Pourquoi nos récifs coralliens ont-ils besoin d’un nouvel espoir?

Alors que les récifs coralliens se meurent à cause du changement climatique, de la pollution et de la pêche intensive, nous risquons de perdre l’un des plus importants habitats de notre planète.

De Jon Heggie
Publication 15 oct. 2021, 14:19 CEST
Au secours des récifs coralliens
Alors que le risque est grand de perdre pratiquement tous les récifs coralliens d'ici 50 ans, des initiatives se mettent en place pour les sauver.

Dans les eaux tropicales qui bordent les côtes indonésiennes, une larve de corail nage librement et vient s’attacher à une roche au fond de l’eau. C’est là qu’elle commence sa croissance. Elle va devenir un polype, puis une colonie qui, une fois mature, libérera à son tour des larves pour coloniser d’autres roches. Au fil du temps se crée ainsi l’un des écosystèmes les plus spectaculaires que la nature puisse nous offrir : un récif corallien. Des poissons de couleur orange, bleue ou argent évoluent dans un paysage marin où se mêlent des verts, des jaunes, des roses, des rouges, des violets et une infinité de couleurs de l’arc-en-ciel. Il est rare de rencontrer sur notre planète un endroit plus beau et plus magique qu’un récif de corail en pleine santé.

Il faut du temps pour créer un tel paradis. Le corail grandit très lentement. En effet, certaines espèces ne prennent qu’un ou deux centimètres par an. C’est pourquoi il faut parfois des milliers d’années pour obtenir une vraie barrière de corail. Mais la patience est mère de toutes les vertus. « Les récifs coralliens sont les systèmes marins qui offrent la plus riche des biodiversités », affirme le professeur David Smith, directeur de l’unité de recherche qui étudie les récifs coralliens à l’université d’Essex et scientifique référent de la vie marine chez Mars, Inc. « Ils représentent 25 % de l’ensemble de la vie marine alors qu’ils occupent moins de 1 % du fond océanique. » Un seul récif peut abriter des milliers d’espèces, servant de nurserie aux poissons et de barrière maritime naturelle aux côtes. « Des millions de personnes vivent grâce aux récifs coralliens, et plusieurs autres écosystèmes marins majeurs dépendent directement d’eux », poursuit David Smith. D’où l’importance de préserver la santé des récifs de corail.

Les récifs coralliens sont des écosystèmes fragiles menacés par le changement climatique et la pollution causés par l’activité humaine.

PHOTOGRAPHIE DE Brian J. Skerry

Pourtant, près de la moitié des récifs coralliens dans le monde a disparu ces 20 dernières années ; d’ici 2050, pratiquement tous les coraux pourraient avoir disparu à travers le monde. « À l’échelle du globe, le changement climatique constitue la principale menace », affirme David Smith. Les émissions de dioxyde de carbone sont à l’origine du réchauffement et de l’acidification des océans. Et cette acidification réduit le rythme de croissance des récifs. La zooxanthelle, avec ses magnifiques couleurs, est une algue indispensable à la bonne santé des coraux. Vivant dans les polypes des coraux, c'est elle qui leur confère ces couleurs si chatoyantes. La zooxanthelle effectue la photosynthèse et fournit les nutriments au corail hôte. Elle est donc une source majeure de nourriture et d’énergie. Quand la température de l’eau augmente lors des vagues de chaleur océaniques, la photosynthèse n’est plus à l’œuvre et les coraux l’éjectent. Mais sans zooxanthelle, le corail prend une couleur blanchâtre fantomatique et, si cette privation d’algues perdure, il se meurt de faim. Avec la hausse mondiale des températures, ces scénarios de « blanchiment » se répètent, trop souvent pour les récifs coralliens à la croissance si lente.

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    Les phénomènes de blanchiment du corail se répètent de plus en plus souvent à cause du changement climatique.

    PHOTOGRAPHIE DE Joël Sartore

    « Au niveau local, la pêche intensive pose un vrai problème », constate David Smith. La surpêche peut elle aussi faire de gros dégâts puisqu’elle réduit le nombre d’herbivores, à l’instar du poisson-perroquet, qui participent à la régulation des algues nocives qui participent à la disparition du corail. La pollution engendrée par l’activité humaine est elle aussi problématique : les déversements de pétrole et de produits chimiques, les émissions de sédiments et d’eaux usées ainsi que les ruissellements agricoles sont autant de rejets qui nuisent tous à la croissance des récifs, altèrent leur reproduction et provoquent des maladies susceptibles d’anéantir une colonie de coraux toute entière.

