Le commerce d'oiseaux sauvages a diminué de 90 % en 12 ans

La diminution du trafic d’oiseaux sauvages serait due à l’interdiction de leur commerce en Europe depuis 2005. Mais les routes du trafic se sont déplacées vers le continent américain.

De Julie Lacaze
Canari jaune ( Serinus canaria)
Canari jaune ( Serinus canaria)
PHOTOGRAPHIE DE Derek Keats

Bonne nouvelle pour la biodiversité : le trafic mondial d'oiseaux sauvages est passé de 1,3 millions à 1 300 animaux commercialisés en douze ans. Ces chiffres, provenant de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacés d’extinction (Cites) ont été analysés par des chercheurs danois et portugais. Selon leur étude, publiée dans la revue Science Advances en novembre 2017, la chute spectaculaire du trafic serait liée à l’interdiction d’importation d’oiseaux sauvages, décidée par l’Union européenne en 2005.

Avant cette date, la Belgique, l’Italie, les Pays Bas, le Portugal et l’Espagne représentaient à eux seuls deux tiers des oiseaux sauvages vendus dans le monde, rappellent les auteurs de l’étude. Les espèces venaient essentiellement d’Afrique de l’Ouest, dont 70 % de Guinée, du Mali et du Sénégal. Ce commerce a un effet doublement néfaste sur l’environnement : les pays exportateurs connaissent une diminution de ces espèces dans la nature ; dans les pays importateurs, les oiseaux exotiques peuvent devenir invasifs dans les nouveaux écosystèmes, détruire les récoltes ou être un vecteur de maladie, comme la grippe aviaire.

 

UN TRAFIC REMPLACE L’AUTRE

Autre constat de l’étude, moins positif : le trafic s’est déplacé d’un continent à l’autre, ainsi que vers de nouvelles espèces. En 2005, deux ordres d’oiseaux alimentaient principalement le commerce : 80 % de passereaux (essentiellement le serin du Mozambique et l’astrild ondulé) et 18 % de perroquets.

Cette carte représente les flux commerciaux d'oiseaux sauvages entre les différentes régions du globe, avant (A) et après (B) l'interdiction de l'Union européenne.
PHOTOGRAPHIE DE Reino et al., 2017

 

Aujourd’hui, ces proportions se sont inversées : les perroquets représentent désormais 80 % des échanges mondiaux. Or ces derniers sont déjà les oiseaux les plus menacés et peuvent facilement devenir invasifs, surtout dans les zones d’importation émergente, comme l’Asie du Sud-Est et la Chine.

Les auteurs de l’étude soulignent que l’Afrique de l’Ouest a cédé sa place d’exportateur à l’Amérique du Sud, qui représente désormais la moitié du marché mondial. Ses principaux clients ? Des Mexicains et des États-Uniens. Les ventes dans ces deux pays ont été multipliées annuellement en moyenne par trois depuis l’interdiction européenne.

Les perroquets sont les oiseaux les plus populaires dans les animaleries. Pour mettre fin à leur capture dans la nature, la Cites a inscrit 346 espèces sur les 350 répertoriées dans sa liste des espèces menacées. Des scientifiques mettent également au point des tests d’ADN, pour vérifier la provenance des oiseaux commercialisés. Pour les auteurs de l’étude, tous les pays du globe doivent suivre le chemin de l’Union européenne et interdire l’importation d’espèces sauvages.

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