À quoi ressemblait la première image de Mars ?

Si aujourd’hui l’imagerie de la planète rouge nous apparaît de façon détaillée, il n’en a pas toujours été ainsi : la première image de Mars a été coloriée à la main. Elle représentait à l'époque une avancée fabuleuse en termes de photographie planétaire.

De Arnaud Sacleux
Publication 25 juin 2020, 17:14 CEST
La planète rouge.

La planète rouge.

PHOTOGRAPHIE DE National Geographic

InSight, Curiosity ou Opportunity, plusieurs sondes et rovers ont documenté ou documentent encore le sol de notre voisine spatiale. Grâce à eux, nous savons aujourd’hui à quoi ressemble Mars, son sol et ses couleurs, ses cratères, ses tempêtes... La mission Mariner 4, lancée le 28 novembre 1964, nous a permis de découvrir la toute première image de la planète rouge, prise à 9 846 km d’altitude.

Mariner 4 avait à son bord une caméra de télévision et six autres instruments de mesure. La sonde aura en tout transmis 21 images complètes, révélant paysages arides, cratères et dunes de sable couleur rouille, balayant d’un revers de bras robotique les derniers espoirs d’y trouver une civilisation martienne évoluée.

Sept mois et demi après son départ, le 14 juillet 1965, Mariner 4 pointait donc l’objectif de sa caméra sur la planète rouge et enregistrait 21 images - 26 minutes furent nécessaires à la sonde pour leur capture. Mais à quoi ressemblait la toute première image ?

À quoi ressemblait la toute première image de Mars ?

Les images réalisées à l’aide de sa caméra étaient encodées sous forme de chiffres, transmis ensuite à la Terre. Pour recevoir une seule image, il fallait compter huit heures. Des petits enregistreurs à bandes magnétiques imprimaient ces lignes de chiffres les unes après les autres, sur lesquelles chaque pixel était représenté par un nombre sur un nuancier. Si les données ont mis relativement peu de temps à être reçues, c’est le traitement de ces dernières qui a pris un certain temps.

À l’aide de pastels secs, les scientifiques ont colorié un à un les chiffres de la couleur correspondante à mesure que les données arrivaient, jusqu’à former la toute première image crayonnée de la surface de Mars. La première photo de la planète rouge est donc en réalité une suite de code colorisée à la main.

Si les instruments à son bord nous paraissent rudimentaires aujourd’hui, la performance et l’ingéniosité de cette mission ne sont pas à minimiser ; il est important de replacer les choses dans leur contexte. Si les images ont déçu les attentes de ceux qui croyaient à la théorie d’une civilisation extraterrestre avancée sur Mars, c’est avant tout parce qu’on ne savait pas grand-chose de la planète rouge, et encore moins des contraintes que la sonde allait rencontrer lors de son voyage. Les inconnues étaient multiples, et les informations que nous ne détenions pas à cette époque étaient capitales pour la réussite de la mission.

À quel environnement Mariner 4 allait-elle être confrontée ? Les instruments de communication suffiraient-ils à couvrir la distance qui séparaient la sonde de notre planète ? Le voyage jusqu’à Mars fut en lui-même une épreuve complexe, mais les résultats, bien que primaires par rapport aux photographies actuelles, ont ouvert la voie à une imagerie de plus en plus précise de la planète rouge.

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