’ère du Crétacé conservées dans de l’ambre ont révélé des plumes relativement semblables à d’oiseaux modernes.

        L’étude en cours conclut que, si toute la longueur de la queue du dinosaure était couverte par le même type de plumes retrouvées dans l’échantillon, cela signifierait que le dinosaure « aurait vraisemblablement été incapable de voler. » Selon Ryan McKellar, co-auteur de l’étude et paléontologue au Musée royal de la Saskatchewan au Canada, ces plumes auraient plutôt servi à communiquer ou auraient eu un rôle dans la régulation de leur température.

         

        LE BON CÔTÉ DES BIJOUX

        L’échantillon d’ambre – précédemment nommé DIP-V-15103 puis surnommé “Eva” en hommage à la paléobotaniste Eva Koppelhus – provient d’une mine de la vallée de Hukawng, dans l’est du Myanmar. L’ambre de cette région contient probablement la plus grande variété d’animaux et de plantes de l’ère du Crétacé.

        Xing et son équipe ont récupéré cet échantillon, parmi une douzaine d’autres, dans un marché réputé de Myitkyina, la capitale de l’État du Kachin. Deux autres échantillons contenaient les ailes d’un oiseau datant du Mésozoïque (ère secondaire).

        La majorité de l’ambre birman est utilisé en joaillerie ou pour des sculptures, et l’échantillon « Eva » avait déjà été modifié au moment où les scientifiques l’ont découvert.

        Le travail du joaillier ne s’est pas avéré complètement négatif. « Une belle coupe transversale » le long de la queue a permis aux scientifiques d’étudier la composition chimique de la surface exposée, indique McKellar.

        Celle-ci a révélé la présence de fer ferreux, provenant probablement de l’hémoglobine du dinosaure. « Le fait que le fer soit toujours présent nous donne beaucoup d’espoirs pour les analyses futures, notamment celui d’obtenir des traces chimiques de la pigmentation ou même d’identifier des fragments de protéines dans les plumes piégées dans l’ambre, affirme McKellar. Peut-être pas pour ce spécimen en particulier, mais pour d’autres [échantillons] sur le long terme.

        En attendant, Xing espère que la « fin prochaine » d’un conflit vieux de plusieurs décennies entre le gouvernement birman et l’Armée de l’indépendance kachin – qui contrôle la vallée de Hukawng – permettra aux scientifiques d’accéder plus facilement aux mines d’ambre et de faire des découvertes spectaculaires de ce genre.

        « Nous pourrons peut-être trouver un dinosaure complet, » espère Xing.

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