La sombre superstition entourant la pluie de météores des Perséides

Des chrétiens dévoués avaient observé le phénomène céleste bien avant les astronomes et lui avaient donné une explication bien à eux.

De Kristin Romey
Publication 22 août 2018, 17:31 CEST
Le 13 août 2016, une météore des Perséïdes traverse le ciel nocturne au-dessus d'une statue de ...
Le 13 août 2016, une météore des Perséïdes traverse le ciel nocturne au-dessus d'une statue de Jésus-Christ dans un village biélorusse.
PHOTOGRAPHIE DE Sergei Gapon, AFP, Getty

Les observations astronomiques sont nombreuses dans les récits anciens, d'une éclipse solaire qui s'est produite il y a 3 400 ans à la représentation de la comète de Halley sur la Tapisserie de Bayeux, qui date du 11e siècle. La première trace écrite de la pluie de météores des Perséïdes, qui survient chaque année, provient par exemple d'un document chinois datant de 36 après J.-C.

Mais les premières explications du caractère récurrent des Perséides auraient elles une origine chrétienne et un lien avec la mort atroce d'un des premiers saints de la religion.

Plusieurs astronomes auraient « découvert » indépendamment les uns des autres les Perséides dans les années 1830. Toutefois, certains scientifiques de l'époque admettaient dans leurs écrits que les chrétiens européens connaissaient depuis longtemps ce phénomène céleste, mais avaient une explication différente de son origine.

« Il semblerait que la pluie de météores qui se produit chaque année autour du 10 août est un phénomène connu depuis bien longtemps », écrit Edward Herrick en 1839 dans la revue The American Journal of Science and Arts, lui qui fut l'un des premiers astronomes à observer les Perséides.

« Voilà « des siècles » qu'une superstition s'est répandue parmi les catholiques de certains lieux d'Angleterre et d'Allemagne. D'après celle-ci, ce sont les larmes enflammées de Saint Laurent que l'on peut voir dans le ciel, la nuit du 10 août, anniversaire de sa mort en martyr. »

Qui était Saint Laurent ? Selon la religion chrétienne, il était un jeune diacre de l'église condamné à mort le 10 août 258 après J.-C sous les ordres de l'empereur romain Valérien.

Martyr chrétien, le diacre a connu une mort des plus atroces : il aurait été placé au-dessus de charbons ardents pour brûler jusqu'à la mort. Avant son décès, il aurait dit avec témérité à ses tortionnaires païens qu'il était « rôti » d'un côté et qu'il fallait le retourner. C'est peut-être pour cela que Saint Laurent est aujourd'hui considéré comme le saint patron des cuisiniers.

Bien que l'anniversaire du martyr de Saint Laurent soit célébré depuis le milieu du 4e siècle, il est impossible de dire quand la pluie de météores des Perséides annuelle a été associée à la fête du saint et de ses larmes enflammées.

Mais il « ne fait aucun doute que les larmes du saint furent connues des chrétiens bien avant les astronomes », souligne Anthony Aveni, archéo-astronome qui étudie actuellement les étoiles peintes sur le plafond des églises dans le cadre de la publication future d'un livre sur les constellations.

« Lorsque les croyants prient, ils espèrent une réponse et s'attendent à un signe du paradis », ajoute-t-il. « Quel signe plus visible que les larmes d'un saint qui traversent le ciel depuis le paradis pouvez-vous recevoir ? »

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