Environnement : l'eau se raréfie dans plusieurs régions du monde

Selon un nouveau rapport des Nations Unies, quatre personnes sur dix souffrent de la raréfaction de l’eau à travers le monde.

De Juliette Heuzebroc
Un point de distribution d'eau dans le camp de Dadaab au Kenya. D'après une nouvelle évaluation ...
Un point de distribution d'eau dans le camp de Dadaab au Kenya. D'après une nouvelle évaluation de la délégation militaire officielle des Etats-Unis, la sécheresse, la désertification, la raréfaction de l'eau et la fragmentation des population sont les menaces, liées au climat, qui remettent en cause la stabilité et la sécurité nationale.
PHOTOGRAPHIE DE Le haut Commissaire pour les réfugiés auprès des Nations Unies, S. Modola

 

Chaque minute, cinq personnes meurent dans le monde parce qu’elles n’ont pas accès à l’eau potable.

Ressource naturelle essentielle à la vie, l’eau vient à manquer sur une planète que l’on sait bleue. Si elle est composée à 70 % d’eau, la Terre n’offre que 2.5 % d’eau douce et consommable, dont seulement 0.7 % est accessible en surface. Cette quantité dérisoire à l’échelle planétaire est suffisante pour satisfaire les besoins des espèces. Mais l’accès à cette ressource vitale est lui si inégal qu’elle ne peut que faire l’objet de conflits.

 

LE DANGER DE LA CONCENTRATION EN ZONE URBAINE

Si la crise de l’eau était déjà un phénomène inquiétant, l’évolution de la répartition de la population mondiale ne fait que l’aggraver. Dans les villes en pleine explosion démographique, et elles sont nombreuses, la rupture en approvisionnement est proche. Actuellement, 54 % de la population mondiale vit en ville et ce chiffre devrait augmenter de 60 % à 92 % d’ici 2100. Mais les structures d’assainissement et de distribution de l’eau ne suivent pas le rythme de ce développement.

« Ce ne sont pas les mégapoles mais les villes de taille moyenne qui vont avoir le plus de difficultés, car elles manquent de capacités techniques, mais aussi d'experts à l'esprit ouvert pour réfléchir autrement aux défis posés par une augmentation rapide de leur population » estime Richard Connor, coordinateur des rapports de référence réalisés par le Programme mondial pour l'évaluation des ressources en eau (ONU-Eau).

L’augmentation de la population urbaine induit l’augmentation de la production agricole en zone rurale à destination des grandes villes. L’utilisation de l’eau dans un cadre agricole représente pourtant déjà 70 % de l’exploitation des ressources hydriques. Les experts estiment que la demande en eau pour les villes aura augmenté d’environ 80 % à l'horizon 2050, car la demande sera supérieure au volume disponible en surface.

Des camions délivrent de l'eau potable dans des villages sud-africains. Le gouvernement a fait de grands progrès dans la distribution d'eau ces 16 dernières années. Mais combien de temps cette denrée rare sera-t-elle encore disponible ?
PHOTOGRAPHIE DE Chris Johns, NGS Stock

LES ZONES ARIDES EN DIFFICULTÉ

L’état de catastrophe naturelle vient d’être déclaré en Afrique du Sud. Le Cap approche dangereusement du « Jour Zéro », c’est-à-dire la pénurie d’eau pour ses 4,5 millions d’habitants. Également dans le sud du continent, à Maputo au Mozambique, un million d’habitants sont privés d’eau potable au profit du maintien de l’activité agricole et de la production d’électricité. Depuis 2015, les régions approchant du « Jour Zéro » se multiplient aussi bien en Sierra Leone et au Burkina Faso, qu’au Brésil et en Bolivie.

Ces régions, originellement arides, doivent également faire face au réchauffement climatique. L’augmentation des températures et du dessèchement des sols accélèrent l’évaporation des végétaux, ce qui rend difficile l’absorption des pluies diluviennes. Dans ces zones, le risque de sécheresses à répétition augmente et l’exploitation qui est faite de l’eau ne laisse pas assez de temps aux nappes phréatiques pour se recharger.

D’autres régions, historiquement moins affectées, commencent également à essuyer des difficultés. Aux États-Unis, le fleuve Colorado est source d’eau pour plus de 40 millions de personne mais certains de ses réservoirs peinent à atteindre la moitié de leur niveau habituel.

À travers le monde, l’ONU estime que 2,1 milliards de personnes n’ont pas accès à une eau gérée en tout sécurité et en appellent à de nouveaux investissements. Première étape : la Banque Mondiale a prévu de dépenser 170 millions € pour l’assainissement et l’accès à l’eau potable à Bagdad.

 

Retrouvez Juliette Heuzebroc sur Twitter.

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