Himalaya : l'alpiniste française Elisabeth Revol secourue sur le Nanga Parbat

L'alpiniste Elisabeth Revol a été secourue ce week-end au Pakistan, alors qu'elle était piégée à 6 000 m d'altitude sur le Nanga Parbat.

De Sarah Gibbens
Publication 29 janv. 2018, 10:36 CET
Portrait d'Elisabeth Revol
Portrait d'Elisabeth Revol
PHOTOGRAPHIE DE Dr Twitter Zabrevol

L'une des deux alpinistes qui s'étaient retrouvés piégés sur le très dangereux pic de Nanga Parbat, au nord du Pakistan, a pu être retrouvée par les sauveteurs ce week-end et évacuée. Malgré plusieurs tentatives, les sauveteurs n'ont pas pu sauver le second alpiniste en raison des mauvaises conditions météorologiques et de la haute altitude. 

Dans la nuit de samedi 27 à dimanche 28 janvier, l’alpiniste française Elisabeth Revol, 37 ans, a été secourue par une cordée polonaise,
qui est allée à sa rencontre sur le pic de plus de 8 000 mètres d'altitude, le neuvième pic le plus haut du monde. Les recherches pour le co-équipier d'Elisabeth Revol, le polonais Tomasz Mackiewicz, ont dû être suspendues. Dimanche 28 janvier, l'équipe de secours s'est essentiellement concentrée sur le sauvetage d'Elisabeth Revol qui a été transportée à Islamabad. Le sort de Mackiewicz, qui effectuait là sa septième tentative d'ascension du Nanga Parbat, reste incertain.

Après l'appel à l'aide lancé par Elisabeth Revol, une campagne de crowdfunding a été créée par l'alpiniste britannique Masha Gordon pour couvrir les frais du sauvetage. La page a en quelques heures permis de récolter plus de 119 000 €. Le duo chevronné tentait pour la troisième fois l’ascension hivernale du Nanga Parbat et redescendait du sommet lorsqu’il a demandé des secours par téléphone satellite, dans la nuit de jeudi 25 à vendredi 26 janvier.

Souffrant de gelures et d’ophtalmie des neiges et présentant des signes d’œdèmes cérébral et pulmonaire, Tomasz Mackiewicz s’est réfugié dans une crevasse à 7 280 m d’altitude, dans l’espoir que des secours terrestres puissent arriver jusqu’à lui, tandis qu’Elisabeth Revol, sans eau ni nourriture, continuait la descente pour rallier le camp de base.

L'ophtalmie des neiges, ou photokératite, est causée par l'exposition non-protégée des yeux aux rayons ultraviolets qui sont reflétés par la neige. Les engelures, si elles ne sont pas traitées, peuvent causer des détériorations nerveuses, conduire à des cas de gangrène, voire des amputations dans les pires des cas.

Le Nanga Parbat, situé au nord du Pakistan, culmine à 8 126 m d'altitude.
PHOTOGRAPHIE DE Chris Frost, Alamy

Le nombre de morts sur le Nanga Parbat au cours des deux dernières décennies lui ont valu le surnom de "Montagne de la mort". L'hiver est la période d'ascension la plus dangereuse pour tenter d'escalader ce géant, car les conditions météorologiques sont aussi changeantes qu'imprévisibles. 

Quatre des alpinistes polonais qui tentaient la première ascension hivernale du K2 - 8 611 m d'altitude - ont interrompu leur parcours pour aller secourir Revol et Mackiewicz, à environ 160 kilomètres de là où ils se trouvaient, rapporte Michał Leksiński, porte-parole de l'expédition du K2. 

Un hélicoptère a déposé les quatre grimpeurs sur le Nanga Parbat. Les sept autre alpinistes continuent leur ascension du K2, tandis que deux autres sont restés au camp de base. 

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    L'alpiniste Alan Arnette a décrit la mission de sauvetage sur son blog comme un « effort surhumain ». Les quatre alpinistes ont ainsi réussi une opération de sauvetage hors norme, grimpant le Nanga Parbat « à une vitesse de 121 mètres par heure à plus de 6 000 mètres d'altitude » a-t-il écrit.

    L'enjeu était de les retrouver le plus rapidement possible. La cordée a tout de même marqué un temps de pause au cours de l'ascension, dans l'attente de conditions météorologiques plus clémentes et stables. 

    Déposés à 5 200 m d’altitude, ils sont partis à la rencontre d’Elisabeth Revol, gravissant de nuit, en trois heures et demie, un dénivelé de plus de 1 000 m sur une pente vertigineuse.

    En 2009, Elisabeth Revol avait perdu un autre compagnon de cordée, l’alpiniste tchèque Martin Minarik, âgé de 42 ans. Avec lui, elle avait atteint le pilier est de l’Annapurna, avant que Minarik ne disparaisse durant la descente. Elisabeth Revol avait alors mis entre parenthèse ses expéditions. Quelques années plus tard, en janvier 2015, elle avait renoué avec ses rêves himalayens et avait tenté sa première ascension du Nanga Parbat avec Tomasz Mackiewicz. Ensemble, ils s'étaient hissés à 7 800 m d'altitude avant de renoncer en raison de la météo.

    Elisabeth Revol a été secourue et soignée, sa vie est hors de danger.

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