Godzilla, la planète qui ne devrait pas exister

Une planète monstrueuse. Un astre rocheux dix-sept fois plus lourd que la Terre, nommé Kepler-10c. Une aberration physique, selon les scientifiques.

De Marie Dias-Alves
Publication 25 juin 2021, 09:41 CEST
Kepler-10 c, surnommée Godzilla, est une exoplanète confirmée en orbite autour de l'étoile Kepler-10, une naine jaune semblable au Soleil dans la constellation du Dragon.

Kepler-10 c, surnommée Godzilla, est une exoplanète confirmée en orbite autour de l'étoile Kepler-10, une naine jaune semblable au Soleil dans la constellation du Dragon. 

PHOTOGRAPHIE DE Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics

Les astronomes se bousculent pour observer l’espace à travers l’œil du télescope spatial Kepler

Grâce à lui, ils peuvent désormais observer la mégaplanète Kepler-10c de la constellation du Dragon, située à 560 années-lumière de la Terre. Là, elle orbite autour d’une étoile similaire à notre Soleil, quoique deux fois plus âgée.

Les scientifiques ont commencé par déterminer la masse de cette planète compacte, surnommée Godzilla, à 17 fois celle de la Terre. Déduction des astronomes, selon les connaissances actuelles en astrophysique : Kepler-10c est un corps rocheux, comme notre planète.

Or, deux fois plus grande que la Terre, cette mégaplanète devrait être gazeuse ! Comme Saturne, par exemple, et toutes les autres géantes connues de cette envergure. 

Comprendre : le système solaire

Les planètes naissent d’un amas de gaz et de poussière autour d’un embryon d’étoile. Plus elles grossissent, plus elles attirent et absorbent de gaz. Un astre aussi imposant que Kepler-10c aurait donc dû se transformer en géante gazeuse, comme Jupiter.

Problème : les astronomes n’ont détecté aucune trace de gaz dans l’atmosphère de Kepler-10c !

« Il est difficile d’admettre l’existence de cette planète. Elle défie nos connaissances en astrophysique. Comment concevoir la réalité d’une planète qui  n’aurait même pas aggloméré de petites quantités d’hydrogène et d’hélium ? », s’interroge Dimitar Sasselov, astronome à Harvard.

L'existence de cette mégaplanète brouille les certitudes des scientifiques sur la formation des planètes. Kepler-10c pourrait être la première d’un nouveau type d’astres rocheux géants.

Cette planète est donc un objet céleste d'un nouveau type. Composée principalement d'éléments lourds avec une masse bien supérieure à la limite prévue par les modèles de 10-12 masses terrestres à partir de laquelle l'accrétion d'une grande quantité de gaz devrait se produire, Godzilla continue d'interroger les astronomes.

Le mystère de sa formation fascine autant qu'il interroge. Car selon les modèles astronomiques connus, un objet comme Godzilla ne devrait tout simplement pas exister. S'il existe pourtant, les modèles sont alors à réinventer.

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