Arlo Parks chante sur sa santé mentale pour nous pousser à prendre soin de la nôtre

Arlo Parks est poète et musicienne, née à Londres. Ses chansons de pop-indé ont la chaleur et la tendresse de la folk. Et depuis son premier album sorti en 2021, Collapsed in Sunbeams, elle s'est fait connaître pour ses morceaux qui sont d’une candeur frappante et si familiers qu'ils semblent être des dioramas qui mettent en scène les plus petits moments de la vie. « À chaque fois que je vais en studio, j’ai mon petit carnet où je couche par écrit des fragments, des phrases, des pépites de ma vie. C’est de là que vient ma musique », explique la chanteuse.

Parce que sa musique est tellement emprise d’une vie intérieure, elle nous pousse collectivement à nous soucier de notre santé mentale. Par exemple, le single sorti en 2020, « Black Dog », Arlo Parks l’a écrit pour un de ses proches, qu'elle craignait voir tomber en dépression. Comme elle l’explique, « la raison pour laquelle on écrit ce genre de musique, c’est un peu comme pour demander si quelqu’un d’autre, là dehors, se sent comme cela ».

Donner de la voix aux personnes perdues et découragées est devenu l'une de ses principales missions. Peu après la sortie de « Black Dog », Arlo Parks, 24 ans, a commencé à travailler avec l’association caritative londonienne contre le suicide Campaign Against Living Miserably (littéralement, la campagne contre la vie misérable). En 2023, elle a rencontré des membres du Comité UNICEF des Jeunes afin d’écrire un poème diffusé à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale. L’an dernier, elle s’est encore plus investie dans le monde de l’activisme et est devenue la plus jeune ambassadrice britannique de l’UNICEF. « J’ai toujours su que je voulais utiliser ma personne et ma musique pour mettre en avant quelque chose qui semblait plus important, en utilisant mon privilège et ma position pour inciter au changement. » Ses morceaux peuvent être décrits comme intimes, voire fermés. Elle trouve cependant que son travail en tant qu’ambassadrice UNICEF, reconnaître les effets de la souffrance et donner la parole à ceux qui en ont pâti, doit avoir une plus grande sphère d’influence.

Son premier voyage diplomatique l’a emmenée en Sierra Leone, où elle a suivi plusieurs jeunes, assisté à des ateliers et à des réunions de groupes de soutien pour les personnes souffrant d’addiction ou victimes de mariage d’enfants. « C’était très fort à observer », se rappelle-t-elle. « De jeunes filles apprenant à faire des serviettes hygiéniques et le montrant ensuite aux amies de leurs plus jeunes sœurs. » Toujours empathique, elle se voit comme une traductrice et la tête de proue de leurs histoires. « Il s’agit d’amplifier leurs voix pour que le monde puisse en apprendre plus sur le travail qu’elles font », explique Arlo Parks. « Je voulais vraiment qu’elles puissent parler à travers moi. »

La chanteuse veut également que sa musique prenne des dimensions caritatives. « J’aimerais qu’elle soit un endroit sûr où passer du temps », confie Arlo Parks. « Je parle évidemment de la mélodie en elle-même et de la voix. » Mais plus que cela, dit-elle, elle veut créer « un endroit où les personnes peuvent simplement exister et penser à ce qu’elles sont et leur manière d’aimer ». Écouter et répondre, tel est le mantra de la chanteuse.