Au rythme des berceuses du monde entier
Dans les cultures du monde entier, les berceuses endorment les enfants. Elles révèlent aussi les espoirs, les craintes et les rêves d’avenir qui animent les parents.

Dans la province de Bataan, Amy Villaruel met sa fille Jazzy au lit. La vie des Villaruel dépend de la pêche. L’heure du coucher y est dictée par les marées. Le mari et les fils d’Amy pêchent souvent la nuit.
Après être restée sans domicile pendant des années, Christiana Gmah chante des airs de louange à Dieu pour sa fille Orinna dans le township de West Point à Monrovia. Ses parents l’ont chassée de chez eux lorsqu’elle est tombée enceinte à 13 ans de sa première fille, Georgina. Aujourd’hui, elle vend du thé et du pain le soir pour subvenir aux besoins de ses filles.
Todgerel Lkhamjav (à gauche), Dejid Bayarbaatar (à droite) et leur plus jeune fils, Galanbagana, à l’heure du coucher dans leur maison du district de Nalaikh, près d’Oulan-
Bator. Todgerel a été mineur de charbon pendant vingt-cinq ans. Il est maintenant vigile dans une école.
Allison Conlon, infirmière s’occupant de patients atteints par le Covid-19, rend visite à son fils de 2 ans, Lucas, dans leur maison de Bridgewater (Massachusetts). Profitant d’un jour de congé, elle lui lit des histoires avant qu’il ne fasse la sieste. Par sécurité, elle est séparée de lui par une porte vitrée.
Dans le camp de réfugiés de Boynuyogun, situé dans la province de Hatay, de jeunes Syriennes jouent à la poupée avant de se coucher. Comme il fait trop chaud dans la journée, elles sortent dans la cour de récréation le soir.
Dans sa maison d’Urfa, Khadija al-Mohammad met au lit son fils Ahmad, âgé de 3 ans. Avec sa famille, elle a fui la Syrie en 2013. Elle se remémore l’évolution de ses berceuses, des douces chansons traditionnelles qu’elle chantait au début à ses aînés aux berceuses d’aujourd’hui sur la guerre et l’exil.
Le crépuscule descend sur le township bordé par l’océan Atlantique. Situé en périphérie de Monrovia et surpeuplé, ce quartier misérable ne dispose ni de services publics adéquats ni d’installations sanitaires élémentaires.
Altanzul Sukhchuluun et sa fille, Khulan, blotties l’une contre l’autre à l’heure du coucher à Oulan-Bator. Infirmière dans une clinique familiale de son district, Altanzul s’occupe des femmes etdes enfants vivant dans des quartiers où l’air est le plus pollué du pays.
À Brockton, dans le Massachusetts, Anthony Hallett lit une histoire de princesse à sa fille de 6 ans, Ava. En télétravail à cause de la pandémie de Covid-19, Anthony a pu participer chaque soir aux rituels familiaux du coucher.
Des enfants font la sieste dans une garderie à Oulan-Bator. La pièce est équipée de purificateurs d’air, des appareils dont la plupart des foyers de la capitale ne disposent pas. À cause des centrales électriques et des maisons chauffées au charbon, la pollution de l’air atteint des niveaux dangereux.
Sedil al-Mohammad se tient sur le toit de sa maison. Âgée de 12 ans, elle interroge souvent sa mère, Khadija, sur la vie en Syrie. Khadija dit qu’elle interprète des chansons syriennes pour que ses enfants se souviennent de leur pays.
À Mamba Point, un quartier de Monrovia, des enfants se rassemblent autour de Patience Brooks, qui tient sur ses genoux sa fille cadette, Marta. Les mères et les enfants du voisinage se relaient pour raconter des histoires et préparer le dîner de leurs familles.
La médecin Molly Thomas appelle sa femme, Hannah Leslie, et leurs filles, Ada et Delaney, depuis le Massachusetts General Hospital de Boston où elle travaille. Elle chante aux filles une berceuse et leur souhaite une bonne nuit. Molly s’est isolée de sa famille pendant la période où elle soignait des patients contaminés par le Covid-19.
