Le Japon perd tout contact avec son nouveau télescope spatial

Des observations radar indiquent que le satellite est au moins en cinq morceaux et pourrait avoir de gros problèmes.

De Nadia Drake
Hitomi
Hitomi, le dernier né des télescopes spatiaux japonais, devait étudier l'univers des hautes énergies. Il aurait aujourd'hui de gros problèmes. (JAXA)
PHOTOGRAPHIE DE Jaxa

Article publié le 28 mars 2016.

 

Hitomi, le dernier né des télescopes spatiaux japonais, devait étudier l'univers des hautes énergies. Il aurait aujourd'hui de gros problèmes. (JAXA)

Le Japon a perdu tout contact avec le dernier né de ses télescopes spatiaux. L’engin, qui avait à son bord un instrument de la NASA, avait été conçu pour étudier l’univers des hautes énergies en rayons X et rayons gamma, et observer des phénomènes tels que les trous noirs supermassifs et les amas de galaxies.

Les observations radar indiquaient que Hitomi, lancé le 17 février 2016 dans l’atmosphère terrestre basse, était au moins en cinq morceaux. Une importante déviation de son orbite a également été observée samedi 27 mars 2016, jour où le satellite a perdu contact avec la Terre.

Pour l’astrophysicien Jonathan McDowell, cela signifie qu’il s’est passé un « événement énergique », soit quelque chose de plus important qu’une simple panne de communication.

« Perte de la communication + déviation de l’orbite + cinq morceaux de débris détectés au radar, c'est bien pire qu’une simple perte de communication », a écrit sur Twitter McDowell, du centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian.

PHOTOGRAPHIE DE Jonathan McDowell

Hitomi (ASTRO-H): période orbitale/temps avec les données de @spacetrackorg montrant la déviation brutale le 26 mars 2016.

Ce qui est arrivé à bord d'Hitomi reste incertain, et les scientifiques mènent l’enquête en ce moment-même. L’agence spatiale japonaise, JAXA, rapporte avoir reçu un signal intermittent de la part du satellite. Autrement dit, il n’est pas impossible que les cinq morceaux détectés par radar soient des pièces d’isolation par exemple, plutôt que de gros morceaux de débris créés par une explosion catastrophique. L’engin pourrait également être en train de vriller, commente McDowell, et les signaux qu’il envoie n’atteindraient pas tous la Terre.

Malgré toutes ces mauvaises nouvelles, le satellite n’est peut-être pas perdu pour de bon.

« Honnêtement, je n’ai pas encore perdu espoir », affirme McDowell, ajoutant qu’on a réussi par le passé à résoudre des situations tout aussi mauvaises. « Nous avons perdu le contact de SOHO pendant des mois avant de le rétablir entièrement. ALEXIS avait perdu un panneau solaire et était parti en vrille, mais on a appris à le piloter et il a fini par commencer sa mission scientifique quelques mois plus tard. Il y a peu de chances qu’on y arrive et je refuse de mettre un chiffre sur la probabilité. Mais il y a des précédents d’événements aussi catastrophiques qui ont fini par se résoudre. »

JAXA a l’habitude des secondes chances. Vers la fin de l’année 2015, l’agence spatiale japonaise a réussi à placer sa sonde Akatsuki en orbite autour de Vénus après avoir échoué une première fois. Lors du premier essai autour de la sœur jumelle de la Terre, une valve s’est cassée et a propulsé l’engin dans un voyage de 5 jours à travers le système solaire. Mais Akatsuki a fini par retrouver sa cible et à se faire attraper par les griffes gravitationnelles de Vénus.

La morale de l’histoire ? L’espace est sans pitié. Les choses s’y passent mal. Mais sans essayer, on ne peut pas réussir.

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