Un tiers des sites naturels du Patrimoine mondial sont menacés par le réchauffement climatique

L’UICN dévoile un rapport sur l’état de conservation des sites naturels mondiaux. Pour la première fois, des sites emblématiques comme la Grande Barrière de corail sont classés comme en danger « critique ».

De Mehdi Benmakhlouf
Publication 11 déc. 2020, 17:03 CET
Habitat d’une flore et d’une faune multicolores, la Grande Barrière de corail s’étire sur près de ...

Habitat d’une flore et d’une faune multicolores, la Grande Barrière de corail s’étire sur près de 2 300 km au nord-est de la côte australienne, le long de l’état du Queensland. Vue de haut, elle forme une frontière bleu turquoise au milieu d’une mer bleu marine.

PHOTOGRAPHIE DE Emanuela Ascoli

« L’Horizon du patrimoine mondial de l’UICN aide à déterminer si les perspectives de conservation de nos aires protégées les plus emblématiques s’améliorent ou se détériorent sur la base de l’analyse de 700 experts à travers le monde » explique Dr. Mechtild Rossler, directrice du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Dans son troisième rapport « Horizon du patrimoine mondial de l'UICN 3 », l’Union International pour la Conservation de la nature révèle les dommages causés par le changement climatique au patrimoine naturel mondial. S’appuyant sur les précédents rapports de 2014 et de 2017, 252 sites naturels mondiaux ont été analysés et réévalués dans 107 pays inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO pour leurs valeurs naturelles uniques.

Ces sites naturels du patrimoine mondial à la beauté exceptionnelle, reconnus comme « aires protégées », présentent un intérêt pour l'intégrité des processus écologiques, mais aussi pour la viabilité des espèces rares.

Tous les trois ans, l’IUCN établit ces évaluations en se basant sur les menaces qui pèsent sur ces environnements et la qualité de la protection et de la gestion de ceux-ci. Ainsi, le rapport décrit que l'état de 63 % des sites apparaît comme « bon », ou « bon avec quelques préoccupations », tandis que 30 % présentent des « préoccupations élevées » et 7 % sont dans une situation « critique ».

La moitié des sites bénéficient d’une protection et d’une gestion « efficace » ou « très efficace », tandis que la durabilité du financement des sites est le problème le plus fréquemment évalué comme « très préoccupant ». Au total, seize sites naturels du Patrimoine mondial se sont détériorés depuis 2017 et seulement huit ont vu leur état s'améliorer.

« L’Horizon permet de déterminer dans quelle direction vont les sites naturels du patrimoine mondial et les valeurs cruciales qu’ils protègent. Cela permet aussi d'anticiper leurs besoins à venir et d'optimiser leur contribution au bien-être humain » explique Mechtild Rossler.

À titre d’exemple, en Australie, plusieurs sites ont été classés comme en danger « critique » pour la première fois. Le plus emblématique, la Grande Barrière de corail, a subi trois épisodes de blanchissement en cinq ans. Le réchauffement des océans, l'acidification et les conditions météorologiques extrêmes ont contribué au déclin spectaculaire des coraux et, par conséquent, à la diminution des populations d'espèces marines. En Australie, la santé des Blue Mountains, des forêts tropicales du Gondwana, de Shark Bay et de la côte de Ningaloo s'est également dégradée. Au total, onze des seize sites australiens seraient en danger.

Mais alors, les espaces classés en danger critique vont-ils faire objet d’une attention particulière ? « Absolument, réponds l’experte, chaque année, le Comité du patrimoine mondial adopte des décisions relatives à l’état de conservation de plus de 150 sites, dont 53 en péril. Des décisions seront prises pour encourager des mesures correctives » conclut Mechtild Rössler.

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