Une nouvelle espèce de sauropode a été découverte en Égypte

L'espèce récemment découverte offre aux scientifiques un rare aperçu de la fin de l'âge des dinosaures en Afrique.

De Sarah Gibbens
Publication 30 janv. 2018, 10:21 CET
Le nouveau dinosaure, Mansourasaurus shahinae, représenté sur une plage de l'actuel désert égyptien, il y a ...
Le nouveau dinosaure, Mansourasaurus shahinae, représenté sur une plage de l'actuel désert égyptien, il y a environ 80 millions d'années.
PHOTOGRAPHIE DE Illustration d'Andrew McAfee, Carnegie Museum of Natural History

Le dinosaure à long cou Mansourasaurus shaninae n'a rien de très exceptionnel. Mais la nouvelle espèce de sauropodes ne cesse de passionner les paléontologues.

Découvert en Égypte, la créature est l'un des rares dinosaures dont les fossiles, retrouvés en Afrique, datent du Crétacé supérieur (il y a environ 80 à 60 millions d'années). Cette période marque le chapitre final de l'âge des dinosaures, dont la fin a été précipitée par l'impact d'un astéroïde géant qui s'est écrasé dans la Péninsule du Yucatán.

Les scientifiques ne savent pas exactement quelles créatures peuplaient le continent africain à cette période, ni quelle était leur répartition.

Les paléontologues de l'université de Mansoura, en Égypte, ont mis au jour les fossiles du Mansourasaurus dans le Sahara en 2013. Matthew Lamanna, contributeur au Carnegie Museum of Natural History, et un groupe de paléontologues de diverses institutions, ont ensuite examiné les fossiles. Leurs travaux de recherche catégorisant la nouvelle espèce sont parus hier dans le journal Nature Ecology and Evolution.

« La fin de l'âge des dinosaures en Afrique est l'une des dernières frontières de la paléontologie, » indique Matthew Lamanna. Cette récente découverte « apporte un nouvel éclairage sur la composition de la faune africaine d'alors ».

 

DES CONTINENTS CONNECTÉS

Quand les dinosaures ont fait leur apparition, leur population était concentrée dans une seule étendue de terre qui reliait les continents que nous connaissons aujourd'hui. Mais lorsque les continents ont commencé à se désolidariser les uns des autres, de nombreux dinosaures terrestres ont été séparés par des océans de plus en plus vastes.

Certains paléontologues émettent l'hypothèse que, comme l'Australie actuelle, l'Afrique du Crétacé était une île-continent abritant des espèces uniques. D'autres experts estiment au contraire que les animaux d'Afrique étaient similaires à ceux se trouvant dans les nouveaux autres continents.

« L'Afrique était-elle un continent isolé ou bien restait-il des connexions avec les autres étendues terrestres ? » se demande Eric Gorscak, paléontologue au Field Museum, pour qui cette découverte conforte la seconde option. D'après les premiers résultats de recherche, le Mansourasaurus semble très similaire aux sauropodes du Crétacé mis au jour en Europe et en Asie, ce qui suppose que les dinosaures égyptiens n'ont pas évolué de manière isolée.

« Cela suggère que l'Afrique abritait des dinosaures dont l'apparence était à la croisée de ceux de l'hémisphère nord et de l'hémisphère sud, » estime-t-il.

La découverte est par ailleurs exceptionnelle en cela qu'elle apporte des indices sur la géographie du Crétacé, explique Michael Habib, un paléontologue de l'université de Californie du Sud, qui n'a pas pris part à l'étude.

Une horde de brachiosaures se réunit dans une forêt. Dominant la faune du haut de leurs 28 mètres et pesant plus de 50 tonnes, ces sauropodes étaient plus grands que n'importe quel animal terrestre moderne. Les brachiosaures se seraient déplacés de l'Amérique du Nord à certaines régions d'Afrique, où des fossiles ont récemment été découverts.
PHOTOGRAPHIE DE Oeuvre attribuée à DEA Picture Library

À la fin du Crétacé, les continents avaient des positions similaires à celles que nous leur connaissons aujourd'hui. Le niveau de l'eau, en revanche, aurait été bien supérieur, empêchant les animaux de traverser les détroits et bras de mers.

Que le Mansourasaurus ait ou non traversé un bras de terre, nagé vers des terres proches, se soit déplacé vers l'Europe ou l'Asie reste à déterminer.

 

ALLER PLUS LOIN

La découverte de ces fossiles est en partie due au hasard, indique Michael Habib.

« Il vous faut découvrir les bons types de roches au bon endroit pour mettre au jour des fossiles intacts ». Des structures vétustes et des conflits politiques majeurs ont rendu la quête des paléontologues plus ardue en Afrique.

Les scientifiques de l'université de Mansoura et Matthew Lamanna continueront de chercher des fossiles de dinosaures en Égypte.

« Notre compréhension des animaux terrestres ne pourra que s'améliorer dans les années à venir, » prédit-il, « mais il nous reste un long chemin à parcourir. »

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