La science vient en aide aux agriculteurs chinois

La Chine doit aujourd’hui relever un défi de taille : nourrir plus de 1,4 milliard de personnes. Pour y parvenir, des scientifiques ont mené, durant une décennie, une campagne d’amélioration du rendement et de la durabilité des petites exploitations.

De Julie Lacaze
Publication 16 avr. 2018, 14:08 CEST
Au printemps, dans les rizières en terrasses de Laohuzui, les paysans ensemencent leurs lopins, parfois avec ...
Au printemps, dans les rizières en terrasses de Laohuzui, les paysans ensemencent leurs lopins, parfois avec des charrues tirées par des buffles d’Asie. Bien que la Chine se tourne de plus en plus vers l’agriculture industrielle, les petits fermiers y ont toujours un rôle crucial.
PHOTOGRAPHIE DE George Steinmetz

La Chine abrite moins d’un dixième des terres arables du globe, mais doit nourrir près de 20 % de la population mondiale (Lire notre article). Problème supplémentaire : le pays compte environ 220 millions de petites fermes, dont la taille moyenne est de 0,5 ha. Difficile dans ce contexte de rendre l’agriculture à la fois plus rentable et plus durable.

Une équipe de scientifiques chinois, soutenue par le gouvernement du pays, a donc décidé de mener une campagne pour améliorer les pratiques agricoles des petits paysans.

En 2005, un groupe de 1 152 agronomes a d’abord étudié localement comment l’irrigation, la distance entre les plants, et la profondeur des semis affectaient les cultures de riz, de maïs et de blé. Le but : établir un guide pratique à destination des agriculteurs. Il a été démontré, par exemple, que les semences de riz doivent être réparties sur vingt trous par kilomètre carré, puis bien tassées. Des milliers de scientifiques, fonctionnaires territoriaux et industriels se sont ensuite impliqués pour prodiguer ces conseils sur le terrain.

Le compte-rendu de cette vaste opération, qui a duré une dizaine d’années et a concerné 21 millions de fermes, a été publié dans la revue Nature, en mars 2018. Les agriculteurs ont pu faire des économies sur les engrais, tout en augmentant leur productivité d’une dizaine de pourcents. Ils ont également réduit de manière importante leur empreinte carbone. Les émissions de CO2 ont été diminuées d’environ 22 % pour le maïs, 14 % pour le riz et 21 % pour le blé.

Les auteurs de l’étude espèrent que les résultats positifs de cette grande mission pédagogique pourront inspirer d’autres pays. Aujourd’hui, 2,5 milliards de petites fermes dans le monde cultivent 60 % des terres arables.

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