    C’est pourquoi les récifs coralliens ont besoin de notre aide partout dans le monde. Il est indispensable pour la survie des récifs de corail de lancer des initiatives mondiales afin de mettre un terme à la combustion des énergies fossiles et de préserver les forêts qui ralentissent le changement climatique. Mais, pour beaucoup, le mal est déjà fait. « Si personne ne s’en soucie, certains récifs n'ont aucune chance de s’en sortir », prévient David Smith. « C’est là que la restauration prend tout son sens. » Nombreux sont les gouvernements, organisations et entreprises à vouloir remettre en état les récifs de corail abîmés ou meurtris. Parmi eux, SHEBA®, la marque d’aliments pour chat au sein de Mars, Inc., déploie une approche innovante dans le cadre du plus grand programme de restauration de coraux au monde, en commençant par le bien nommé « SHEBA® Hope Reef ».

    Autrefois terre de désolation, on peut désormais lire « HOPE » (espoir) sur ce récif restauré en Indonésie.

    Avec L’aimable Autorisation De Sheba

    « L’archipel de Spermonde, où se trouve le récif « Hope » aujourd'hui, était auparavant l’un des principaux lieux de pêche en Indonésie, particulièrement exposé aux pratiques de pêche destructives », se souvient David Smith. Une trentaine d’années plus tôt, le récif a été quasiment rayé de la carte à cause de la pêche à l’explosif. Les débris ont remplacé les récifs et, comme les larves ne peuvent pas se fixer à une surface en perpétuel mouvement, le corail ne s’est pas réimplanté.

    « Plus aucun corail n’y poussait », déplore David Smith. « Ne restaient plus que quelques oursins et des algues. » SHEBA® est déterminé à agir. Depuis 2008, dans le cadre du plan « Mars Sustainable in a Generation », Mars a testé de nouvelles méthodes de restauration des écosystèmes coralliens. En étroite collaboration avec des océanographes, comme le professeur David Smith, la marque a mis en place MARRS (« Mars Assisted Reef Restoration System »), le système d’aide à la restauration des récifs utilisé par SHEBA® pour reconstruire et restaurer le récif SHEBA® Hope Reef.

    Une équipe de plongeurs se prépare à mettre en place des étoiles de coraux pour reconstruire le récif SHEBA® Hope Reef.

    Avec L’aimable Autorisation De Sheba

    La technique MARRS utilise une méthode innovante : on fixe des fragments de coraux à des structures métalliques enduites de sable. On place ensuite ces supports en forme d’étoile d’environ un mètre de large dans les débris mouvants. « Les étoiles s’assemblent et forment un maillage, fournissant une plateforme solide sur laquelle les coraux peuvent grandir tranquillement », explique David Smith. Environ 15 fragments de coraux sont fixés à chaque étoile. Il s’agit de coraux ramassés sur des colonies alentour ou prélevés sur des récifs sains qui sont cultivés dans des nurseries afin de fournir volontairement un mélange de plusieurs espèces pour favoriser la diversité génétique. Le corail pousse dans tous les sens, stabilisant le récif et attirant la vie marine, tout en repeuplant de nouvelles zones. « On installe les structures », décrit David Smith, « et ils lancent le processus écologique naturel ».

    Il faut une trentaine de jours aux plongeurs pour reconstituer un récif de corail d’un hectare avec des étoiles : une rapidité et une superficie que la méthode MARRS est la seule à proposer. Au cours des 13 dernières années, plus de 20 000 étoiles ont été implantées dans le cadre de différents projets de restauration avec la technique MARRS. En deux ans, certains récifs reconstitués ont été recouverts à 60 % de coraux, avec une hausse de 300 % du nombre de poissons et le retour d’espèces vitales dans le réseau alimentaire des récifs coralliens, à l’instar des requins et des tortues. « Je table sur une couverture à 70-80 % des coraux sur cinq ans », déclare David Smith.

     

    Au cœur du programme, les communautés locales peuvent s’impliquer directement dans la construction, la préservation et la surveillance du récif SHEBA® Hope Reef. « Le principe du projet, c’était de limiter au maximum le recours à la technologie », précise David Smith. « Il fallait pouvoir solliciter la population locale et utiliser des matériaux locaux pour réussir à couvrir la superficie nécessaire et créer un impact général. » Alors que la technique MARRS est employée pour restaurer d’autres récifs en Australie et au Mexique, le récif SHEBA® Hope Reef, le premier d’un des plus grands projets de restauration au monde, fait office d’exemple et illustre parfaitement le changement positif que l’on peut créer dans nos vies : l’espoir grandit.

    Une colonie de barracudas et un banc de poissons sont le signe d’un récif de corail en bonne santé.

    PHOTOGRAPHIE DE Shutterstock

    Pour de plus amples informations sur le récif SHEBA® Hope Reef et si vous souhaitez vous aussi participer à la restauration des récifs, rendez-vous sur ShebaHopeGrows.com/fr.  

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