Pourquoi n'a-t-on jamais retrouvé les navires de Christophe Colomb ?

Malgré des décennies de recherches, les vestiges du Niña, du Pinta et du Santa Maria semblent toujours hors de portée.

De Kristin Romey
Publication 12 août 2021, 10:00 CEST
Cette gravure, dont la date est inconnue, représente les navires de la première flotte de Christophe ...
Cette gravure, dont la date est inconnue, représente les navires de la première flotte de Christophe Colomb : le vaisseau amiral Santa Maria, entouré du Niña et du Pinta. Seul le sort de Santa Maria nous est connu.
Photograph from Bettman, Corbis, via Getty

Cette année marque le 529e anniversaire de la première expédition transatlantique de Christophe Colomb, périple qui, à l'origine, était censé conduire l'explorateur italien en Asie. Au lieu de cela, son équipage pose pied dans les Caraïbes le 12 octobre 1492, premier événement d'une série qui conduira à la colonisation européenne du Nouveau monde.

Malgré des décennies de recherches acharnées, les vestiges de la première flotte historique de l'explorateur, ainsi que ceux de ses trois expéditions successives, demeurent introuvables.

Pourquoi les vestiges de la première flotte sont-ils si difficiles à trouver ?

 

Les conditions sont peu propices à la conservation du navire.

Les eaux chaudes de la mer des Caraïbes sont un véritable paradis pour le taret commun, un mollusque à l'appétit vorace particulièrement friand de bois. Connu également sous le nom de taret naval ou de « termite des mers », cette créature est capable de dévorer une épave en bois en l'espace d'une décennie et constitue l'ennemie jurée des archéologues sous-marins travaillant dans la région.

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Tout navire en bois qui ne succombe pas aux méfaits des tarets navals devrait également survivre à cinq siècles de tempêtes tropicales et d'ouragans dans les eaux peu profondes, explique Donald Keith, un archéologue qui a participé aux recherches de Gallega, navire de la quatrième flotte de Christophe Colomb disparu en 1503. « Les navires tombés dans les eaux froides, sombres et profondes ont bien plus de chances de rester intacts et de conserver leur valeur de "capsule témoin". »

 

Le paysage s'est radicalement transformé depuis les temps de Christophe Colomb.

Des siècles de tempêtes tropicales, de modifications de l'usage des terres et de déforestation ont considérablement transformé les côtes autrefois abordées par Christophe Colomb. 

 

Même si ce n'était pas le cas, les vestiges seraient difficiles à trouver.

Le sonar latéral est l'outil principal des archéologues pour détecter des épaves dans les fonds marins ; or, si une épave est ensevelie sous des mètres de sédiments, le sonar peut ne pas la détecter du tout. Le magnétomètre, autre outil essentiel, détecte les débris métalliques sous-marins. Mais rares étaient les navires de l'époque construits à partir de métaux.

« C'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin », reconnaît James Delgado, vice-président de Search Inc. et ancien directeur du patrimoine maritime auprès de la NOAA.

 

Seul le sort de l'un des trois navires est véritablement connu.

« Le seul navire dont nous sommes certains de la disparition est le Santa Maria », explique Donald Keith. « Personne n'a pu déterminer avec exactitude ce qui est arrivé à Pinta et Niña après leur retour en Europe », ajoute-t-il. Greg Cook confirme : « Puisque nous ignorons l'emplacement exact du Niña et du Pinta, le plus raisonnable est de rechercher le Santa Maria ».

Une déclaration de 2014 affirmant la découverte du Santa Maria a été vivement démentie par l'UNESCO.

 

L'équipage de Christophe Colomb pratiquait le recyclage.

D'après le journal de bord de l'explorateur, le Santa Maria aurait sombré sur un récif au large de Cap-Haïtien, sur l'île d'Haïti, le 24 décembre 1492. Sa coque aurait été démantelée et aurait servi à bâtir le village fortifié de La Navidad, qui reste, lui aussi, encore à découvrir. « Voyez-le comme un vaisseau spatial échoué aux confins de l'univers », déclare James Delgado. « Les marins n'ont d'autre choix que de s'en remettre aux débris de leur embarcation pour survivre. Il nous faut saluer le niveau de recyclage qui a eu lieu sur ces sites. »

 

Devrions-nous poursuivre les recherches ?

Bien sûr, disent en chœur les chercheurs, mais pas nécessairement car le Niña, le Pinta et le Santa Maria sont considérés comme le Saint-Graal de l'archéologie navale. « La recherche de débris d'un navire de la première flotte revient à tenter de trouver un fragment de la Vraie Croix », explique James Delgado, selon qui les découvertes archéologiques les plus importantes autour du voyage de Christophe Colomb lèveront le voile sur les premières interactions entre les peuples indigènes et les explorateurs européens. « Concentrons-nous tout d'abord sur ces premiers contacts. »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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