Le tour du monde en neuf merveilles : le Brésil

Nos reporters ont embarqué pour une circumnavigation extraordinaire jalonnée de neuf prouesses architecturales ou naturelles. Première étape : la mythique baie de Rio.

De Corinne Soulay
Photographies de Emanuela Ascoli
Publication 20 févr. 2020, 18:02 CET
Trente-huit mètres de haut, vingt-huit de large, de la main gauche à la main droite, le ...
Trente-huit mètres de haut, vingt-huit de large, de la main gauche à la main droite, le Christ rédempteur embrasse la baie de Rio.
PHOTOGRAPHIE DE Emanuela Ascoli

Qui sont ces gens assis autour de moi, dans cet A340, avec qui je vais passer les trois prochaines semaines ? Qui sont ces quelque 120 passagers qui ont choisi ce voyage un peu fou, proposé par Safrans du Monde : un tour de la planète en 22 jours, dans un avion affrété pour l’occasion ? Au programme de cette circumnavigation du XXIe siècle, neuf merveilles architecturales, patrimoniales ou naturelles : le Christ rédempteur de Rio, la citadelle Inca du Machu Picchu, les statues mystérieuses de l’île de Pâques, la Polynésie française et ses décors de carte postale, la Grande Barrière de corail, la baie d’Along, les temples birmans, le Taj Mahal et, enfin, l’antique cité nabatéenne de Pétra, en Jordanie.

Dans quelques jours, je commencerai à sonder mes compagnons de route. J’apprendrai que Baptiste, de Villefranche-sur-Saône, s’est offert ce périple comme cadeau pour ses 30 ans ou qu’Anne-Marie s’est lancée après avoir relu Jules Verne et son tour en 80 jours puis, dans la foulée, le récit de Nellie Bly, journaliste américaine qui, en 1889, décida de battre le record de Phileas Fogg. Pourtant, pour elle, voyage rime habituellement avec immersion. « Là, je voulais faire totalement l’inverse et éprouver cette sensation de course contre la montre ! »

Il y a aussi les amoureux, Vincent et Valérie, quadras passionnés de désert. Le père de cette dernière a succombé récemment à une maladie et lui a fait promettre d’utiliser l’héritage pour voyager. D’autres encore, pour la plupart des séniors – la doyenne Simone a 85 ans –, me confieront avoir cassé leur tirelire pour s’offrir une séance de rattrapage tant que la santé le leur permet. C’est que la croisière merveilleuse a un prix : de 24 500 à 53 000 euros pour les premières classes. Pour l’heure, tout le monde se toise gentiment, dans un mélange d’excitation et de retenue teintée d’incrédulité, méditant encore les paroles surréalistes prononcées plus tôt par l’équipage qui nous accompagnera tout du long : « Bienvenue dans votre maison. Destination le monde. »

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    Le dimanche, les Cariocas investissent les plages de la ville très tôt le matin, pour y passer toute la journée, créant, vue du ciel, une mosaïque de parasols multicolores.
    PHOTOGRAPHIE DE Emanuela Ascoli

    Dès le premier repas, le ton est donné. Le chef, Jean-Marie Dumarche, toque sur la tête, a mis les petits plats dans les grands. Serviette chaude, carré en tissu blanc en guise de nappe, vaisselle en porcelaine et caviar pour tout le monde. À destinations exceptionnelles, conditions exceptionnelles. La contrepartie pour le cuisinier, c’est que, condamné à mitonner nos petits plats dans les laboratoires des aéroports, il ne profitera guère du voyage, rattrapant ses nuits blanches en dormant dans l’avion. Après 11 heures de ce premier vol, nous apercevons enfin notre première étape, Rio. En descendant, nous sommes surpris par la moiteur de la cité brésilienne. Le matin, à Paris, nous avions embarqué en doudoune.

    Jet lag oblige, le lendemain, je me réveille naturellement vers 5 h (9 h en France). Du haut du treizième étage de l’hôtel, j’aperçois la plage de Copacabana déjà remplie de Cariocas qui y passeront toute la journée du dimanche. Pour nous, en revanche, le programme est chargé. Direction le symbole de la ville : le Christ rédempteur. Nous traversons des tunnels et des quartiers aux résidences Arts déco, puis nous arrêtons à la gare de Cosme Velho, en bas du mont Corcovado, d’où le colosse de stéatite, inauguré en 1931, embrasse la baie de Rio. L’ascension du sommet se fait en une vingtaine de minutes, dans un petit train rouge à crémaillère, qui progresse tranquillement à travers une forêt dense.

