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Page du photographe
Paul Kitagaki Jr.
Karen Hashimoto (au centre), dont le grand-père a fondé le magasin, avait 3 mois quand elle a été internée à Gila River (Arizona). Ses cousins Gerry Naruo et Ted Tanisawa sont nés après la fermeture des camps. Pour les Japonais-Américains, il était important de rappeler à tous qu’ils étaient Américains, alors même que les États-Unis incarcéraient des personnes d’origine japonaise, dont des citoyens américains. En 2016, Gerry Naruo, 67 ans, Karen Hashimoto, 73 ans, et Ted Tanisawa, 70 ans, ont été photographiés là où se trouvait l’épicerie familiale. Gerry Naruo, ingénieur à la retraite, raconte que le nombre de personnes détenues dans les camps était « ahurissant ».
Sur la façade de l’épicerie de la famille Masuda, à Oakland (Californie), photographiée en 1942, un panneau proclame la loyauté envers les États-Unis. Mais un sentiment anti-japonais balayait le pays.
Dorothy Takii rayonne, accrochée à la voiture familiale, en pénétrant dans l’hippodrome de Santa Anita, un centre de détention temporaire, en 1942. Alors étudiante en première année, elle ne tardera pas à comprendre que la vie au centre ne serait pas l’aventure espérée. Sa famille sera envoyée au centre de réinstallation de Jerome (Arkansas). Libérée en 1943, Dorothy s’installera à Chicago, où elle rencontrera son mari. Dans les années 1950, le couple déménagera à San Jose, en Californie.
Dorothy Hiura, 93 ans, pose devant sa maison de San Jose, en 2017. Elle n’a jamais évoqué l’incarcération avec son fils et sa fille : « Je n’ai jamais senti que c’était quelque chose qu’ils avaient besoin de savoir. » Dorothy pensait que ses enfants finiraient par comprendre. Mais ce ne fut pas le cas. Sa fille, Barbara Hiura, entendait parfois Dorothy parler du camp avec ses amis. « Je me demandais : un camp de guides ? un camp de scouts ? Je n’en savais rien, se souvient Barbara. Mais [mes parents] voulaient que nous devenions américains. Ils ne voulaient pas que nous soyons confrontés au racisme ou à la haine. »
George Hirano a 18 ans et vient d’être mobilisé quand il pose aux côtés de sa mère, Hisa Hirano, et de son père, Yasubei Hirano. Sa mère tient une photo de son fils aîné, Shigera Hirano, sergent dans le 442e régiment d’infanterie de l’armée des États-Unis. La famille a d’abord été détenue pendant trois mois dans le centre de rassemblement de Salinas, puis a passé le reste de la Seconde Guerre mondiale au centre de réinstallation de Poston. Construit sur une réserve indienne (malgré les objections des autorités tribales), ce camp a compté jusqu’à 18 000 internés. George Hirano a terminé la formation de base de l’armée, mais a contracté la rougeole avant d’être déployé avec sa compagnie. Après la guerre, il est retourné à Watsonville, en Californie, où il est devenu exploitant agricole. Il est décédé en 2013.
George Hirano (ici, pris en photo à 86 ans, en 2012, en Californie) se souvient : « Nous étions des citoyens américains, mais le gouvernement a décrété : “Quelle que soit votre nationalité, vous avez obtenu la citoyenneté [américaine], mais vous restez japonais. Nous ne pouvons pas vous faire confiance.” »
Après l’attaque de Pearl Harbor par le Japon, un décret du président Franklin D. Roosevelt contraint plus de 120 000 personnes d’ascendance japonaise à vivre dans des camps d’internement. Ci-contre, des équipes de construction travaillent au « centre de rassemblement » de Puyallup, dans l’État de Washington, que les autorités appellent Camp Harmony. BIBLIOTHÈQUE DU CONGRÈS DES É.-U.
En 2013, Paul Kitagaki Jr. a retrouvé trois hommes d’origine japonaise internés de force en 1943 et les a fait poser devant la maison d’Edward Tetsuji Kato, en Californie.