La France vue du ciel
La pandémie nous donne l’occasion de découvrir ou redécouvrir les merveilles que les touristes du monde entier nous envient.
LA PROVENCE : BOL D’AIR PARFUMÉ. En Provence, on l’appelle l’or bleu. Emblème de la région, son «âme» disait Giono, la lavande est omniprésente toute l’année surplace, où elle se décline en une multitude de produits dérivés, des boutiques aux étals de marchés: miel, biscuits, tisanes, parfums, crèmes ou traditionnels sachets de leurs séchées. Sa culture est aussi en expansion, dopée par la demande mondiale en cosmétiques naturels. Mais pour contempler ses leurs, la fenêtre temporelle est limitée. Les champs fleurissent brièvement, généralement de la mi-juin à la mi-juillet, et jusqu’au début du mois d’août sur certains sites. L’arrière-pays provençal se couvre alors de tapis de velours violacé aux effluves entêtantes. Leurs lignes aussi graphiques qu’odorantes font le bonheur des photographes amateurs. Le plateau de Valensole, où les plants s’étendent à perte de vue, est l’endroit le plus couru. D’autres spots, moins pris d’assaut par les foules, permettent aussi de profiter du spectacle, comme le plateau d’Albion, celui des Claparèdes ou Grignan, avec le château de Madame de Sévigné en toile de fond.
La France est le pays le plus visité au monde, avec en 2018 plus de 80 millions d’arrivées de touristes internationaux d’après le ministère de l’économie.
De quoi rendre philosophe en ces temps de crise sanitaire. Autant dire qu’être enfermé dans ses frontières n’a rien d’un scénario catastrophe quand ce sont celles de l’Hexagone.
La pandémie nous donne l’occasion de rompre avec le tropisme pour l’exotisme qui nous fait trop souvent dédaigner notre environnement immédiat, et de découvrir voire redécouvrir les merveilles que les touristes du monde entier nous envient.
Article publié dans le numéro 22 du magazine National Geographic Traveler. S'abonner au magazine