Que faire du plastique recyclé ? Pourquoi pas construire des écoles ?

Les architectes Isabel Cristina Gámez et Oscar Andrés Méndez ont mis au point un système qui transforme les bouteilles de shampoing et les emballages alimentaires en un système modulaire novateur et économique.

De Eric Wills
Publication 7 mai 2025, 18:19 CEST
Isabel Cristina Gámez et Oscar Andrés Méndez photographiés par Robin Hammond à Bogotá, en Colombie.

Isabel Cristina Gámez et Oscar Andrés Méndez photographiés par Robin Hammond à Bogotá, en Colombie.

Cet article fait partie de la série de portraits National Geographic 33.

L'idée était simple : pourquoi ne pas utiliser les déchets plastiques pour résoudre la crise du logement ? C’est ainsi que l’architecte Oscar Andrés Méndez et son associée Isabel Cristina Gámez, ingénieure en électronique, ont créé Conceptos Plásticos

Cette société, lancée en 2010 à Bogotá, en Colombie, transforme le plastique (sacs, barquettes de nourriture, flacons de shampoing, etc.) en briques et colonnes de construction de type Lego, composées à près de 95 % de plastique. 

Ne reste qu’à fournir toit et fenêtres. Une maison traditionnelle avec deux chambres, salle de bains, salon, salle à manger et cuisine nécessite approximativement 5 tonnes de plastique et peut être montée en cinq jours environ, pour un prix compris entre 3 900 et 6 800 euros. Ces structures sont aussi parasismiques, ignifugées, bien isolées et robustes, et leur durée de vie estimée à plus de deux cents ans. En 2017, dans le cadre d’un partenariat avec l’Unicef, Conceptos Plásticos a construit une usine à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Depuis, plus de 3 500 tonnes de plastique qui engorgeaient les égouts ont été transformées en plus de 550 salles de classe, pour environ 60 % de ce qu’aurait coûté leur construction avec des méthodes traditionnelles.

L’entreprise a ainsi créé une économie circulaire qui élimine les déchets, contribue à améliorer le système éducatif et fournit des emplois locaux, notamment aux femmes.

Les deux associés négocient désormais un projet similaire en Éthiopie et réfléchissent à la
construction de latrines dans les camps de réfugiés au Soudan du Sud. Et, pour apporter leur technologie là où il serait problématique de bâtir une usine, ils ont conçu une version réduite et transportable dans un conteneur de 12 mètres. Un concept tiré des ordures, mais brillant…

Cet article a initialement paru dans le magazine National Geographic d'avril 2025. S'abonner au magazine.

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