De minuscules vers rebattent les cartes de l’évolution animale

À l’origine des animaux, on trouve les édiacariens, puis les vers. Une découverte récente semble indiquer que ces deux formes de vie concurrentes auraient cohabité plus longtemps qu'on ne le pensait.

De Julie Lacaze
Publication 19 avr. 2018, 10:31 CEST
Imagerie par rayons X d’une roche vieille de 550 millions d’années dans laquelle on peut identifier ...
Imagerie par rayons X d’une roche vieille de 550 millions d’années dans laquelle on peut identifier un réseau de galeries, probablement creusées par des vers.
PHOTOGRAPHIE DE Université de Bristol

Qui sont les ancêtres des animaux ? Depuis une décennie, on considère que les édiacariens, créatures quasi inertes, apparues il y a 570 millions d’années, sont les premiers gros organismes à la biologie complexe. Puis, ils auraient été concurrencés à la fin de l’Édiacarien terminal par des êtres plus mobiles : les vers. Selon une étude récente, publiée dans la revue Nature Ecology and Evolution en septembre 2017, ces derniers seraient apparus plus tôt que les paléontologues ne le pensaient, il y a environ 555 millions d’années.

Les vers sont les premiers êtres dotés d’une structure bilatérale. Cette division entre la tête et la queue a permis le développement d’une musculature complexe et des déplacements en trois dimensions. Leur apparition à l’Édiacarien terminal a probablement entraîné l’explosion cambrienne de la vie, c’est-à-dire l’émergence d’êtres vivants sous une multitude de formes, à partir de -541 millions d’années. Mais les chercheurs débattent encore de la date exacte de la naissance de ces minuscules animaux vermiformes.

Une équipe internationale a analysé un échantillon de roche en micro-tomographie aux rayons X, une technologie qui permet une reconstitution en 3D. Cette roche provenait d’une couche géologique datée d’un demi-milliard d’années, située dans la région de Corumbá, au Brésil. Résultat : des microgaleries de 50 à 600 μm ont été révélées. Les chercheurs pensent qu’elles ont été creusées par des organismes semblables aux nématodes modernes. Ceux-ci n’étaient pas plus larges qu’un cheveu. Jusqu’à aujourd’hui, la plupart des traces de ce type d’animal bilatérien avait été retrouvées dans des roches plus tardives.

Les auteurs de l’étude expliquent que la morphologie minuscule des vers a compliqué jusqu’à présent la découverte des premiers fossiles. L’analyse de roches par les nouvelles techniques d’imagerie peut donc faciliter leur détection, ce qui permettra d’en savoir plus sur nos ancêtres vermiformes et nous aidera ainsi à mieux comprendre l’histoire évolutive des animaux.

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