L’Antarctique est en train de fondre, et ce n’est que le début

Une hausse du niveau des mers se profile et paraît inévitable. Une question reste en suspens : quelle sera son ampleur ?

De Rédaction National Geographic
Le crépuscule nimbe de couleurs rouges le chenal Lemaire, à plus de 1000 km au sud ...
Le crépuscule nimbe de couleurs rouges le chenal Lemaire, à plus de 1000 km au sud de la Terre de Feu. La glace côtière de l'Antarctique se disloque avec le réchauffement de l'eau et de l'air.
PHOTOGRAPHIE DE Camille Seaman

Imaginez un morceau de glace de 3 km d’épaisseur sur une superficie équivalente à deux fois la surface de la France.

C’est l’inlandsis de l’Antarctique de l’Ouest, un glacier constitué du tassement des chutes de neige accumulées. S’il venait, en fondant, à basculer dans l’océan, le niveau de toutes les mers du monde s’élèverait de plus de 3 m, causant des dégâts dramatiques. Ce qui l’empêche de basculer ? Ce sont les barrières de glace qui entourent le continent et bloquent son avancée. Mais avec le changement climatique celles-ci sont en train de se fracturer.

Des chercheurs, dont nous avons suivi le travail sur le terrain, ont constaté qu’un courant sous-marin plus chaud, venu du Pacifique, était en train de les saper par en-dessous. Ils ont planté des sondes à travers toute l’épaisseur de la glace et envoyé un mini-sous-marin pour explorer les fonds. Le constat est plus dramatique que tout ce qu’ils imaginaient : la barrière de glace est devenu un gruyère, avec des failles qui remontent à plus de 185 m à l’intérieur de la glace. En surface, les chercheurs entendaient sans cesse craquements et explosions tandis que de nouvelles crevasses et fissures apparaissaient chaque matin. Ils ont calculé que, chaque année, c’est une masse d’eau plus chaude, représentant 150 fois le volume du lac Léman, qui afflue dans le secteur. Ce n’est pas la fonte de cette glace qui fait craindre le pire – car elle repose déjà sur l’eau  –, mais bien le risque que derrière les barrières l’écoulement du glacier ne s’accélère et ne s’emballe.

À l’échelle du continent, la quantité de glace qui disparaît de toutes les barrières de l’Antarctique a été multipliée par douze entre 1994 et 2012, ont calculé la glaciologue Helen Fricker et son équipe. « Je pense qu’il est temps, pour nous scientifiques, de cesser de nous montrer trop prudents » quant aux risques qui se profilent, nous a-t-elle confié.

 

Retrouvez tous les chiffres, les photos, les graphiques et les travaux des scientifiques sur la menace Antarctique dans notre dossier du magazine National Geographic n° 214, de juillet 2017.

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