Une nouvelle planète de la taille de la Terre a été découverte

Ce monde potentiellement habitable s'appelle Ross 128b et n'est qu'à 11 années-lumière de nous.

De Michelle Z. Donahue
PHOTOGRAPHIE DE Illustration by M. Kornmesser, ESO

Une nouvelle planète de la taille de la Terre vient d'être découverte, et ce monde potentiellement habitable, le plus proche de nous, orbite autour d'une étoile « calme » et propice à la vie.

Découverte à seulement 11 années-lumière de notre planète, Ross 128b fait le tour d'une petite et faible étoile appelée naine rouge. Les naines rouges parsèment le cosmos et représentent 70 % des étoiles de la galaxie ; la plupart des étoiles les plus proches de nous sont des naines rouges.

En se basant sur le nombre de planètes découvertes au cours des dernières années, les astronomes estiment qu'environ une étoile naine rouge sur trois a au moins une planète dans son orbite.

Techniquement, la planète semblable à la Terre la plus proche est Proxima b, en orbite autour d'une naine rouge appelée Proxima Centauri située à 4.25 années-lumière de nous. 

Mais les jeunes et impétueuses étoiles comme Proxima Centauri imposent leur fureur stellaire aux planètes qui ont le malheur de leur tourner autour. Proxima Centauri a seulement cinq milliards d'années et continue très certainement à projeter des violents rayons stérilisants sur sa planète. 

Par contraste, l'étoile hôte de Ross 128b est plus mature, et après sept milliards d'années d'existence, sa rotation a considérablement ralenti. Cela signifie que sa planète a de meilleures chances de pouvoir abriter la vie à sa surface.

 

LE FEU ET LA FUREUR

Les astronomes ont découvert Ross 128b grâce au High Accuracy Radial velocity Planet Searcher (en français « Chercheur de planètes par vitesses radiales de haute précision ») ou HARPS, un un spectrographe échelle alimenté par fibres depuis le foyer Cassegrain à l'observatoire de La Silla au Chili. Il est destiné principalement à la recherche d'exoplanètes par l'observation de l'intensité lumineuse des étoiles et des subtils mouvements gravitationnels provoqués par la planète en orbite autour de l'étoile.

Après 12 ans d'observation de l'intensité lumineuse de l'étoile et des mouvements alentours, l'équipe de recherche a annoncé mercredi 15 novembre qu'un tremblement faible mais régulier avait été observé en rotation autour de l'astre. Cette secousse cosmique est provoquée par une planète 30 % plus large que la Terre qui attire légèrement l'étoile à elle, comme le rapporte les auteur de l'étude publiée par le journal Astronomy & Astrophysics.

La naine rouge Ross 128 se situe dans la constellation de la Vierge.
PHOTOGRAPHIE DE Illustration by Sky Survey 2

« Il n'y a pas eu un moment "Eureka" où nous nous serions dit "super, nous avons découvert une planète" » raconte l'auteur principal de l'étude, Xavier Bonfils, de l'université de Grenoble. « Nous avons cumulé les données glanées au fil des années et seulement après nous avons constaté un signal persistant et significatif. »

Bien qu'elle soit 20 fois plus proche de son étoile que la Terre ne l'est du soleil, Ross 128b orbite à une distance suffisante pour avoir développé ou pour développer une atmosphère semblable à l'atmosphère terrestre, et de l'eau sous forme liquide si les conditions atmosphériques sont favorables.

« Certaines simulations [informatiques] estiment que la planète est suffisamment proche de son étoile pour avoir perdu son atmosphère. D'autres simulations au contraire font l'hypothèse que la planète aurait pu développer des nuages pour réfléchir les radiations et éviter la surchauffe. Dans ce scénario, l'eau pourrait être à l'état liquide à la surface de la planète » estime Xavier Bonfils.

« Avant de tirer des conclusions hâtives, nous devons collecter davantage de données. »

Si l'on considère le deuxième scénario, cela signifierait-il que Ross 128b pourrait abriter la vie ? Considérer son étoile comme "calme" est certainement vrai mais sans doute un peu fallacieux, selon Ed Guinan, astronome à l'université de Villanova qui a étudié le système Proxima Centauri.

L'étoile naine rouge de Ross 128b a pu être tout aussi active que Proxima Centauri l'est aujourd'hui, et condamner la planète à la stérilité il y a des milliards d'années.

« Quand l'étoile avait un milliard d'années, elle n'était que feu et fureur, et c'est une période décisive pour les planètes alentours, » explique Ed Guinan. « Elles sont balayées par les rayons X et les vents qui étaient des centaines de milliers de fois plus forts que ceux que l'on peut observer aujourd'hui. Il faut être suffisamment proche des étoiles pour que l'eau puisse être présente, mais dans ce cas vous êtes plus exposés aux rayons et aux flammes que les jeunes étoiles projettent. C'est le cas des naines rouges : ce ne sont pas les meilleures hôtesses. »

Les astronomes ne peuvent pas observer Ross 128b durant son transit ou lors de son passage devant son étoile, qui restent les meilleures occasions pour observer la composition atmosphérique d'une planète. 

Ceci étant, Bonfils et son équipe restent optimistes et espèrent découvrir n'importe quelle planète en orbite autour d'une naine rouge dans un périmètre de 16 années-lumière depuis la Terre.

La prochaine génération de télescopes géants comme le Télescope géant européen ou le Télescope géant Magellan rendra possible l'observation de ces planètes et permettra de déceler la composition de leurs atmosphères.

Pour ce qui est de Ross 128b, ajoute Bonfils, « Ce n'est pas le seul monde potentiellement habitable que nous avons détecté cette année, simplement le plus proche. Cette année a été riche en découvertes ! »

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