La NASA envisage d’explorer Vénus à bord de dirigeables

L’agence spatiale américaine travaille actuellement sur un concept d’exploration de Vénus avec des astronautes embarqués à bord de dirigeables.

De Arnaud Sacleux
PHOTOGRAPHIE DE NASA

Depuis les débuts de l'exploration spatiale, plus de 40 vaisseaux ont observé Vénus : le vaisseau Magellan de la NASA entré en orbite en 1990 dont le contact est perdu depuis maintenant 24 ans ou encore l’Akatsuki, vaisseau de l’agence spatiale japonaise JAXA qui étudie la planète depuis son entrée en orbite en 2015. La NASA envisage aujourd’hui d’y envoyer des Hommes lors d’une mission baptisée High Altitude Venus Operationnel Concept (HAVOC).

 

L’ENFER SUR VÉNUS

Si la mission paraît compliquée au premier abord, c’est parce que l’environnement de Vénus est ce que l’on peut qualifier d’inhospitalier. Malgré une géologie similaire à celle de la Terre, sa surface est composée de montagnes, de volcans et de cratères de lave. Son équilibre thermique est extrêmement élevé : la température à la surface vénusienne atteint les 460° C, suffisant pour faire fondre du plomb dont le point de fusion se situe à 327,5°C. Des métaux tels que le plomb justement ou le bismuth peuvent tomber sous forme de « neige » sur les plus hauts sommets de Vénus. Des nuages d’acide sulfurique couvrent également la planète entière, dont les pluies seraient mortelles pour l’Homme. Ces conditions climatiques extrêmes résultent d’un effet de serre incontrôlé et irréversible : la grande quantité de dioxyde de carbone (CO2) présente dans l’atmosphère empêche la chaleur du soleil de s’échapper. Si la NASA souhaite y envoyer des astronautes, l’idée n’est pas de se poser sur cette surface étouffante mais d’utiliser l’atmosphère comme environnement d’exploration.

 

UNE ATMOSPHÈRE VIABLE

La haute atmosphère de Vénus est ce qui se rapproche le plus de la Terre dans tout le système solaire : elle peut être comparée à la basse atmosphère de notre planète. À 50 km d’altitude, la pression atmosphérique vénusienne est à peu près équivalente à celle du sommet du Kilimandjaro, et la température varie entre 20 et 30°C. Nous pourrions explorer l’atmosphère sans combinaison de pression. La densité et la gravité sont aussi similaires à ce que l’on a sur Terre. Ces caractéristiques sont telles que des scientifiques pensent que certains types d’organismes présents sur notre planète pourraient supporter ces conditions climatiques comme l’Acidianus Infernus. Rien ne prouve cependant que la vie existe sur Vénus, mais cette possibilité pourrait être vérifiée ou non grâce à HAVOC.

Concept de vaisseau pour la mission HAVOC de la NASA.
PHOTOGRAPHIE DE NASA

La NASA imagine un vaisseau en forme de dirigeable pour explorer la planète en haute altitude. Il serait équipé de panneaux solaires abondamment alimentés en rayons grâce à la proximité de Vénus avec notre étoile, ainsi que d’une cabine pouvant accueillir deux astronautes pendant 30 jours. Pour résister aux nuages acides, la NASA a trouvé le matériau idéal, le fluoroéthylène propylène (Teflon-FEP), qui composerait l’enveloppe du dirigeable.

Si aucune date n’est à ce jour avancée, une telle mission serait possible avec les technologies actuelles et nécessiterait moins de temps qu’une exploration sur Mars. De plus, les observations permettraient de transposer les conditions climatiques de Vénus sur notre planète : bien que la Terre n’ait que très peu de chances d’être soumise à un scénario climatique extrême similaire, Vénus nous fournirait un moyen de démontrer à quel point certains phénomènes physiques peuvent engendrer des changements climatiques dramatiques.

 

Retrouvez Arnaud Sacleux sur Twitter

loading

Découvrez National Geographic

  • Animaux
  • Environnement
  • Histoire
  • Sciences
  • Voyage® & Adventure
  • Photographie
  • Espace
  • Vidéos

À propos de National Geographic

S'Abonner

  • Magazines
  • Livres
  • Disney+

Nous suivre

Copyright © 1996-2015 National Geographic Society. Copyright © 2015-2024 National Geographic Partners, LLC. Tous droits réservés.