La surfeuse Maya Gabeira s'attaque au fléau des déchets plastiques
Cette accro à l'adrénaline a battu des records sur la plus grande vague du monde. Elle se consacre désormais à le préserver l'océan et à le nettoyer pour les générations futures.

Maya Gabeira photographiée par Matthieu Paley à Nazaré, au Portugal.
Cet article fait partie de la série de portraits National Geographic 33.
La plupart du temps, l’océan est tranquille face à l’ancien village de pêcheurs de Nazaré, sur la côte atlantique du Portugal. Mais, en hiver, les vagues deviennent si colossales qu’elles ont été décrites comme un Everest liquide. Des cohortes de surfeurs viennent en pèlerinage les affronter depuis 2011, lorsqu’une vidéo en ligne a montré Garrett McNamara dévaler un monstre de 24 m – soit l’un des plus gros « breaks » de la planète.
Ces dix dernières années, la Brésilienne Maya Gabeira est l’une des rares surfeuses de premier plan à être venue ici pour défier les plus grosses vagues du monde. Sa première tentative s’est soldée par un désastre.
En 2013, pendant la descente de la plus énorme vague qu’elle ait jamais tentée, elle est catapultée dans l’eau. Elle frôle la mort et s’en sort avec une jambe cassée et de multiples lésions à la colonne vertébrale. Après trois opérations du dos et quatre années de convalescence, elle se sent plus forte pour affronter à nouveau les vagues. En janvier 2018, elle vainc la plus haute vague – près de 21 m – jamais surfée par une femme.

Maya Gabeira photographiée par Ana Catarina Teles
Deux ans plus tard, elle dépasse son record et met la barre à 22 m. Ces heures dans l’eau lui font prendre conscience des menaces qui pèsent sur les écosystèmes marins, notamment l’omniprésence des déchets et du plastique.
Alors que son père était un des fondateurs du Parti vert brésilien, elle utilise désormais sa propre notoriété pour appuyer des solutions concrètes. Depuis 2021, elle est ainsi membre du conseil d’administration de l’ONG Oceana. En 2022, l’Unesco en fait une de ses championnes pour l’Océan et la Jeunesse, ce qui lui permet de débattre avec des jeunes sur les questions écologiques.
« En tant que surfeuse, tu essaies toujours d’être intime avec la mer, dit-elle. Et, quand tu aimes quelque chose, tu en prends soin. Je me sens si privilégiée d’avoir établi ce lien avec l’océan et de pouvoir me libérer dans cet élément. Ce serait injuste de ne pas essayer de communiquer ce que j’ai appris de lui. »
Cet article a initialement paru dans le magazine National Geographic d'avril 2025. S'abonner au magazine.
