La conquête spatiale peut-elle rassembler les ressortissants de l'Union Européenne ?

Un récent sondage concernant l’Agence spatiale européenne (ESA) montre que la recherche spatiale fédère beaucoup d’Européens et que ses enjeux sont connus de tous.

De Arnaud Sacleux
Publication 25 janv. 2019, 16:20 CET
90 % des Européens estiment la recherche spatiale essentielle en termes de communications, de technologie et ...
90 % des Européens estiment la recherche spatiale essentielle en termes de communications, de technologie et de transports.
PHOTOGRAPHIE DE getty images via istock

Le sondage a été réalisé par l’agence Harris Interactive en décembre 2018, dans cinq pays européens : la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. C’est d’une voix presque unanime, soit 90 % des sondés, que les Européens affirment avoir une vision positive des activités spatiales. Pour eux, la recherche permet de mieux comprendre notre univers, d’observer notre planète ainsi que les changements qu’elle subit, comme le réchauffement climatique et d’améliorer nos conditions de vie sur Terre en termes de technologie, de transports et de communications. Jan Wörner, à la tête de l'ESA interrogé par National Geographic, réagit à ce sondage.

 

L'ESA : 76 MISSIONS AU COMPTEUR

« 83 % des personnes interrogées connaissent l’ESA, mais seulement 37 % disent savoir précisément ce que c’est » indique le sondage. Seuls quatre Européens sur dix sont au fait des activités de l’agence « même si beaucoup d’entre eux ont entendu parler » commente l’agence sur son site. Pourtant, l’ESA a participé à 76 missions depuis sa création en 1975, dont certaines ont grandement fait avancer la science.

En 1990, elle participe notamment au projet Hubble, un télescope spatial utilisé pour l'observation des ultraviolets et des infrarouges. Il est l’un des plus grands projets scientifiques à ce jour. En partenariat avec la NASA, l’ESA a joué un rôle capital dans ce projet : elle a notamment fourni la Faint Object Camera, les deux premières ailes solaires de l'engin spatial, ainsi qu'une équipe de scientifiques et d'ingénieurs au Space Telescope Science Institute de Baltimore. Cette contribution a d’ailleurs permis aux Européens de disposer de 15 % du temps d'observation avec le télescope.

En 2018, en coordination avec l’agence spatiale japonaise JAXA, elle participe au projet BepiColombo, l’une des missions fondamentales de l’ESA qui consiste à étudier et à comprendre la composition, la géophysique, l’atmosphère, la magnétosphère et l’histoire de Mercure, qui est à ce jour la planète la moins explorée de notre système solaire. La mission permet aujourd’hui d’avoir une meilleure compréhension de Mercure.

L’agenda de l’ESA est chargé, avec plusieurs missions capitales à venir. En 2022, le déploiement de la mission Juice permettra d’ici 2029 d’observer Jupiter et ses 3 lunes, Ganymède, Callisto et Europa. La même année, la mission Flex permettra à l’ESA d’observer l’état de notre flore mondiale et des conséquences du réchauffement climatique notamment. En 2026 également, la mission Plato permettra à l'ESA de repérer des planètes au-delà de notre système solaire. « C’est vraiment une période passionnante pour nous : l’exploration est en plein essor avec les missions d’exoplanètes, une avancée vers la Lune avec Mars en tête, une nouvelle approche du transport spatial, l’extension des services spatiaux... » nous confie Jan Wörner.

 

LES ÉTATS-UNIS ET LA RUSSIE :  LEADERS INCONTESTÉS DE L’ESPACE

Avec 76 missions à son actif depuis sa création, l’ESA est la troisième agence spatiale au monde, devant la CNSA, l’agence spatiale chinoise. Les personnes interrogées en sont conscientes, puisqu’elles estiment l’ESA en avance sur la CNSA. Les deux puissances historiques que sont la NASA, l’agence américaine, et ROSCOSMOS, l’agence russe, restent néanmoins les deux leaders mondiaux en termes de recherche et de conquête spatiale. Pour asseoir un peu plus la puissance européenne dans le domaine spatial, les Européens s’accordent à dire selon le sondage qu’une mise en commun des ressources nationales en faveur d’un projet commun européen serait bénéfique. 

« Je suis absolument convaincu que la coopération est la clef du succès des activités spatiales modernes. C'est ce que nous voyons à l'ESA : la mise en commun des ressources de nos États membres signifie davantage de moyens pour d'excellents programmes, bénéficiant à tous en aval. Cela signifie également que nous amenons des Européens de différentes cultures à travailler ensemble et à se concentrer sur le succès collectif plutôt que sur leur seul intérêt » indique Jan Wörner. « En termes de capacités et d’ambition, l’ESA tire parti de la mise en commun des ressources de ses États Membres, ce qui signifie que nous pouvons compter sur une puissance de feu beaucoup plus grande qu’au niveau national. Et quand vous pouvez compter sur des ressources beaucoup plus grandes, vous pouvez rêver plus grand ».

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