Plaidoirie pour un télescope capable de détecter des traces de vie extraterrestre

Un astrophysicien de l’Université de Stanford a rédigé un rapport dans lequel il explique la nécessité de construire un télescope spatial capable de détecter la vie sur d’autres planètes.

De Arnaud Sacleux
Représentation d'une exoplanète et ses trois lunes.
Représentation d'une exoplanète et ses trois lunes.
PHOTOGRAPHIE DE Getty Images via iStock

Dans ce rapport, commandité par le gouvernement américain, Bruce Macintosh et son comité de rédaction ont avancé l’idée d’un télescope spatial capable de repérer des traces de vie sur d’autres planètes. Si nous connaissons la cause des formations des trous noirs ou des étoiles à neutrons par exemple, la formation des systèmes solaires nous échappe encore. Détecter ces exoplanètes semblables à la Terre et donc potentiellement habitables permettrait de mieux nous situer dans l’Univers et de comprendre la formation des planètes et de leur système.

 

À LA RECHERCHE DE TRACES D’OXYGÈNE

Dans leur rapport, Macintosh et son équipe mettent en lumière le manque de moyens adaptés à l’analyse de planètes pouvant abriter la vie. Les principales techniques utilisées sont celles du transit et de l’imagerie directe. La première consiste à observer le passage d’une planète devant son étoile grâce à la baisse de son intensité lumineuse. La seconde n’est autre qu’un enregistrement numérique de l’image des exoplanètes, autrement dit une « photographie ». Si ces techniques ont déjà permis de détecter de nombreuses galaxies et d’étoiles lointaines, elles ne fonctionnent que pour les planètes massives, d’une taille comparable à celle de Jupiter, et assez proches de leur étoile. De plus, elles ne donnent pas d’informations sur les compositions des planètes observées.

« Seuls les télescopes au sol permettent aujourd’hui d’imager directement des exoplanètes » pointe également le scientifique. Les moyens actuels ne sont pas adaptés pour cette mission et il faudrait des télescopes spatiaux conçus dans ce but précis. Deux méthodes sont avancées dans le rapport : la coronographie et la méthode du starshade. Elles ont un même fonctionnement : observer une étoile en masquant sa partie centrale, à la manière d’une éclipse, afin de masquer sa lumière « aveuglante » et de repérer les petites planètes alentours.

Pour cela, la coronographie utiliserait un mécanisme de miroirs et de masques embarqués dans le télescope, tandis que la seconde cacherait le centre de l'étoile grâce à une aiguille installée sur le télescope. Ces 2 techniques ne permettraient toutefois pas d’imager les reliefs de ces exoplanètes avec précision : elles seraient représentées sous la forme d’un point, comme avec les méthodes actuelles. Les données observables permettraient cependant d'analyser la composition de ces planètes : la lumière réfléchie par ces corps sous le prisme de la spectroscopie indiquera la présence ou non d’oxygène dans leur atmosphère.

 

« LES ASTRONOMES ONT DÉJÀ PROUVÉ QUE NOUS N’ÉTIONS PAS LE CENTRE DE L’UNIVERS »

Si pour Bruce Macintosh il faut être réaliste, car nous ne « visiterons pas ces planètes avant plusieurs centaines d’années », apprendre que la vie est possible ailleurs que sur Terre changerait notre perception de l’Univers. « Pendant longtemps, les humains étaient au centre de l’Univers. Puis les astronomes ont prouvé que ce n'était pas le cas. Cela a profondément modifié notre vision sur l’importance et la place que nous occupons dans cet Univers. » En revanche, si la vie telle que nous la connaissons s’avère très rare dans le cosmos, peut-être nous mettrons-nous à enfin chérir notre planète renchérit-t-il. 20 ans seraient nécessaires pour construire un tel appareil. « Nous ferions mieux de commencer maintenant ».

L’avenir de l’Humanité fait en tout cas débat sur Terre et les théories sur notre destinée sont nombreuses. Si pour certains notre avenir se situe bel et bien sur notre planète, pour d’autres il passe par la conquête spatiale. C’est le cas notamment de Stephen Petranek, auteur du livre à l'origine de la série MARS. Pour lui, « aller sur Mars fera progresser l’humanité toute entière ». Les paris sont ouverts.

 

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