En images : la nature française vue du ciel
Prenez de la hauteur pour redécouvrir l'Hexagone.

LA CHAÎNE DES PUYS : GÉANTS ENDORMIS. Chapelet de quatre-vingt cratères s’étendant sur une trentaine de kilomètres, la chaîne des Puys, dans le parc naturel régional des volcans d’Auvergne, est constituée des plus jeunes volcans de France. Nuées ardentes, gerbes de lave et autres scènes dantesques qui ont accompagné leur surgissement il y a 8 000 à 95 000 ans, ont laissé place à un paisible cadre bucolique de forêts et de pâturages verdoyants. Mais si les volcans auvergnats sont endormis – les scientifiques n’excluent pas leur possible réveil –, leur sommeil est déjà en soi un spectacle. L’Unesco a d’ailleurs classé le site sur la liste du patrimoine mondial en 2018, considérant qu’il offrait une spectaculaire illustration de la tectonique des plaques. La chaîne des Puys est ainsi devenue le premier site naturel de l’Hexagone à obtenir cette distinction. Les lieux ne se prêtent pas seulement à la contemplation d’antiques forces telluriques. La très faible pollution lumineuse et la pureté de l’air qui règnent dans le massif central en font aussi un site idéal pour observer les étoiles.
LE MORBIHAN : DES HUÎTRES ET DES HOMMES. Les champs ostréicoles font partie des paysages du golfe du Morbihan depuis le XIXe siècle. La commune du Tour-du-Parc, qui abonde en eaux saumâtres, à l’embouchure de la rivière de Pénerf dans l’océan Atlantique, est l’un des hauts lieux de la production d’huître. «Une des spécificités de la commune est la présence d’eau partout, avec des lagunes, des étiers, des marais et des prés-salés», souligne Arnaud Burel, de l’office de tourisme. Dans ce décor d’eau et de terre mêlées, partez à la découverte du coquillage le long de la route de l’huître, qui relie Arzon au Tour-du-Parc, et aligne les paysages ostréicoles, tels ceux à la pointe de Pencadénic (photo). Dans ce petit village sur la façade atlantique, qui concentre plusieurs chantiers, le ballet des ostréiculteurs ne cesse jamais. Enfourchez un vélo pour parcourir les nombreuses pistes cyclables qui strient le territoire et faites un arrêt à la Belle de Pénerf ou au Chantier, deux terrasses aménagées dans des exploitations familiales voisines, pour échanger avec les producteurs et déguster le fruit de leur labeur.
LES GORGES DU VERDON : ET AU MILIEU COULE UNE RIVIÈRE. Serpentant entre le Var et les Alpes de Haute Provence, les gorges du Verdon sont l’un des plus beaux canyons d’Europe. Plusieurs millénaires d’érosion ont sculpté leurs parois calcaires tapissées de garrigue. Entre leurs murailles de pierre déchiquetées, dont les plus hautes s’élancent jusqu’à 900 m, coule une rivière aux eaux turquoises. C’est sans doute à cette saisissante teinte, due à la présence de micro-algues et de fluor, qu’elle doit son nom latin, viridum, «lieu verdoyant». Les rapides du cours d’eau font la joie des amateurs de canoë et de rafting. Mais le spectacle le plus impressionnant se joue sur les hauteurs des gorges. La route des crêtes, une voie en sens unique qui suit sur 24 km un ancien chemin muletier, ou son pendant sur la rive gauche, la bien nommée Corniche sublime, sont jalonnés d’une multitude de belvédères où automobilistes et cyclistes peuvent profiter de vues plus spectaculaires les unes que les autres. Divers sentiers de randonnée complètent le réseau routier pour admirer le paysage d’en haut.
LA PROVENCE : BOL D’AIR PARFUMÉ. En Provence, on l’appelle l’or bleu. Emblème de la région, son «âme» disait Giono, la lavande est omniprésente toute l’année surplace, où elle se décline en une multitude de produits dérivés, des boutiques aux étals de marchés: miel, biscuits, tisanes, parfums, crèmes ou traditionnels sachets de leurs séchées. Sa culture est aussi en expansion, dopée par la demande mondiale en cosmétiques naturels. Mais pour contempler ses leurs, la fenêtre temporelle est limitée. Les champs fleurissent brièvement, généralement de la mi-juin à la mi-juillet, et jusqu’au début du mois d’août sur certains sites. L’arrière-pays provençal se couvre alors de tapis de velours violacé aux effluves entêtantes. Leurs lignes aussi graphiques qu’odorantes font le bonheur des photographes amateurs. Le plateau de Valensole, où les plants s’étendent à perte de vue, est l’endroit le plus couru. D’autres spots, moins pris d’assaut par les foules, permettent aussi de profiter du spectacle, comme le plateau d’Albion, celui des Claparèdes ou Grignan, avec le château de Madame de Sévigné en toile de fond.
LA SAÔNE-ET-LOIRE. UN VILLAGE DANS LA BRUME. C’est un joyau de la campagne bourguignonne. Sis en Saôneet- Loire, Semur-en-Brionnais est classé parmi les plus beaux villages de France. Les raisons de cette distinction ? D’abord, son patrimoine architectural. Le bourg renferme une magnifique église romane, la collégiale Saint-Hilaire, inspirée de l’abbaye de Cluny. Et pour cause, les lieux ont vu naître Hugues de Semur, le futur abbé de Cluny, à qui l’ordre doit son rayonnement et celui de son architecture au XIe siècle. Le village compte aussi toute une série de demeures anciennes, bâties entre les XVe et XIXe siècles, blotties à l’ombre de son château médiéval. Ce dernier, édifié à partir du Xe siècle puis restauré et fortifié au XIVe siècle, abrite le plus vieux donjon de Bourgogne encore debout. Autre atout du site, installé sur une colline, la vue sur les vignobles alentour. Les amateurs d’art roman pourront aussi satisfaire leur curiosité en partant à la découverte du reste de la Saône-et-Loire, qui recèle pas moins de 250 églises et chapelles romanes.
LE MASSIF DU MONT-BLANC : EN RAQUETTES OU EN CORDÉE. Les domaines skiables du massif du Mont-Blanc, qui comptent les pistes les plus hautes de France, peuvent être praticables jusqu’à début mai selon les années et les conditions d’enneigement. Pour ceux qui préfèrent la marche à la glisse, les options ne manquent pas pour découvrir les célèbres montagnes. Le pays du Mont-Blanc compte 65 itinéraires en raquettes, qui couvrent 320 km sur 14 communes, adaptés à tous les niveaux. À Chamonix, les débutants pourront faire entre autres la boucle des Tines, un circuit d’un peu plus d’une heure avec vue sur les Drus et la mer de Glace, deux des paysages les plus emblématiques du massif. Les randonneurs un peu plus aguerris opteront pour la boucle du glacier des Bossons, une majestueuse cascade de glace qui descend du sommet du Mont-Blanc. Pour une aventure associant effort sportif et découverte approfondie du milieu, partez avec un membre de la compagnie des guides de Chamonix. La mythique institution, qui fête son bicentenaire cette année, propose un large éventail de circuits de randonnées et d’alpinisme.