AlUla, le trésor archéologique méconnu de l'Arabie saoudite

L’Unesco s'est officiellement engagé à promouvoir le potentiel touristique, culturel mais aussi économique d’AlUla, une oasis de la province de Médine au nord-ouest de l'Arabie saoudite.

De Margot Hinry
Publication 18 nov. 2021, 10:29 CET
L'UNESCO a désigné Hegra en AlUla comme premier site du patrimoine mondial de l'Arabie saoudite en ...

L'UNESCO a désigné Hegra en AlUla comme premier site du patrimoine mondial de l'Arabie saoudite en 2008.

PHOTOGRAPHIE DE Commission royale pour AlUla

À environ 200 kilomètres des rives de la Mer Rouge, la région d’AlUla est quasiment aussi grande que la Belgique. On estime que 64 300 personnes y vivent.

Centre d’un réseau d’oasis au nord de l’Arabie Saoudite, AlUla prospérait autrefois grâce à la captation en eaux profondes de ses nappes phréatiques. Le réseau alimentait de longues routes commerciales entre l’Égypte, la Mésopotamie et les rives orientales de la Méditerranée.

L'Arabie Saoudite est une monarchie absolue et dynastique suivant un régime très rigoureux centré sur leurs croyances religieuses. Premier exportateur et producteur de pétrole au monde, le royaume détient le quart des réserves mondiales de cette énergie fossile. 

Les joyaux historiques semblables à AlUla ont longtemps été considérés par le régime comme un trésor à préserver et à garder pour soi. Jusqu'ici, ce site d'exception n'était pas ouvert au public et est donc méconnu.

 

CULTURE ET TOURISME, NOUVEAUX ENJEUX ÉCONOMIQUES

Aujourd'hui, AlUla représente près de 20 000 km² de désert. Il abrite des nécropoles bâties par les civilisations nabatéennes. Les Nabatéens sont également à l'origine de la célèbre et historique cité de Petra, en Jordanie.

La plupart des monuments présents dans la région d'AlUla sont encore un mystère pour les archéologues et chercheurs, peu nombreux à avoir fouillé le site jusqu'à présent.

Officiellement, ce réseau d'oasis restait globalement dans l'ombre pour des raisons de sécurité et de préservation des terres, aux écosystèmes singuliers.

C’est en 2017, dans le cadre du plan de développement de l’économie saoudienne « Vision 2030 » que la Commission Royale pour AlUla a été créée. Le 10 avril 2018, le premier accord intergouvernemental entre la France et l’Arabie Saoudite a été signé, faisant naître l’Agence Française Afalula. Elle a pour objectif de développer l'économie touristique du pays tout en préservant la richesse culturelle et environnementale. 

L'un des trésors archéologiques présent dans la région d'AlUla.

PHOTOGRAPHIE DE Commission royale pour AlUla

Tout doucement, l'Arabie Saoudite s'ouvre à la modernisation de son patrimoine. « Le Royaume d'Arabie Saoudite abrite certains des sites patrimoniaux les plus fascinants et les plus importants sur le plan culturel, dont AlUla est le plus emblématique et le plus impressionnant » souligne la Princesse Haifa AlMogrin dans un communiqué.

Ce nouveau partenariat entre l'Unesco et l'Arabie-Saoudite prévoit de classer de nouveaux sites naturels et culturels afin de les protéger et promouvoir leurs richesses et leur biodiversité. 

Certaines gravures découvertes sur les nécropoles du désert témoignent de la présence de mammifères comme des lions, des autruches ou encore des girafes. Le réchauffement climatique faisant son chemin, ces espèces ont totalement déserté les lieux aujourd'hui. 

Le site d'AlUla regorge de trésors archéologiques qui permettront de comprendre l'histoire des écosystèmes et des civilisations anciennes.

 

PARTAGE DE CONNAISSANCES

L'accord récemment signé par la Commission royale pour AlUla et par l'Unesco sera axé sur dix programmes différents. Des bourses seront mises en place « pour la recherche, la préservation, la promotion et la transmission du patrimoine » confirment l’Unesco et la RCU.

« Avec ce partenariat, nous allons inviter des jeunes archéologues du monde entier [...] pour encourager le partage de connaissances » a indiqué Amr AlMadani, CEO de la Commission Royale pour RCU.

Autre enjeu, la RCU souhaite que la région d'AlUla devienne progressivement une zone touristique incontournable et dynamique. 

L’accord signé à Paris s’inscrit dans un parcours de plusieurs années pour que l’Arabie Saoudite diversifie son économie et partage avec la communauté scientifique mondiale son patrimoine culturel.

« Des objectifs communs à la RCU, l'UNESCO et au programme Vision 2030 de l'Arabie Saoudite contribuent à la croissance, favorisent les échanges intellectuels, culturels et scientifiques » conclut Amr AlMadani.

L'Unesco s'engage pour les cinq prochaines années à valoriser ces gigantesques terres saoudiennes et à permettre à cette partie de son histoire d'être mise en lumière. L'accord prévoit également une protection accrue des écosystèmes et de la biodiversité de la région.

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