Les chiens nous ressemblent bien plus qu'on ne le pensait

Les chiens évitent par exemple les personnes mauvaises envers leur maître, indique une nouvelle étude.

De Maya Wei-Haas
Le pêcheur et son golden retriever
Un pêcheur et son golden retriever passent du bon temps sur la rivière Provo dans l'Utah. D'après une nouvelle recherche, les chiens nous ressemblent bien plus qu'on ne l'a jamais imaginé.
PHOTOGRAPHIE DE Photo : Cameron Lawson, National Geographic Creative

Cela ne surprendra certainement pas les propriétaires de chiens qu’un nombre croissant d’études montrent que le meilleur ami de l’homme a un comportement parfois plus humain que canin.

D’après ces études, les chiens sont capables de lire les expressions faciales, de communiquer leur jalousie, de montrer de l’empathie et même de regarder la télévision. Ils ont acquis ces caractéristiques humaines en évoluant de loups en animaux domestiques, évolution qui a eu lieu il y a 11 000 à 16 000 ans, selon les experts.

« Le fait qu’ils nous prêtent attention, qu’ils s’entendent bien avec nous, [et] qu’ils nous tolèrent » en particulier a donné lieu au développement de certains traits de caractère qui reflètent souvent les nôtres, a déclaré Laurie Santos, directrice du Laboratoire de cognition comparée de l’université de Yale. 

Voici quelques-unes des études qui relèvent le côté humain de nos compagnons à quatre pattes.

 

Ces chiens qui nous espionnent

L’espionnage social, ou l’observation de nos semblables, est un élément central des interactions sociales humaines car elles nous permettent de distinguer les personnes bienveillantes de celles malintentionnées.

D’après une étude publiée au mois d’août 2015 dans la revue Animal Behaviour, nos chiens aussi nous espionnent. 

Dans cette nouvelle étude, des scientifiques ont testé 54 chiens en train de regarder leur maître essayer non sans difficulté de récupérer un rouleau de scotch dans une boîte. Les chiens ont ensuite été divisés en trois groupes : les aideurs, les non-aideurs et le contrôle.

Après la première série d’expériences, la personne neutre et l’aideur ou le non-aideur offraient une friandise au chien.

Dans le groupe des non-aideurs, les chiens acceptaient plus souvent la friandise de la personne neutre et évitaient le non-aideur. En revanche, dans le groupe des aideurs, les chiens ne favorisaient aucune des deux personnes plus que l’autre. Les scientifiques ont déjà observé des comportements similaires chez les enfants en bas-âge et les singes capucins bruns.

Les chiens prendraient-ils parti en ignorant les personnes qui se comportent de façon négative envers leur maître ? Seules les études à venir nous le diront.

Un carlin regarde des êtres humains dans le parc national Wrangell-Saint Elias en Alaska. Une nouvelle étude montre que les chiens observent attentivement les interactions de leurs maîtres avec d'autres personnes.
Photo Rich Reid, National Geographic

Suivez mon regard…

Suivre le regard est instinctif chez de nombreux animaux (les hommes, les chimpanzés, les chèvres, les dauphins, et même les tortues charbonnières à pattes rouges) car cela permet d’informer un individu sur une menace imminente ou « un buisson aux baies délicieuses », raconte Lisa Wallis, doctorante à l’Institut de recherche Messerli de Vienne, en Autriche.

Auparavant, on pensait que les chiens ne suivaient le regard de l’homme que si de la nourriture ou des jouets étaient en jeu. Désormais, une nouvelle étude suggère que les chiens suivent le regard de l’homme aussi vers des espaces vides, mais uniquement s’ils ne sont pas dressés. 

« Nous savions qu’ils devaient en être capables », ajoute Wallis, directrice de la recherche publiée au mois d’août dans la revue Animal Behaviour, mais le dressage était « la pièce manquante du puzzle ».

Au cours d’expériences récentes, Wallis et ses collègues ont recruté 145 border collies domestiques avec des niveaux de dressage et des âges différents. Les chercheurs voulaient savoir si l’âge, l’habitude ou le dressage influençaient la tendance d’un chien à suivre le regard d’un homme.

Wallis a ensuite observé les réactions des chiens alors qu’elle regardait une porte. À sa surprise, elle a constaté que seuls les border collies non dressés suivaient son regard. Les animaux dressés, eux, l’ignoraient. Peut-être parce que les chiens dressés apprennent à se concentrer sur le visage d’une personne, et non sur ce qu’elle regarde.

Après avoir passé seulement cinq minutes avec ses collègues à apprendre aux chiens non dressés à regarder son visage, Wallis a constaté qu’ils commençaient à ignorer leur instinct de suivre son regard.

Encore plus surprenant, le regard des chiens non dressés faisait souvent des allers-retours entre elle et la porte de façon perplexe. Ce comportement, observé auparavant uniquement chez les êtres humains et les chimpanzés, est connu sous le nom de vérification ou de « double looking », explique-t-elle. 

« C’est une leçon pour nous tous ; on devrait toujours examiner l’impact ou du non dressage dans ce type d’études », comment Wallis.

 

Prochaines recherches canines

Chez l’homme, la vieillesse cause l’accélération du déclin de la mémoire à court-terme et des compétences de raisonnement logique, ce qui rend plus difficile l’apprentissage de nouvelles tâches. Des études antérieures ont observé un déclin semblable chez les chiens. Cependant, la mémoire à long-terme n’est pas un aspect très connu de la biologie canine. 

C’est pourquoi Wallis et ses collègues étudient comment les chiens de tous âges mémorisent leurs tâches, et s’ils s’en souviennent encore des mois plus tard.

Les résultats sont encore attendus, mais Wallis espère découvrir qu’il est difficile, mais pas impossible, d’apprendre aux vieux chiens de faire des nouveaux tours.

 

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