Paroles de réfugiés
Sur l'île de Lesbos, en Grèce, les réfugiés mineurs souffrent de troubles psychologiques grandissants.
Publication 22 juin 2018, 15:04 CEST
Kafa Al Nayaf, âgée de 19 ans, et son neveu ont fui la Syrie afin d'échapper aux bombardements. Cinq mois plus tard, la jeune femme décrit sa situation : « Ce que je vis est atroce. On nous a entassés à neuf dans une pièce et personne ne se soucie de notre sort... Dans les camps, les troubles psychologiques ne font qu'empirer. » Elle fait des cauchemars, a des reviviscences et est déprimée presque en permanence.
Bilal Al Fadoos est arrivé sur l'île de Lesbos depuis la Turquie à bord d'un canot pneumatique, aux côtés de 62 autres personnes. Suite aux bombardements de son école maternelle en Syrie, cet adolescent de 14 ans n'est plus jamais retourné à l'école. « Les gens ont fui la Syrie dans l'espoir de trouver un avenir meilleur, mais ils retrouvent la même chose ici », raconte-t-il.
Adham Lambo, âgé de 17 ans, a marché de la Syrie jusqu'en Turquie en compagnie de sa famille. Ils ont ensuite traversé la mer pour rejoindre l'île de Lesbos trois ans plus tard. Les conditions de vie dans le camp sont difficiles. Les huit membres de sa famille vivent entassés dans une seule tente. « La majorité des personnes qui vivent dans le camp sont anxieuses », explique-t-il. « Certaines sont rassurées d'être en Europe, mais elles ont encore peur. La situation n'est pas stable. Je n'arrive pas à dormir la nuit à cause des nombreux problèmes qu'il y a dans le camp. »
Adul Rahman Al Hamad a été torturé pendant deux semaines pour avoir refusé de rejoindre l'armée syrienne. Depuis, il souffre du syndrome de stress post-traumatique et a tenté de se suicider à trois reprises. Grâce au traitement administré par Médecins Sans Frontières, il recommence à manger et à dormir.
Marwan Jihad et sa famille, dont sa fille de 11 ans prénommée Sama, ont fui l'Irak après avoir subi des menaces de groupes armés.
Après avoir passé deux mois sur l'île de Lesbos, Mariam Hamdan, 15 ans, n'a pas trouvé le refuge qu'elle espérait. « En Syrie, la situation est horrible et il y a la guerre, mais j'ai retrouvé ce que je fuyais au sein du camp », explique-t-elle. Elle souhaite retrouver son frère en Allemagne.