Le Burkina Faso abolit la peine de mort

En votant pour un nouveau code pénal, le parlement burkinabé a entériné l’abolition de la peine de mort.

De Juliette Heuzebroc
Publication 4 juin 2018, 16:05 CEST

Jeudi 31 mai dernier, le Parlement burkinabé a voté en faveur d’un nouveau code pénal qui inclut l’abolition de la peine de mort dans le pays. Approuvée par 83 députés sur 125, cette décision ne fait que confirmer un état d’esprit abolitionniste déjà bien ancré dans le pays puisque la dernière exécution recensée remonte à 1988. La sanction la plus élevée devient donc la prison à perpétuité.

« Ce code pénal actualisé permettra d’assurer un meilleur cadre général de paix et de sécurité à-même de renforcer la lutte contre l’impunité, contre la criminalité liée à la fracture numérique et d’offrir aux investisseurs un environnement des affaires juridiquement sécurisé », a assuré René Bagoro, le ministre burkinabé de la Justice.

Cette décision est unanimement saluée, d’autant plus que d’après les études menées récemment par l’ONU, aucun élément n’amènerait à penser que la peine de mort serait plus dissuasive que les peines de prison. A fortiori lorsque l’on sait que cette sanction va à l’encontre du droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.

Cependant, plusieurs médias pointent du doigt une décision politique : cette abolition ouvrirait la voie à l’extradition de François Compaoré, frère de l’ancien président Blaise Compaoré. Résident actuellement en France, il est mis en cause dans un procès où il est accusé d’être impliqué dans l’homicide du journaliste Norbert Zongo en 1998, pour lequel il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Son argument principal de non-extradition était de risquer la mort face à la justice de son pays.

Le Burkina Faso devient ainsi le 21e pays subsaharien à abolir cette pratique aux côtés du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Sénégal ou encore de la RDC, entre autres. Malgré la forte vague d’abolition qui a eu lieu sur le continent africain ces 20 dernières années, des pays comme le Botswana, la Somalie ou le Soudan maintiennent toujours la peine de mort.

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