La transhumance des rennes dans la toundra sibérienne
Les Nenets, des nomades éleveurs de rennes en Russie, traversent chaque année la toundra sibérienne, sur 1 200 km, menant leurs troupeaux vers les pâturages d’été. Mais aujourd’hui, cette migration, l’une des plus longues du monde, se complique.

Selon les géographes, les Nenets sont l’un des groupes autochtones les plus résistants de l’Arctique. Malgré les difficultés, ils ont préservé leur langue, leur vision animiste du monde et leurs traditions nomades. Chaque année, 6 000 éleveurs traversent la toundra en traîneaux avec quelque 255 000 rennes : 1 200 km aller-retour. En dépit des obstacles, ils se rendent vers les pâturages d‘Été, dans le nord de la péninsule de Iamal. La principale épreuve sur leur parcours : l’extraction industrielle du gaz naturel.
Le gouvernement russe prévoit que la région fournisse plus du tiers de la production totale du pays d’ici à 2030. En conséquence, le peuple éleveur de rennes a appris à slalomer entre les gazoducs et à se plier aux conditions imposées par l’entreprise gazière Gazprom. Pour franchir les zones d’extraction, l’exploitant et les éleveurs fixent par téléphone un jour et une heure. Le moment venu, la circulation s’arrête et une large bande de toile synthétique est déroulée pour aider les traîneaux à glisser sur les dalles de béton. L’événement est relaté par la presse locale et les ouvriers s’empressent de prendre des selfies avec les bêtes.
Dans le numéro de décembre 2017 du magazine National Geographic, la vie de nomades éleveurs de rennes en plein cœur de l’industrie énergétique russe.