    Trente-huit mètres de haut, vingt-huit de large, de la main gauche à la main droite. Je découvre la statue mythique d’abord de dos, en montant les dernières marches de l’escalier qui mène à ses pieds. Malgré les badauds qui se prennent en photo, bras en croix, je suis cueillie par sa majesté. Enfin, je l’appréhende de face, les nuages se déplaçant lentement au-dessus de sa tête m’entraînent dans un vertige inversé qui me fait vaciller. Je me cale contre la balustrade, baignée d’émotion devant ce petit cœur, inattendu, sculpté au milieu de son plexus solaire. Tout autour, se déploie un épais brouillard, mais l’absence de vue ne gâche pas mon plaisir. Je suis happée par des chœurs d’enfants qui s’échappent de l’arrière de la statue. Ils viennent d’une minuscule chapelle, Notre-Dame d’Aparecida, creusée à même le socle, où les gens viennent communier à la queue leu leu. Je m’attendais à un tour de force architectural, je découvre un lieu mystique et grandiose.

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      Les familles arrivent à l’aurore le dimanche matin sur la plage de Copacabana, lieu emblématique de la ville de Rio. Elles y passent la journée, jusqu’à la tombée du jour.
      PHOTOGRAPHIE DE Emanuela Ascoli

      À mes côtés, sur le quai, en guettant le train du retour, Sandrine, venue de Belgique avec son mari et leur fille de 16 ans, partage mon enthousiasme. C’est elle qui a réservé ce voyage : « Je n’ai pas vraiment étudié le programme, je préfère garder la surprise à chaque étape. Et rien que ce matin, j’en ai pris plein les yeux ! » L’après-midi, justement, elle l’avait oublié, mais, après un churrasco, festin de viande au barbecue, elle a réservé un survol de la ville en hélicoptère, au départ de l’autre emblème de la cité, le Pain de Sucre, rocher granitique de 395 mètres à la silhouette célèbre, accessible en téléphérique. Un vol en piqué vers les longues plages couvertes de parasols,  puis sur la forêt de Tijuca, qui forme un tapis vert intense au milieu des habitations, et le tour à 360° du Corcovado, révèlent, en un quart d’heure seulement, la puissance charismatique de cette ville de plus de 6 millions d’habitants, entourée d’excroissances rocheuses partiellement immergées dans la mer.

      Le soir, nous nous offrons une brève balade sur la plage de Copacabana, une brume rose pâle accompagnant l’ambiance familiale et doucement festive de cette fin de week-end. Des enfants jouent dans les vagues, semblant vouloir prolonger ce moment d’oisiveté à l’infini, tandis que des jeunes se déhanchent tranquillement au son de leur enceinte portative. Nous n’avons pas vraiment découvert Rio, juste humé son air, ressenti une once de son atmosphère, et nous repartons déjà, avec l’envie de revenir.

      CARNET DE BORD

      Au même titre que le pic granitique du Pain de sucre ou que le Christ rédempteur, le carnaval constitue un symbole de la ville de Rio. C'est sur cette thématique que se clôt notre escale brésilienne.
      PHOTOGRAPHIE DE Emanuela Ascoli

      Y ALLER

      La prochaine croisière aérienne Tour du Monde de Safrans du Monde aura lieu du 31 octobre au 21 novembre 2020, avec neuf escales : la baie de Rio, le Machu Picchu, l’île de Pâques, la Polynésie française, la vibrante Sydney, la baie d’Along au Viêt Nam, les temples cambodgiens d’Angkor, le Taj Mahal en Inde et Pétra en Jordanie. 

      BON À SAVOIR

      Faire un tour du monde, c'est changer régulièrement de latitudes et de climat. Mieux vaut prévoir différentes couches de vêtements : tee-shirt, gilet ou pull, veste polaire, doudoune fine, tenue anti-pluie. Pensez aussi aux accessoires incontournables : adaptateur universel, anti-moustiques, crème solaire… et bas de contention pour les longues heures de vol. Et pour que vos proches suivent votre périple, envoyez des cartes postales personnalisées, composées à partir de vos photos (Fizzer, SimplyCards, Youpix...).

      À LIRE

      En novembre 1889, dix-sept ans après la publication du roman "Le tour du monde en 80 jours" de Jules Verne, la journaliste américaine Nellie Bly quitte New York pour tenter de battre le record de Phileas Fogg. Gagné! Elle raconte sa folle aventure dans "Le tour du monde en 72 jours". Haletant.   

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