En cas d'ouragan, l'eau est plus meurtrière que le vent

Lorsque les ouragans touchent terre, c'est la montée rapide des eaux qui fait le plus de victimes.

De Sarah Gibbens
Publication 15 oct. 2018, 11:28 CEST

Depuis le début de la saison des ouragans aux États-Unis, Michael est le septième à s'être formé dans l'océan Atlantique. Il devrait provoquer d'importants dégâts en Floride.

Depuis dimanche et grâce aux eaux chaudes du golfe, l'ouragan a rapidement forci et devrait selon les météorologues continuer à se renforcer.

Le Centre national des ouragans a mis en garde contre les ondes de la tempête « potentiellement mortelles » qui devraient sévir dans certaines zones de la Panhandle de la Floride. Mardi dernier, avant l'arrivée de l'ouragan, le niveau des eaux augmentait déjà.

Sur son passage, Michael amène de nombreux dangers : vents extrêmement forts, montée des eaux et fortes précipitations. Mais lequel est le plus susceptible de faire des blessés et des victimes ?

 

LES ONDES DE TEMPÊTE

D'après les spécialistes, les ondes de tempête figurent parmi les phénomènes les plus dangereux d'un ouragan.

« Avant l'arrivée de la technologie moderne, les ondes de tempête étaient à l'origine du plus grand nombre de victimes », a expliqué Joel Cline, météorologue du Centre national des ouragans. « Aujourd'hui, elles ont le potentiel pour causer le plus grand nombre de décès. »

Le météorologue indique qu'avec les progrès réalisés concernant la surveillance des ouragans, les habitants peuvent être avertis des ondes de tempête avant qu'elles ne frappent la côte. Toutefois, une fois que des citoyens se trouvent en danger, leurs chances de survie s'amoindrissent.

Que sont les ondes de tempête ? Il s'agit tout simplement d'eau provenant de l'océan qui est poussée sur la côte par les vents puissants. Lors du passage de l'ouragan Florence qui a frappé les États de la Caroline du Nord et du Sud en septembre dernier, l'eau était montée jusqu'à 4 mètres dans certaines zones.

En 2014, une étude menée par Ed Rappaport, directeur adjoint du Centre national des ouragans, révélait que les ondes de tempête étaient responsables de près de la moitié des victimes des tempêtes tropicales de l'Atlantique survenues entre 1963 et 2012. En 2005, elles furent à l'origine de la majorité des décès lors de l'ouragan Katrina. C'est par noyade que la plupart des victimes ont trouvé la mort.

Au coeur de l'ouragan pour la science

En deuxième place, après les ondes de tempête, les précipitations sont responsables de 25 % des décès.

D'après Joel Cline, il n'y a qu'une seule façon d'échapper aux importantes ondes de tempête : évacuer les zones proches des côtes et des cours d'eau.

 

LA PLUIE

Les précipitations et le vent constituent les deux autres phénomènes les plus dangereux lors d'un ouragan, indique Joel Cline.

Les eaux dans lesquelles les ouragans se forment sont si chaudes que ces derniers renferment plus d'humidité que les tempêtes créées par des courants d'air plus frais. Lorsque les ouragans Florence et Harvey ont touché terre un peu plus tôt dans l'année, ils ont stagné sur place, laissant d'abattre sur les régions côtières d'importantes précipitations. Florence s'est ensuite déplacée à l'ouest, où elle a rencontré les Appalaches. La chaîne montagneuse a contraint l'ouragan à remonter, ce qui a provoqué des précipitations encore plus importantes.

Même lorsque l'ouragan s'est dissipé, les inondations restent dangereuses. En effet, l'été dernier, la majeure partie du sud-est des États-Unis a connu des précipitations bien supérieures à la moyenne. Les sols étaient donc déjà saturés lorsque l'ouragan arrivé.

 

LE VENT

Selon l'étude d'Ed Rappaport de 2014, les vents forts et les tornades résultant des ouragans sont responsables d'environ 10 % des décès. Le directeur adjoint du Centre national des ouragans indique par ailleurs que la puissance d'un ouragan au moment de sa formation dépend fortement de la force des vents.

L'étude d'Ed Rappaport révèle que les débris volants ou les chutes d'arbres ou autres objets étaient à l'origine de la plupart des décès liés au vent.

 

Cet article a initialement paru sur le site internet nationalgeographic.com en langue anglaise.

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