Ces animaux pourraient être à nouveau chassés dans les réserves d’Alaska

Le Congrès américain a voté en faveur de l’annulation d’une loi promulguée sous le mandat Obama interdisant la chasse des ours, des loups et d’autres prédateurs peuplant les refuges fauniques d’Alaska.

De Jani Actman, Rachael Bale

Couvrant une surface de 31 millions d’hectares, les réserves nationales de faune de l’Alaska sont truffées d’animaux emblématiques tels que les grizzlis, les ours bruns, les loups et les coyotes. Mais ces prédateurs, qui ont bénéficié d’une protection accrue depuis l’été dernier, pourraient être à nouveau en danger, cibles de chasseurs aux méthodes controversées utilisant la capture et l’amorçage.

Une mesure adoptée par le Sénat états-unien le 21 mars 2017 proposerait l’abolition d’une loi promulguée par le U.S. Fish and Wildlife Service (organisme fédéral américain qui gère la protection de la faune) en août 2016, qui interdisait la chasse dans les réserves fauniques d’Alaska, un territoire qui s’étend des régions reculées de l’Arctique nord, en passant par les îles Aléoutiennes, jusqu’à l’extrême ouest. Cette décision, qui a été approuvée par l’ensemble de la Chambre des représentants, n’a désormais besoin que de la signature du président Donald Trump pour devenir une loi et entrer en vigueur.

La loi promulguée sous l’ère Obama interdit expressément la chasse pour un contrôle des prédateurs, une démarche dont l’objectif est d’abattre des prédateurs pour protéger d’autres espèces. Les loups, les coyotes et d’autres carnivores se nourrissent d’ongulés comme les cerfs et les élans, des animaux dont les Alaskiens dépendent pour se nourrir. En élaborant cette loi, le Fish and Wildlife Service affirmait que l’Alaska avait commis une erreur en privilégiant la population de ces ongulés et en permettant aux chasseurs de tuer plusieurs de leurs prédateurs.

Si elle est adoptée, cette mesure ouvrirait la porte à des méthodes de chasse agressives, des pratiques précédemment autorisées en Alaska, comme chasser les ours depuis des avions, abattre les loups et leurs louveteaux dans leur tanière et chasser les femelles ours accompagnées de leurs petits.

« Depuis plusieurs années, l’Alaska Board of Game (comité de chasse de l’Alaska) porte une attaque cinglante aux ours et aux loups, ce qui est l’antithèse de la longue tradition américaine qui promeut une chasse à la fois éthique, noble et équitable, » affirme l’ancien directeur du U.S. Fish and Wildlife Dan Ashe, dans un billet de blog rédigé l’année dernière.

Les Alaskiens, cependant, pensent qu’il s’agit d’une question de droits d’États. Lors de son témoignage en faveur de cette mesure, la sénatrice Lisa Murkowski, une républicaine originaire d’Alaska, a qualifié la loi de « nocive pour l’Alaska, nocive pour les chasseurs, nocive pour nos populations autochtones, nocive pour l’Amérique, » d’après le site The Huffington Post.

Les défenseurs des animaux ont déploré cette mesure. « Cette législation létale autoriserait l’utilisation de dispositifs barbares tels que les pièges à mâchoires qui peuvent laisser les animaux agoniser pendant plusieurs jours, ou les collets qui asphyxient lentement les animaux sauvages, » explique dans un communiqué Jeff Flocken, directeur régional de la filiale nord-américaine du Fonds international pour la protection des animaux. « Qualifier ces pratiques de cruelles est un euphémisme. »

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