L’université de Tours octroie de nouveaux droits aux étudiants transgenres

Toilettes neutres, possibilité de changer de prénom… Les conditions d’accueil des étudiants transgenres s’améliorent.

De Julie Lacaze
Publication 9 nov. 2017, 02:24 CET
PHOTOGRAPHIE DE Sara D. Davis, AFP

Finies les toilettes hommes ou femmes à l’université de Tours : les étudiants peuvent désormais utiliser des sanitaires neutres. Une mesure parmi d’autres qui visent à améliorer le bien-être des étudiants transgenres.

Ces dispositifs s’appuient sur la loi de modernisation de la Justice du XXIe siècle datant de 2016, qui inscrit l’identité de genre dans la liste des discriminations. Les premières décisions de l’université de Tours, annoncées par La Nouvelle République, concernent la carte d’étudiant et les données administratives (adresses mail, diplômes etc). Sur ces documents pourra désormais figurer le prénom d’usage en lieu et place de l’état civil. Les étudiants transgenres n’auront ainsi plus à justifier du choix de leur prénom lors des appels, des examens, ou dans le cadre d’un recrutement.

L’emploi d’une écriture inclusive a également été introduit. Il propose simultanément un accord féminin et masculin sur la carte d’étudiant (par exemple : les étudiant.e.s, les enseignant.e.s). Par ailleurs, les étudiants transgenres ayant un projet de mobilité bénéficieront d’un soutien pour faciliter leur intégration dans leur future université.

Décision la plus emblématique : des toilettes neutres seront désormais proposées au sein de ces différents campus. Selon le communiqué de l’université, « les premières seront installées en faculté de médecine, avant un déploiement dans l’ensemble des sites ». La présidence de l’université de Tours, sollicitée par National Geographic, ne souhaite plus s’exprimer sur ce sujet, pour couper court aux polémiques entretenues, d’une part, par les médias conservateurs et d’autre part par des organisations transgenres, notamment l’association tourangelle Trans Posé-e-s. Dans un communiqué, cette dernière dénonce « une annonce marketing » de l’université de Tours, et rappelle qu’elle n’est pas la première faculté de France à proposer de telles mesures, contrairement à ce que l’établissement avait indiqué à la presse. Selon l’association, les universités de Rennes 2, de Toulouse, de Nanterre et l’ENS Paris, ont déjà pris des décisions similaires.

Reste que ces mesures constituent une avancée pour la meilleure intégration des personnes transgenres à l’université. Une nouvelle à saluer dans un contexte global de discrimination. En témoignent les décisions prises, ces derniers mois, de l’autre côté de l’Atlantique : en février 2017, l’administration américaine annonçait mettre fin au dispositif fédéral de protection des étudiants transgenres, qui leur permettait notamment de se rendre dans les toilettes du genre choisi. Quelques mois plus tard, le président américain Donald Trump réaffirmait son orientation vis-à-vis des populations transgenres, en leur interdisant de servir dans l’armée américaine.

National Geographic a publié en janvier 2017 une grande enquête sur la question du genre, dont un extrait est disponible ici.

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