Ces cinq animaux sont capables de faire repousser leurs membres

Ces animaux sont maîtres dans l’art de faire repousser des membres qui ont été coupés ou sont tombés.

De Liz Langley
Publication 22 août 2023, 09:18 CEST
axolotl

Un axolotl mexicain (Ambystoma mexicanum).

PHOTOGRAPHIE DE Stephen Dalton, NHPA, Photoshot, National Geographic Stock

Quand vous étiez enfant, peut-être avez-vous été parcouru d’un frisson d’enthousiasme et de terreur quand, pensant avoir attrapé un lézard, vous n’avez découvert rien d’autre en ouvrant la main que la queue de l’animal qui bougeait encore.

Certains lézards et d’autres animaux peuvent perdre leurs membres, mais sont maîtres dans l’art de les régénérer ; un talent que nous ne possédons malheureusement pas (excepté en ce qui concerne notre foie).

En revanche, il y a bien une chose pour laquelle nous sommes particulièrement doués : apprendre de ces maîtres. Sont réunis ci-dessous certains des meilleurs régénérateurs de la nature, qui pourraient bien un jour venir en aide aux humains. 

 

L'AXOLOTL

Cette bouille vous est peut-être familière, après tout c’est la vedette de cet article, mais la célébrité n’a pas ramolli l’axolotl mexicain (Ambystoma mexicanum). Ce travailleur acharné est non seulement capable de régénérer un membre manquant (sa queue et des parties de son cerveau, de son cœur et de sa mâchoire inférieure), mais c’est également un des sujets de recherche favoris des scientifiques.

James Monaghan, biologiste de l’Université Northeastern de Boston, a commencé à étudier les axolotls à l’occasion d’un projet universitaire et ne les a pas quittés depuis.

« Quand ils ont le dos paralysé, ils peuvent recouvrer les fonctions de leurs jambes. […] Ils peuvent fabriquer des neurones tout neufs et des connexions toutes neuves qui leur permettent de retrouver l’usage de leurs jambes, ce qui est vraiment un des exemples les plus extraordinaires de guérison. »

Ses recherches les plus récentes se sont penchées sur l’identification des gènes régulant les capacités régénératrices des axolotls et ont consisté à tester ce qui se produit quand certains gènes sont activés ou inhibés. L’axolotl « est un excellent modèle car il est doté d’une vaste boîte à outils permettant d’étudier la régénération », explique-t-il.

 

LE CERF

Enfant, vous avez sûrement été émerveillé qu’un animal puisse simplement se débarrasser de ses énormes bois et les faire repousser régulièrement.

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    Le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) peut faire repousser ses bois.

    PHOTOGRAPHIE DE Michael Fay, National Geographic Stock

    La régénération des bois « est l’un des cas de régénération les plus extrêmes dans la nature », souligne James Monaghan. Un cerf peut en faire repousser 27 kilogrammes en trois mois à peine

    « Nous nous apercevons que les mammifères sont davantage capables de se régénérer que nous ne l’estimions », confie James Monaghan. D’après lui, les lapins peuvent régénérer certaines parties de leurs lobes d’oreille, les chauves-souris peuvent régénérer des parties de leurs ailes, et les souris épineuses (Acomys) peuvent rapidement régénérer leur peau et combler des trous dans leurs oreilles.

     

    LE TUNICIER

    Le tunicier (ou urochordé) pourrait nous révéler de grandes choses sur la régénération.

    Celui-ci a deux manières de se reproduire : les solitaires se reproduisent sexuellement, tandis que ceux qui vivent en colonies peuvent se reproduire sexuellement ou de manière asexuée en bourgeonnant.

    Selon Otto Guedelhoefer, chercheur de l’Université de Californie à Santa Barbara, les membres asexués d’une colonie ont en commun un système circulatoire et sont capables de régénérer leur corps dans son entièreté.

    Ça ne se voit peut-être pas comme ça quand on les regarde, mais les tuniciers nous ressemblent étonnamment sur le plan génétique. Une équipe internationale de scientifiques a séquencé le génome de l’espèce Botryllus schlosseri et ils y ont découvert 77 % de nos propres gènes, suscitant l’espoir de voir un jour émerger des traitements régénératifs pour les humains. 

    Selon Otto Guedelhoefer, les raisons pour lesquelles les capacités régénératives des tuniciers ralentissent avec l’âge constituent un vrai domaine de recherche. Il y a là une potentielle plateforme pour l’étude du vieillissement chez les animaux, et donc chez les humains.

     

    ÉTOILE DE MER

    Des habitants Bikini Bottom aux explorateurs National Geographic, tout le monde aime les étoiles de mer. Ces animaux à cinq membres ont eux aussi la capacité à faire repousser leurs bras et parfois même leur corps tout entier.

    Une étoile de mer bleue du Pacifique.

    PHOTOGRAPHIE DE Creatas, PhotoLibrary, National Geographic Stock

    Même s’il ne reste plus qu’un bras à cette créature marine, tant que son disque nerveux central reste intact, elle peut se faire repousser dans son intégralité.

    Les anglophones ont beau appeler l’étoile de mer starfish, il ne s’agit pas d’un poisson pour autant. Il s’agit d’un échinoderme, cousin de l’oursin, de l’oursin plat, et des concombres de mer. Pour cette raison, les spécialistes de la faune marine essaient désormais de se calquer sur le français et l’appellent sea star.

    Si elle est capable de se régénérer, elle peut bien changer de nom.

     

    LES VERS PLATS

    Depuis toujours, on observe que lorsque l’on coupe un vers en deux, celui-ci se régénère et se sépare en deux entités distinctes. Le biologiste Thomas Hunt Morgan a eu beau illustrer les pouvoirs de régénération des planaires dans un ouvrage de 1901, il désespérait de pouvoir jamais comprendre la régénération.

    Comme il aurait été soufflé par les outils à disposition des chercheurs d’aujourd’hui !

    « C’est ça qui est palpitant, se réjouit James Monaghan. Nous avons les outils moléculaires permettant de d'identifier quels gènes régulent ces phénomènes de régénération. »

    Et les planaires sont encore un sujet star. En 2011, des chercheurs du MIT ont transplanté une cellule spéciale sur un planaire mourant et irradié ; l’animal a été en mesure de se régénérer intégralement. En 2013, des chercheurs de l’Institut Max-Planck de biologie cellulaire moléculaire et génétique, en Allemagne, ont découvert chez un planaire un interrupteur moléculaire lui permettant de faire pousser une nouvelle tête. En 2013 également, des chercheurs de l’Université Tufts ont montré qu’un planaire décapité fait non seulement repousser sa tête, mais qu’il peut retenir des informations aussi bien que les planaires n’ayant jamais perdu la leur.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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