À hauteur d’insectes : un photographe capture la vie à l'échelle microscopique
Révéler le monde étrange et merveilleux qui se cache juste sous vos pieds a été l'objectif du photographe japonais Takuya Ishiguro.

Sous certains angles, les ailes de la libellule papillon paraissent dorées ou translucides. Pour révéler tout le spectre de ses couleurs, Takuya Ishiguro a attendu sur les rives du lac Kejonuma, dans la préfecture de Miyagi, au Japon, jusqu’à ce que l’insecte vole à proximité et que ses ailes reflètent parfaitement sa lumière et celle du soleil.
Le royaume des insectes, qui se trouve juste sous nos yeux, est peuplé de créatures kaléidoscopiques arborant des couleurs éclatantes et des comportements spectaculaires. Mais il est si minuscule qu’il est facile de ne pas y prêter attention.
C’est pourquoi le photographe Takuya Ishiguro, il y a plusieurs années déjà, a modifié son appareil photo, en ajoutant une lentille grossissante entre le capteur et l’objectif principal. De telles modifications sont délicates à réaliser, car un mauvais positionnement de l’un des composants ruinerait la qualité de l’image. Mais une fois son dispositif perfectionné, il a pu capturer le quotidien des insectes qui peuplent les lacs et les champs autour de sa maison à Osaki, au Japon. Cette nouvelle perspective lui a inspiré « un profond respect pour l’ingéniosité de la nature ».
Ishiguro a découvert que ces invertébrés faisaient preuve d’un sens remarquable de créativité lorsqu’ils allaient chercher de la nourriture, s’accouplaient ou creusaient pour construire leur abri. Il en est venu à considérer les insectes non plus comme des spécimens, mais comme des « êtres qui vivent avec nous ».

Bien que les guêpes fouisseuses chassent les sauterelles et les cigales pour nourrir leurs petits, elles se nourrissent principalement du nectar des fleurs. Dans les zones urbaines comme Nikaho, au Japon, ce nectar provient souvent de la liane Cayratia japonica.


Lors d’une séance photo tôt le matin dans un champ près d’Osaki, ce sphinx colibri est passé devant l'objectif en volant à la recherche de nectar.
Une libellule couverte de la rosée du matin prend un moment pour se reposer. Il a fallu à Takuya Ishiguro cinq visites distinctes sur le terrain pour que toutes les conditions soient réunies et lui permettent de capturer cette image.


Dans les rues et les sentiers autour de chez lui, Takuya Ishiguro voyait souvent des fourmis transporter des larves de papillons et de mites jusqu’à leur nid. Mais les fourmis des bois sont opportunistes, elles peuvent tout aussi bien se contenter d'un minuscule crustacé.
Les mégachilidés, une famille d'abeilles trapues, utilisent leurs mâchoires acérées pour découper de petits morceaux de feuilles afin de construire leur nid. Takuya Ishiguro appelle ces insectes les « petits ingénieurs de la nature ».

Une araignée paralyse sa proie à huit pattes, puis la transporte jusqu’à un endroit où elle peut creuser un terrier pour profiter du fruit de son travail.


Couverte de rosée du matin, une mouche prend un moment pour se reposer aux premières lumières du jour.
Une mante religieuse attend immobile près d’une fleur jusqu’à ce que sa proie vienne bourdonner ou trottiner à proximité ; puis elle passe à l’action, comme elle l’a fait avec cette mouche peu méfiante.

Les guêpes sont des créatures méthodiques : pour construire leur nid, elles façonnent de petites boules de boue qu’elles transportent d’un endroit à l’autre jusqu’à leur futur site de nidification, répétant le processus jusqu’à ce que la structure soit achevée.

La mante géante asiatique ne dépasse pas neuf centimètres de long, mais elle mange presque tout ce qu’elle peut attraper. À l’aide de ses puissantes pattes antérieures, la mante frappe rapidement pour capturer sa proie, ici un lézard, et commence à la dévorer immédiatement.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.
