La seconde ville de Côte d’Ivoire fait face à une pénurie d’eau inédite

La seconde ville de Côte d’Ivoire subit une sècheresse sans précédent qui laisse ses habitants sans eau depuis bientôt 5 mois.

De Juliette Heuzebroc
De jeunes Ivoiriennes transportent de l'eau à Bouaké, le 2 juin 2018
PHOTOGRAPHIE DE AFP, Issouf Sanogo

Bouaké est la seconde ville de Côte d’Ivoire et son agglomération regroupe plus de 1,5 million d’habitants, dont les robinets sont à sec depuis presque trois mois. L’eau est donc livrée par camions citernes où les populations viennent en nombre remplir bassines et jerricans.

La cause principale de cette pénurie d'eau est le réchauffement climatique qui est à l’origine d’un assèchement des sols et qui a surtout presque réduit à néant la pluviosité dans la région. Le lac du barrage de la Loka, qui représente en temps normal 28 millions de m3, est aujourd’hui sec alors que 70 % de l’eau destinée à l’agglomération en provenait.

« C'est le changement climatique. Il pleut beaucoup moins, le soleil est plus fort depuis quelques années », explique Yeboué Ouffoué, chef du petit village d'Angoua-Yaokro situé près du barrage construit à la fin des années 1970.

La présence humaine a également été un vecteur d’assèchement : plusieurs carrières ont été construites dans la région. Cette activité a eu pour effet principal de détourner l’eau de ses voies naturelles, empêchant l’alimentation naturelle du lac.

Un barrage près de Bouaké quasiment vide.
PHOTOGRAPHIE DE STR / AFP

Un rationnement de l’eau ayant été mis en place, une grande partie des populations ne peut ainsi plus se laver lorsqu’elle le souhaite et part chercher de l’eau pour s’hydrater auprès de sources non-vérifiées qui sont à l’origine de nombreuses infections. Par ailleurs, l’économie locale repose majoritairement sur l’agriculture mais l’état des sols empêche les nouvelles plantations. Les agriculteurs se trouvent, depuis quelques années, dans une situation financière délicate qui ne s'améliore guère de saison en saison.

Le maire de cette ancienne capitale de la rébellion espère pouvoir stabiliser à nouveau la situation d’ici deux ans en créant une jonction entre Bouaké et le lac de Kossou, situé à une centaine de kilomètres. Le projet est d’ores et déjà enclenché grâce à un financement de la Banque Mondiale à hauteur de 45 millions d’euros. En attendant cet aboutissement, les autorités de la ville ont lancé des forages. Ce qui reste une solution temporaire, l’objectif n’étant pas d’épuiser les nappes phréatiques.

La Côte d’Ivoire n’est pas la seule victime du réchauffement climatique. D’autres pays connaissent également de fortes pénuries en eau comme le Maroc et l’Afrique du Sud sur le continent africain ou encore l’Inde en Asie.

 

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