Top 10 : Les meilleurs vestiges incas (qui ne sont pas le Machu Picchu)

On soupçonne Sacsahuaman d’avoir été une retraite royale, une forteresse, ou les deux. Ses murailles en zigzag ont été bâties avec certaines des plus grosses pierres retrouvées dans toute la maçonnerie inca. Certaines pèseraient jusqu’à 300 tonnes. Et pourtant, elles sont aussi bien imbriquées que les pièces d’un casse-tête.
Photo González, Laif, ReduxQuand Hiram Bingham est arrivé au Pérou en 1911 pour rechercher la Cité perdue des Incas, sa priorité était de retrouver cet ancien village inca. Avec sa façade large de plus de 60 mètres, le palais principal est énorme. Sa grande porte est l’un des plus beaux exemples de maçonnage inca encore en existence. Mais le véritable clou du spectacle, c’est le Yurak Rumi (en photo ci-dessus) (« roche blanche » en langue quechua), un bloc de granite de la taille d’un bus de ville gravé de motifs complexes. Il fut autrefois l’un des sanctuaires les plus sacrés de l’Empire inca.
Photo Mark AdamsCes ruines qui surplombent la rivière Urubamba se trouvent à moins d’une heure de route au nord-est de Cuzco. Ce qui les rend remarquables, c’est leur système hydraulique typiquement inca, ainsi que leurs terrasses agricoles courbées avec un panorama spectaculaire de la Vallée sacrée. Les bâtiments religieux sont particulièrement délicats, autant que ceux du Machu Picchu. On trouve sur ce site également les dernières intihuatanas du Pérou, ces pierres gravées énigmatiques qui servaient à l’observation astronomique. La ville de Pisac, située en contrebas des ruines, possède un marché d’artisanat local très fréquenté.
Photo Raach, Laif, ReduxEn 1536, ce village fut le site de la plus grande victoire militaire des Incas sur les envahisseurs espagnols. Aujourd’hui, c’est l’une des seules villes péruviennes à avoir conservé sa muraille inca originale et le tracé de ses rues. D’ailleurs, les anciens murs de pierre qui divisaient autrefois les groupements de maisons autour des cours communales existent encore. Un ensemble imposant de terrasses en pierre (d’où les Incas attaquèrent les envahisseurs espagnols à la fronde et aux flèches), surplombé de six blocs de granite rose énigmatiques, surveille la ville de haut. La plupart des trains en direction du Machu Picchu s’arrêtent à Ollantaytambo, ce qui en fait une étape idéale pour passer la nuit.
Photo Paul Spierenburg, Laif, ReduxLe nom Cuzco peut se traduire par « nombril du monde ». En effet, cette cité sacrée fut autrefois le noyau de l’Empire inca, les quatre routes partant de sa place centrale en direction des quatre points cardinaux et des quatre parties de l’Empire. Cuzco était le lieu où les dirigeants de l’Empire avaient leurs palais. La majorité des bâtiments incas originaux furent détruits par les conquistadors, mais certaines murailles, dont le maçonnage est si précis qu’il est impossible d’insérer la lame d’un couteau entre deux pierres, ont été intégrées aux nouvelles structures. Les murs furent si bien réalisés qu’ils ont résisté à d’importants tremblements de terre, et peuvent encore être admirés dans les étroites ruelles de Cuzco. Le site le plus sacré était le Koricancha, le temple du soleil, qui à l’époque de l’invasion espagnole était couvert de feuilles d’or. Le métal précieux a disparu depuis bien longtemps, mais une grosse partie du temple original se tient encore sous les pierres d’un monastère espagnol.
Photo Vassil Donev, Epa, CorbisCe site archéologique incomparable est l’un des meilleurs exemples, avec le Machu Picchu, de ce que l’on pourrait appeler l’aménagement paysager extrême inca. Trois énormes crevasses, bordées toutes les trois de terrasses descendant marche par marche vers le centre de ces titanesques pots de fleurs, ont été creusées à une profondeur de plus de 30 mètres dans le sol. Il peut y avoir une différence de température de 20 degrés entre le haut et le bas. Selon certains chercheurs, Moray aurait été un site agricole où les Incas conduisaient des expériences sur les récoltes.
Photo Ian Wood, AlamyCelle que l’on appelle souvent la petite sœur du Machu Picchu à cause de sa ressemblance frappante avec le célèbre site est en fait la plus grande des deux cités. (On pense n’avoir découvert que seulement 30 % du complexe original ; en 2005, plusieurs ensembles d’anciennes terrasses agricoles décorées de lamas en pierre ont été découvertes.) En plus de fascinantes ruines situées autour d’une place centrale (comme au Machu Picchu), Choquequirao offre le plus beau panorama de tous les sites incas. La difficile randonnée de deux jours vers ce qui devait être le domaine d’un empereur inca gagne petit à petit en popularité en tant qu’option alternative au chemin de l’Inca. Mais pour atteindre ces ruines, il faut grimper puis redescendre les pentes abruptes d’une vallée profonde de plus de mille mètres.
Photo Jason Rothe, AlamySelon le mythe créateur du peuple Inca, cette île située en plein milieu du lac Titicaca est l’endroit où les eaux qui recouvraient autrefois toute la Terre ont reculé, et d’où a émergé le dieu tout-puissant du soleil, Inti. Aujourd’hui, l’île, qui se trouve sur le côté bolivien du lac possède toujours des dizaines de ruines incas et pré-incas reliées par des chemins de randonnées (les voitures sont interdites sur l’ensemble de l’île). Parmi les plus impressionnantes, on peut citer la structure labyrinthique appelée Chincana (ci-dessus) et le rocher sacré Titi Khar’ka, ou rocher du puma, d’où le lac tire son nom.
Photo Karl-heinz Raach, Laif, ReduxLes Incas étaient d’excellents ingénieurs et cherchaient toujours à intégrer leur architecture dans son environnement naturel. Tipon, un site étendu sur un peu plus de 200 hectares et construit autour d’une source à proximité de Cuzco, est leur chef-d’œuvre en termes de système hydraulique. Tout le système fait partie intégrante de cette retraite pour la noblesse inca. Ainsi, Tipon possède de splendides structures de pierre similaires à celles que l’on retrouve au Machu Picchu, construites suivant le style de l’Empire inca, avec des portes trapézoïdales et des fontaines en pierre délicatement taillée. Les bassins et les voies d’irrigation complexes fonctionnent encore aujourd’hui, cinq siècles après la conquête espagnole. Ils font régner à Tipon une constante musique d’eau qui coule.
PHOTOGRAPHIE DE PHOTO LINDA WHITWAM, GETTY IMAGESCette petite ville inca, dont le nom signifie « Petite Cuzco » en langue quechua, aurait été construite par l’un des premiers empereurs incas pour marquer sa conquête d’une tribu rivale. Aujourd’hui, elle est célèbre pour la quantité importante de bâtiments en pierre et ses vues imprenables sur la Vallée sacrée. Le vrai avantage de ces vestiges est qu’ils sont accessibles à pied, à moins d’une journée de marche de Cuzco (la grande). C’est d’ailleurs une destination populaire pour passer une nuit. Une grande partie de la superbe montée passe par des gorges sinueuses et des routes de pierre construites par les Incas eux-mêmes.
Photo Rebecca J. Spurling