Michel Sarran, le goût de la photo

Le chef étoilé a remporté en août le concours de La Photo parfaite, diffusé sur M6. Il revient sur cette aventure et sur la place qu'il accorde à l’émotion dans ses photographies.

De Frédéric Vallois
Photographies de MICHEL SARRAN
Publication 7 nov. 2023, 12:53 CET
Michel Sarran, ici lors du tournage de l’émission, où il a affronté cinq autres célébrités.

Michel Sarran, ici lors du tournage de l’émission, où il a affronté cinq autres célébrités. 

PHOTOGRAPHIE DE Renaud Corlouër/M6

Retrouvez cet article dans le numéro 290 du magazine National Geographic. S'abonner au magazine

Le chef étoilé a remporté en août le concours de La Photo parfaite, diffusé sur M6 et qui comptait parmi les jurés Emanuela Ascoli, notre cheffe de la photo. À la clé : la publication exclusive de son reportage dans l'édition française du magazine National Geographic.

 

D’où vient votre intérêt pour la photographie ? 

J’y ai toujours été sensible. Pour ma communion solennelle, j’avais reçu un petit appareil photo argentique. Il m’a permis de fixer des réunions de famille ou des instants de voyage, c’était magique. Des photographes m’ont aussi marqué, comme Helmut Newton et son jeu sur les lumières et les contrastes. Plus tard, en tant que chef, j’ai travaillé avec des photographes professionnels, notamment Anne-Emmanuelle Thion, dont j’apprécie beaucoup l’œuvre. En fait, j’aime la photo, car j’aime ce qui est artistique. 

 

Vous avez dû vous essayer à divers genres photographiques durant l’émission. Lequel vous a le plus marqué ?  

Le portrait, qui valorise l’humain. Et l’humain,  c’est ce qui crée de l’émotion. La beauté d’un visage, d’une expression, d’un trait… Le potentiel du portrait est sans limite. J’ai adoré photographier [l’acteur] Antoine Duléry ; une belle complicité est née entre nous. J’ai aussi été très ému par ma rencontre avec Reinette, cette agricultrice de la baie de Somme. Elle m’a rappelé ma mère, Pierrette, qui travaillait aussi la terre avec ses mains et m’a initié à la cuisine. Le portrait, c’est l’aboutissement d’une rencontre.

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    Pour le reportage de l’épreuve finale, sur le thème de l’homme et la nature en baie de Somme, Michel Sarran a choisi un angle bien précis, faisant le parallèle entre « mer » et « mère » nourricières.

    PHOTOGRAPHIE DE MICHEL SARRAN

    La photo « parfaite » existe-t-elle ?

    Ce n’est pas une question facile… La photo parfaite pour qui ? Pour celui qui la prend ou pour celui qui la regarde ? Il y a bien sûr des photos qui répondent mieux que d’autres à certains critères techniques, mais ça n’en fait pas forcément de belles photos. La technique m’ennuie, elle n’est pas une fin en soi. Ce qui compte, c’est la créativité. Comme le plat parfait, je crois que la photo parfaite n’existe pas. Elle est toujours l’expression d’un moment et d’une sensibilité.   

     

    Voyez-vous d’autres points communs entre la cuisine et la photographie ?

    Toutes deux ont le même objectif : raconter une histoire et créer de l’émotion. La seule différence, c’est l’outil. J’ai l’habitude d’utiliser des couteaux et des casseroles, mais là, je devais manier des boîtiers hypertechniques ! Autre point commun : je suis seul à décider des plats que je vais créer, comme je suis seul à choisir les d’abord une aventure solitaire, même si on a besoin de collaborateurs pour la mise en œuvre.

    Gauche: Supérieur:

    Renée Michon, dite Reinette, vérotière, part en quête de vers dans la vase de la baie de Somme.

    Droite: Fond:

    Parmi les photos qui ont permis à Michel Sarran de remporter le concours, celles de la pêcheuse à pied et vérotière Renée Michon, dite Reinette, personnage emblématique de la baie de Somme. 

    Photographies de MICHEL SARRAN

    Quelles difficultés avez-vous rencontrées pendant l’émission ?

    Pour l’amateur que je suis, il y avait des difficultés tous les jours ! Notamment la technique : gérer la lumière, l’éclairage, le mouvement… Il fallait apprendre cela dans des délais très courts et faire le bon choix parmi tous les clichés pris. Des photos animalières aux photos de cascades en passant par les nus, chaque épreuve a été un défi. Or, comme en cuisine, le temps est l’ennemi de la créativité. Je pense que les meilleures photos sont réfléchies et qu’elles nécessitent un travail de préparation. Là, il a fallu faire sans.

     

    Quels enseignements retirez-vous de cette aventure ? Allez-vous poursuivre la photographie ?

    L’émission a été un déclic. Grâce aux conseils de membres du jury, Renaud [Corlouër] et Alice [Deschamps], je me suis amélioré. Bien sûr, je dois encore dompter les vitesses et mieux jouer avec les objectifs. J’ai envie de refaire de la photo, mais pas forcément en lien avec la cuisine. J’aime compartimenter les choses. La photo, ce sera pour mes voyages, mes moments d’évasion, pour sortir de mon quotidien. 

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