Réfugiés syriens, le voyage sans fin
Publication 10 mars 2022, 06:30 CET

L’homme photographié ci-dessus, après avoir franchi la frontière nord de l’Irak en août dernier, fait partie de ces millions de réfugiés. Assis avec les affaires qu’il a réussi à emporter, il attend son frère.
PHOTOGRAPHIE DE © Lynsey AddarioÀ Ras al-Aïn, l’Armée syrienne libre a combattu les forces du régime comme les Kurdes syriens. Après le déluge de bombes d’un raid aérien gouvernemental, des familles ont fui pour franchir la frontière vers la ville turque de Ceylanpinar. Beaucoup de gens n’ont emporté avec eux que les vêtements qu’ils avaient sur le dos. La Turquie abrite à l’heure actuelle plus d’un demi-million de réfugiés syriens enregistrés, dont environ un tiers vivent dans vingt et un camps, et auxquels s’ajouteraient 150 000 réfugiés non recensés.
PHOTOGRAPHIE DE © Lynsey AddarioTouchée par un éclat d’obus près du domicile de sa famille, à Alep, en Syrie, Raeda a perdu un œil à l’âge de 15 ans. Aujourd’hui, elle aide ses parents en s’occupant de son frère Khaled, dans une tente qu’ils louent sur des terres agricoles, près de Saadnayel, au Liban. Les travailleurs humanitaires s’inquiètent pour la « génération perdue » des enfants syriens déplacés ou contraints de fuir le pays. Nombre d’entre eux ont été témoins ou victimes d’horreurs indicibles. Ils n’ont qu’un accès limité – quand ils en ont un – à l’éducation et pourraient être assujettis au travail forcé de même qu’à des mariages précoces et à d’autres formes d’exploitation sexuelle.
PHOTOGRAPHIE DE © Lynsey AddarioÀ l’aube, une famille de Kurdes syriens dort en plein air pour échapper à la chaleur étouffante sous les tentes du camp de Kawergosk, à l’extérieur d’Erbil, dans le nord de l’Irak. Ces réfugiés font partie d’une vague de 60 000 personnes arrivées en août, quand deux points de passage ont été ouverts pendant un mois. Les frontières sont maintenant à nouveau étroitement surveillées en raison de problèmes de sécurité.
PHOTOGRAPHIE DE © Lynsey AddarioDes employés chargent de précieux sacs de farine, fournis par le Croissant-Rouge turc, à bord d’un camion destiné à la Syrie. En 2013, l’aide humanitaire internationale à la Syrie a représenté 850 millions de dollars, auxquels s’ajoutent 2 milliards pour procurer aux réfugiés et aux pays d’accueil des rations alimentaires d’urgence, des médicaments, des équipements scolaires, etc. Mais cet effort de secours reste très insuffisant.
PHOTOGRAPHIE DE © Lynsey AddarioHommes et jeunes garçons font la queue pour recevoir leur ration de pain (quatre pitas par tête et par jour), dans le camp de Zaatri, ouvert en juillet 2012. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies y distribue chaque matin 25 t de pain en deux heures. Avec plus de 100 000 personnes, Zaatri est le plus important camp de réfugiés syriens du Moyen-Orient. Il dispose de remorques, de tentes, d’écoles, d’hôpitaux et d’une maternité. Cependant, beaucoup de réfugiés sont confrontés à des problèmes d’installations sanitaires et d’électricité. Ils doivent aussi composer avec les gangs et avec un marché noir florissant.
PHOTOGRAPHIE DE © Lynsey AddarioDes femmes réfugiées à Saadnayel préparent un repas d’obsèques en l’honneur d’un proche, un combattant de l’Armée syrienne libre tué à Alep, en Syrie. En un an, le nombre de réfugiés est passé de 100 000 à 800 000 dans le minuscule Liban. Le gouvernement n’y a pas établi de camps officiels. Les réfugiés se mêlent souvent aux nationaux, louant un logement ou habitant chez des membres de leur famille. Mais un tiers vit dans des installations précaires. « Il y a des milliers d’exemples de la générosité manifestée par les Libanais à l’égard des réfugiés syriens, déclare Ninette Kelley, représentante des Nations unies. Mais, à mesure que les réfugiés arrivent, la tension monte. »
PHOTOGRAPHIE DE © Lynsey Addario