De feu et de cendres : comment l’équipe d’Avatar a créé le monde du nouvel opus de la saga

La cheffe décoratrice associée des films de la saga explique comment on s’est inspiré d’organismes bien vivants pour créer le monde de Pandora.

De Melissa Hobson
Publication 20 déc. 2025, 15:56 CET
Dans le film, le Médusoïde (ci-dessus) et d’autres créatures sont largement inspirés par la nature et ...

Dans le film, le Médusoïde (ci-dessus) et d’autres créatures sont largement inspirés par la nature et par la vie sauvage.

PHOTOGRAPHIE DE Disney, Lightstorm Entertainment

Ce n’est un secret pour personne que le monde fantastique de Pandora, création de James Cameron, célèbre réalisateur et explorateur National Geographic at Large, est un miroir de notre propre planète et qu’on y trouve des habitants vivant plus en harmonie avec leur environnement que les Terriens. Avec la sortie d’Avatar : De feu et de cendres au cinéma le 17 décembre, les spectateurs découvriront une nouvelle galerie de clans et d’animaux fascinants. (Disney est distributeur du film et est la maison mère de National Geographic).

Dans ce nouvel opus, une créature intrigante sert de moyen de transport à un nouveau clan : les Marchands de Vent. Cet être évoquant un dirigeable, que l’on appelle Médusoïde, s’élève dans le ciel, ailes translucides déployées, pour transporter ses précieux passagers.

« C’est en quelque sorte un galion pirate suspendu à une méduse géante », explique Dylan Cole, décorateur associé sur le film qui a contribué à la création de cette forme de vie particulière.

Le Médusoïde est en grande partie inspire des méduses.

Le Médusoïde est en grande partie inspire des méduses.

PHOTOGRAPHIE DE Disney, Lightstorm Entertainment

Bien que les créatures de ces films soient fictives, le processus qui a permis de leur donner vie est bien plus proche de la science que ce que l’on pourrait penser. Voici comment les artistes derrière le film ont créé les créatures bizarres et souvent bioluminescentes du monde de Pandora.

 

LE PROCESSUS DE CRÉATION D’UN NOUVEAU MONDE

Dans Avatar, les protagonistes sont les Na’vi, une espèce extraterrestre qui entretient une relation étroite avec le monde naturel. Ces derniers nouent souvent des liens profonds avec les créatures qui les entourent, le Médusoïde étant l’une d’elles et l’une des plus récentes de la franchise.

Membre de l’équipe chargée de leur donner vie, Dylan Cole prend les germes d’idées lancées par le réalisateur, James Cameron, et les aide à se transformer en créations abouties. James Cameron « voit parfois flou », explique-t-il. « C’est notre travail de faire la mise au point. » 

Au départ, l’équipe ne sait souvent pas exactement ce qu’elle vise. « C’est comme faire un portrait de l’un de ses enfants sans les avoir jamais rencontrés », poursuit-il. L’intuition les guide jusqu’au produit fini.

Fort heureusement, la nature est la meilleure source d’inspiration. Copier le monde naturel est « une stratégie qui fonctionne depuis longtemps », explique Leif Ristroph, spécialiste de physique expérimentale à l’Université de New York qui n’a pas pris part au film mais qui fonde ses propres recherches sur le vivant. « On peut se tourner vers la nature pour élargir les types de solution dont on est susceptible de rêver. » 

Bien qu’Avatar relève de la science-fiction, les concepteurs s’efforcent de voir le monde du film comme un endroit bien réel en abstrayant des éléments de notre Terre et en les réimaginant ou en les recontextualisant. « Il est assez arrogant de penser que nous pourrions faire mieux avec une esquisse réalisée en un après-midi que la nature en plusieurs millions d’années », fait observer Dylan Cole.

