Voyager 2 s’apprête à franchir les frontières de notre système solaire

Lancée à 17 km/seconde et après 40 ans de voyage, la sonde va bientôt explorer l’espace interstellaire, loin de l’influence du Soleil.

De Arnaud Sacleux
Publication 16 oct. 2018, 09:49 CEST
Représentation artistique de la sonde Voyager 2 dans l'espace.
Représentation artistique de la sonde Voyager 2 dans l'espace.
PHOTOGRAPHIE DE NASA

Parti de la surface de la Terre le 20 août 1977, Voyager 2 franchira bientôt l’héliopause, la zone qui sépare l’héliosphère de l’espace interstellaire. Elle délimite la zone d'influence du Soleil et de ses rayons, et s’étend jusqu’à 100 fois la distance entre la Terre et notre étoile. La sonde marchera ainsi sur les pas de sa grande sœur Voyager 1 qui a passé ce cap en 2012.

 

DEUX SŒURS AUX CONFINS DE L’UNIVERS

Voyager 1 a décollé 2 semaines après Voyager 2, mais a 4 milliards de km d’avance sur sa petite sœur, ralentie lors de son passage au-dessus de Neptune en 1989. Elle a dépassé les limites de l’héliosphère en 2012. Cependant, les analyses réalisées lors de son passage n’ont pas été probantes. Son instrument plasma destiné à effectuer ces analyses est en panne. Si Voyager 1 est en avance, Voyager 2 permettra des études plus fournies : son instrument plasma est pleinement opérationnel.

Représentation schématique de l'héliosphère, depuis le système solaire jusqu'à l'espace insterstellaire (Vue d'artiste).
PHOTOGRAPHIE DE NASA, Ibex, Adler Planetarium

L’héliosphère n’est pas une sphère, comme son nom l’indique : ses frontières ne sont pas figées dans l’espace. Le Soleil se déplace à grande vitesse dans la Voie lactée et, comme le milieu interstellaire n'est pas vide, la bulle formée par les vents solaires de notre étoile s’en retrouve déformée et varie selon son activité. Les limites de l’héliosphère peuvent ainsi se rapprocher ou s’éloigner. Selon John Richardson, chercheur au MIT's Kavli Institute for Astrophysics and Space Science, « la limite de l'héliosphère pourrait encore rattraper la sonde [Voyager 2], complétant de précieuses données que ses instruments sont déjà en train de fournir ».

 

LES VENTS COSMIQUES COMME PREMIERS TEMOINS

« Nous voyons un changement dans l'environnement de Voyager 2 » détaille Edward Stone, professeur de physique au California Institute of Technology et ancien directeur du Jet Propulsion Laboratory de la NASA. Grâce à deux instruments, le Cosmic Ray Subsystem et le Low-energy Charged Particle, les ingénieurs de la Nasa ont enregistré une hausse significative de 5 % des rayons cosmiques qui ont frappé la sonde entre le début et la fin du mois d’août. Ce pic constitue l’un des trois signes permettant de prouver qu’un corps sort de l’héliosphère, avec la disparition progressive des particules chargées provenant du champ magnétique du Soleil et le changement d'orientation brutal de ce champ magnétique. En clair, plus on se rapproche de la frontière, plus on reçoit de rayons cosmiques.

Une autre donnée surprend les scientifiques. La température mesurée en août a brusquement chuté pour atteindre une valeur dix fois plus faible que prévue. « Il s'agit bien d'une onde de choc d'un genre différent de tout ce que nous connaissions » déclare John Richardson, chercheur au MIT's Kavli Institute for Astrophysics and Space Science. Aucune explication définitive à ce phénomène n’a à ce jour été trouvée.

La position des deux sondes par rapport à la Terre et le Soleil est consultable en temps réel sur le site de la NASA

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