Les rails de Carajás au Brésil : un calvaire pour les populations locales
Pendant des années, un photographe a immortalisé la vie de communautés ébranlées par une ligne de fret ferroviaire qui traverse la jungle montagneuse pour rejoindre les ports de la façade atlantique.

Des habitants de la communauté de Mutum II au Brésil essaient de pêcher dans ce qu’il reste d’une rivière ayant été détournée pour la construction d’une voie ferrée de 892 kilomètres, qui part de la mine de Carajás et traverse de nombreuses communautés rurales pour atteindre le nord du Brésil. La communauté de Mutum II est l’une des nombreuses communautés touchées par le chemin de fer de Carajás, mis en service à la fin des années 1970.
Des enfants jouent à Santa Rosa dos Pretos, l’un des nombreux quilombos du Brésil (des communautés formées par des Africains ayant fui l’esclavage). À Santa Rosa dos Pretos, le chemin de fer de Carajás a asséché l’unique rivière des alentours.
Zacarias, l’un des plus anciens habitants de la communauté de Mutum II, récupère de l’eau d’un robinet. L’accès à l’eau est devenu la principale préoccupation de la communauté depuis que l’agrandissement de la ligne de Carajas a asséché sa rivière.
Des habitants de Mutum II fabriquent de la farine pour la vendre dans la municipalité voisine de Arari.
Amjire Parkateje se tient devant deux rondins avant un rite ancestral pratiqué tous les mois sur le territoire indigène Mãe Maria. Il explique que Dieu a fait le Samauma (l'arbre) pour la course indigène.
Edna Teresa Belfort se repose sur un hamac dans une maison du quilombo Santa Rosa dos Pretos. Ses habitants, dont les ancêtres ont échappé à l'esclavage et ont fondé la communauté, se battent depuis longtemps pour obtenir des droits de propriété sur leurs terres.
Zacarias da Silva, connu sous le nom de Zazinha, porte un costume traditionnel Bumba-meu-boi dans sa maison à Mutum II, une communauté particulièrement touchée par la voie ferrée de Carajás. Bumba-meu-boi est un festival brésilien populaire qui mélange les héritages indigènes et africains. Lorsque la voie ferrée de Carajás fut agrandie, de nombreux habitants durent fuir pour trouver du travail ailleurs et le festival local ne fut plus célébré.
Jose Antonio Dias Cardoso et sa femme Leonilda Cardoso présentent des portraits de leurs enfants, qui ont quitté le village de Piquiá de Baixo.
Vue aérienne du port d’Itaqui à São Luis, au Brésil, où les tonnes de minerai de fer extraites des mines sont traitées avant d'être expédiées à l'étranger.
Enzo Pires, du territoire de Santa Rosa dos Pretos, dort dans le lit de sa grand-mère.
Numéro de téléphone écrit sur le mur fissuré de la maison de Maria Pereira, 64 ans, à Marabá dans l’Etat du Pará, au Brésil. Le grondement des trains du chemin de fer de Carajás a fissuré de nombreuses habitations, dont certaines ont fini par s’effondrer.
Vêtements pendus dans la maison de João Reis. João, tout comme plus de 150 autres familles, a été éjecté de la maison où il a passé toute sa vie dans le quartier de Km 7 à Marabá lors de l’agrandissement de la ligne en 2018.
Daguimar Jardim se tient devant la tombe de son père dans un cimetière qui fait désormais partie de la zone minière S11D. Lorsque la mine de fer a été découverte, les petits agriculteurs qui vivaient dans cette zone ont été déplacés. Une fois par an, ils se rendent au cimetière en sautant une clôture. Une forêt pousse désormais au-dessus des tombes.
Un mur dans le quartier du Km 7 à Marabá, au Brésil.
Maison effondrée dans le quartier du Km 7 à Marabá, au Brésil.
Des jeunent jouent au football à Piquiá da Conquista, un nouveau site en construction destiné à reloger les habitants de Piquiá de Baixo.
Un cheval dans le terrain de football de Mutum II. Les habitants de cette communauté, isolée à cause de la voie ferrée de Carajás, comptent sur les chevaux pour transporter de l’eau et d'autres produits de base.
Des garçons marchent le long de la voie ferrée de Carajás pour observer les animaux tués par le train. Ils couvrent leur tête avec leurs t-shirts pour atténuer l'odeur des carcasses en décomposition.
Une femme passe sur le pont qui traverse la voie ferrée de Carajás dans le quartier du Km 7 à Marabá, au Brésil.