Dans les films, l’équipe souhaite que tout semble aussi réaliste que possible, ce qui implique de chercher de l’inspiration auprès d’organismes vivants réels à la fois sympathiques et originaux susceptibles de prêter leurs attributs aux créatures de la saga. La création de designs fondés sur la recherche est importante pour James Cameron, qui est un aventurier intrépide, et il n’est pas surprenant que de nombreux animaux de Pandora soient influencés par la vie marine ; le réalisateur s’est, on s’en souvient, rendu au point le plus profond de l’océan

 

CRÉER LE MÉDUSOÏDE

Le Médusoïde est une méduse bioluminescente de 150 mètres qui produit de l’hydrogène pour flotter et se sert de tentacules pendants pour se nourrir, à la manière d’une vessie de mer (Physalia physalis). Comme son rôle dans le film est de transporter les gondoles du clan Tlalim, les Marchands de Vent, à travers le ciel, les designers lui ont donné des voiles en forme de nœud papillon pour que les membres du clan puissent le diriger.

Pour contrôler le Médusoïde, les Tlalim attachent leur gréement aux veines de ses voiles. Conscients que les Na’vi, les peuples de Pandora, trouveraient cela trop cruel de percer le corps d’un animal, Dylan Cole a incorporé des nodules naturels semblables à des épines dans les voiles pour qu’on puisse y accrocher des choses.

Le Médusoïde est remorqué par des raies des airs rappelant les raies marines. « Nous avons en gros pris l’idée de la seiche et lui avons donné un corps en forme de ballon à gaz », explique Dylan Cole. Il est doté de ce manteau fin et singulier qui enveloppe son corps et qui bouge selon un mouvement sinusoïdal [ondulatoire]. »

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    Ces croquis ont aidé l’équipe de production à donner vie au Médusoïde.
    Gauche: Supérieur:

    Ces croquis ont aidé l’équipe de production à donner vie au Médusoïde.

    Droite: Fond:
    Photographies de Disney, Lightstorm Entertainment

     

    DE NOUVELLES FAÇONS DE VOLER

    De toutes les créatures susceptibles d’inspirer le Médusoïde volant, la méduse peut sembler un choix étrange, car celle-ci dérive au gré des courants sans véritable contrôle sur sa direction. Selon Leif Ristroph, bien que les oiseaux semblent une inspiration plus évidente pour le vol, de nombreux animaux marins volent, eux aussi, d’une manière qui leur est propre. Les liquides et les gaz sont tous deux des fluides et donc suivent les mêmes lois de la physique. « Brouiller la frontière entre nage et vol permet, en voyant une créature nager, de se demander : “Cette même stratégie ou une stratégie similaire peut-elle être employée pour le vol ?” »

    Dans l’eau, il est possible d’atténuer l’effet de la gravité en ajustant sa flottabilité, de sorte que faire « voler » quelque chose sous l’eau est « un réel pas vers le vol dans les airs », poursuit Leif Ristroph.

    Dans le cadre de ses propres recherches, le physicien a créé, avec succès, une machine volante qui imite les mouvements que font les méduses pour générer de la portance. « Elle possède des propriétés de stabilité, ce qui veut dire que l’appareil ne bascule pas facilement. »

    Les idées initiales des chercheurs sont souvent limitées par ce qui est possible dans le monde réel. Les expériences scientifiques sont « fortement contraintes par la gravité, la physique et les mathématiques qui sous-tendent cela », explique Leif Ristroph. « Nous avons ces beaux garde-fous. » 

    Mais Dylan Cole a ses propres garde-fous pour s’assurer que les spectateurs puissent s’identifier à l’histoire. « On ne peut pas faire trop extraterrestre, dit-il, car il faut s’y identifier. » Si les personnages sont trop « lointains », impossible pour les spectateurs de croire à leur vie, à leurs combats et à leurs succès, et donc pour le film de fonctionner.

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    PHOTOGRAPHIE DE Disney, Lightstorm Entertainment

    En plus de veiller à ce que le public prenne plaisir à voir le film, Dylan Cole espère que l’empathie suscitée pour le monde mythique de Pandora ait un impact dans le monde réel. Pandora s’inspire en grande partie d’écosystèmes, de créatures et de communautés réels de notre propre planète et les designers souhaitent que leur représentation suscite un émerveillement pour la nature en général.

    « En tombant amoureux de Pandora, on tombe en fait amoureux de la Terre, fait-il observer. Et on s’intéresse à notre monde et à la préservation de notre environnement. »

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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