Comment savoir si le saumon que vous achetez est vraiment issu de la pêche durable ?

Voici les critères à prendre en compte.

De Rene Ebersole
salmon wrapped

Un saumon emballé attend d’être acheté sur un marché au poisson. Des recherches ont révélé que le label écoresponsable dont bénéficient certains saumons sauvages ne garantit pas qu’ils ne proviennent pas d’une population menacée ou qu’ils n’ont pas été élevés dans des eaux traitées avec des produits chimiques.

PHOTOGRAPHIE DE Iuliia Leonova / Alamy Stock Photo

D’après la recherche, vous n’en avez pas toujours pour votre argent quand vous achetez ce qu’on vous vend comme du saumon sauvage issu de la pêche durable. (Le saumon n’échappe pas aux arnaques, voici pourquoi et comment.)

Le poisson qui est dans votre assiette provient peut-être d’une population menacée. Ou bien ce pourrait être un cousin d’élevage bourré de produits chimiques. Afin de protéger les consommateurs et les écosystèmes marins, les défenseurs de l’environnement se battent pour que les étiquetages soient plus précis et pour qu’on puisse tracer le parcours de chaque poisson dans la chaîne d’approvisionnement. En attendant que cela arrive, des spécialistes de la pêche durable vous proposent quelques conseils pour mieux choisir votre saumon.

 

LES INDICES VISUELS

Lorsqu’on découpe un poisson pour en faire un filet, celui-ci perd en grande partie les marqueurs visuels susceptibles d’aider le consommateur à identifier son espèce. En conséquence, certains spécialistes préconisent l’achat de poissons entiers (qu’un poissonnier pourra ensuite lever en filer pour vous). La couleur d’un saumon constitue également un renseignement fiable. Le saumon rouge, comme son nom l’indique, doit avoir une teinte rouge-orangée ainsi qu’une apparence plus plate que les saumons de l’Atlantique dodus, rougis artificiellement, et nervurés de gras. Faites attention quand vous achetez du saumon royal, il ressemble parfois au saumon de l’Atlantique. Cette espèce sauvage, une des plus rares dans le commerce, coûte parfois plus de 60 euros au kilo, ce qui incite certains commerçants peu scrupuleux à la remplacer par du poisson moins cher.

 

ACHETEZ DE SAISON

Des études qui se sont penchées sur le cas des fraudes liées à la pêche indiquent qu’acheter du saumon sauvage pendant l’été accroît considérablement les chances qu’on nous serve ce pour quoi on paie. Selon une étude d’Oceana, l’arnaque au saumon ne se produirait que dans 7 % des cas l’été, période à laquelle il n’y a qu’à se baisser pour trouver du saumon sauvage frais, mais surviendrait 40 % du temps l’hiver.

 

PRÉPAREZ-LE À LA MAISON

D’après certaines recherches, c’est dans les restaurants qu’on a le plus de chances de se faire duper. Oceana a découvert que les clients commandant du saumon se voient servir le mauvais poisson dans 67 % des cas. Le plus souvent, on fait passer du saumon d’élevage pour une espèce sauvage plus onéreuse.

 

ACHETEZ CERTIFIÉ

La liste Seafood Watch, créée par l’aquarium de Monterey Bay, fait des recommandations aux consommateurs et déconseille tout saumon d’élevage provenant de l’Atlantique canadien, de Norvège, du Chili et de presque toute l’Écosse, ce à cause de diverses préoccupations environnementales. Selon eux, il vaut mieux acheter du saumon d’élevage de Colombie-Britannique, du Maine, de Nouvelle-Zélande, des Orcades et des îles Féroé. Seafood Watch soutient le saumon d’élevage certifié par le Conseil pour la bonne gestion de l’aquaculture (ASC) et le saumon sauvage certifié par le Conseil pour la bonne gestion des mers (MSC). Le label octroyé par le MSC à certaines espèces de poisson comme le thon mexicain fait toutefois débat à cause des dauphins et de toute la vie marine qui font les frais de sa pêche. Mais d’après Ryan Bigelow, superviseur du programme Seafood Watch, l’aquarium de Monterey Bay a vérifié en toute indépendance que les labels ASC et MSC correspondent bien aux standards de durabilité annoncés. (Pour en savoir plus, consultez les conseils d’achat et les recommandations détaillées de Seafood Watch.)

 

OPTEZ POUR UN SAUMON ÉLEVÉ À TERRE

Des fermes aquacoles des États-Unis, d’Europe et d’Asie se sont dernièrement mises à élever du saumon à terre dans des réservoirs géants qui permettent d’éviter la pollution des écosystèmes marins et de réduire les maladies grâce à un nettoyage et à une recirculation permanents de l’eau. Pour Seafood Watch, le saumon élevé dans ces conditions, quoiqu’il soit disponible en quantités limitées, est le « choix optimal » pour l’environnement.

 

METTEZ LE PRIX

Une promotion engageante ou un prix inhabituellement bas peuvent cacher une arnaque. « Si le prix a l’air trop beau pour être vrai, c’est que c’est probablement le cas », prévient Robert Hanner, spécialiste des fraudes liées à la pêche à l’Université de Guelph.

 

POSEZ DES QUESTIONS

D’après les spécialistes, la pression des consommateurs sur les magasins et les restaurants pour que ceux-ci proposent des produits de pêche durables et qu’ils donnent des renseignements honnêtes sur leur origine peut permettre de faire évoluer les pratiques qui ont cours dans ce secteur. « Les consommateurs doivent poser des questions, car cela pousse les entreprises à être plus respectueuses et plus transparentes, explique Ryan Bigelow. Pas besoin de vous culpabiliser de ne pas tout connaître ou de ne pas toujours prendre des décisions parfaites. Il faut juste que les consommateurs se sentent concernés. »

Wildlife Watch, projet de journalisme d’investigation initié par la National Geographic Society et National Geographic Partners, s’intéresse aux crimes commis contre la nature et à son exploitation. Plus d’articles de ce genre sont disponibles ici. Pour en savoir plus sur la mission de la National Geographic Society, rendez-vous sur natgeo.com/impact

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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